Rue du Paon (Strasbourg)

La rue du Paon (en alsacien : Pfauegass) est une voie de Strasbourg rattachée administrativement au quartier Gare - Kléber, qui va de la rue de l'Épine à la rue de la Division-Leclerc. C'est une zone piétonne[1].

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Rue du Paon

La rue du Paon débouchant sur la rue de la Division-Leclerc.
Situation
Coordonnées 48° 34′ 48″ nord, 7° 44′ 50″ est
Pays France
Subdivision administrative Grand Est
Ville Strasbourg
Début rue de l'Épine
Fin rue de la Division-Leclerc

Toponymie

Plaque bilingue (français/alsacien) et ancienne plaque.

La rue a connu différentes dénominations, en allemand ou en français : Vicus zu dem Pfawen (1318), Pfauengesselin (1528, 1585), ruelle de Pie (1794), cul-de-sac du Paon (1818), rue du Paon (1823, 1956), impasse du Paon (1856, 1918, 1945), Pfaugässchen (1870, 1940[1]).

Selon Adolphe Seyboth, la référence à un paon date du début du XIVe siècle. C'est ensuite le nom d'une auberge (Zu dem Pfowen). Un paon peint sur le mur d'une maison est signalé en 1569[2].

Des plaques de rues bilingues, à la fois en français et en alsacien, ont été mises en place par la municipalité à partir de 1995[3]. C'est le cas de la Pfaugass.

Histoire

Les différentes observations effectuées dans l'impasse du Paon et les rues avoisinantes ont révélé la présence de quelques murs anciens qui appartiennent en général à l'époque médiévale. L'un d'eux, doté d'une niche, pourrait remonter à l'Antiquité tardive, mais il n'y a pas de certitude en l'état actuel de la recherche[4].

Attestée dès le XIVe siècle, la ruelle est restée une voie sans issue (« cul-de-sac », « impasse ») pendant plusieurs siècles.
Après la Grande-Percée qui transforme profondément la ville dans l'entre-deux-guerres, les lendemains de la Seconde Guerre mondiale voient s'intensifier le processus de modernisation. Reconstructions, remaniements et réinventions se succèdent. Dans ce quartier, Jean Clément, directeur départemental de la construction, et l'architecte-urbaniste Charles-Gustave Stoskopf, qui souhaitent mettre en scène le paysage urbain le long de la Grande-Percée, décident de déboucher l'impasse du Paon et de l'ouvrir sur la récente rue de la Division-Leclerc, générant ainsi une nouvelle perspective sur la cathédrale et une ancienne maison à pignon crénelé[5].

Bâtiments remarquables

Maison à l'angle de la rue de l'Épine (2019).
  • no 1 : Des éléments, dont l'oriel, du no 5 de la rue de l'Épine, qui se situe à l'angle méridional de cet édifice, font l'objet de plusieurs inscriptions au titre des monuments historiques depuis 1929[6], mais l'entrée de celui-ci se trouve dans la rue du Paon. Sur cette façade, les fenêtres des étages sont réparties de façon symétrique, sept fenêtres au premier étage et cinq aux deux étages supérieurs. Au XIXe siècle, le rez-de-chaussée est doté de trois fenêtres, de deux portes ordinaires et d'une porte large. Les ouvertures ont été modifiées en 1922 pour aménager un bureau et un garage à voitures[7].
  • no 4 : Au XVIIIe siècle, l'auberge Alt Post / Zur alten Post (« À la Vieille Poste »), qui se trouve à cet endroit, figure sur la liste des 14 établissements autorisés à accueillir des Juifs pour la nuit, alors que, parmi les nombreux interdits qui pèsent sur eux, ils doivent quitter la ville le soir au moment de la fermeture des portes[8].
    Mentionnée en 1730, l'auberge est reprise par des hôteliers, puis entièrement reconstruite en 1770. En 1798, elle possède une écurie pouvant accueillir 30 chevaux[2].
  • La maison du fond de l'ancienne impasse (avant la Grande-Percée) abritait une boulangerie mentionnée en 1302 et qui subsiste jusqu'au milieu du XIXe siècle. Un ancien puits public se trouvait à proximité[9].

Notes et références

  1. Maurice Moszberger (dir.), « Paon (impasse du) », in Dictionnaire historique des rues de Strasbourg, Le Verger, Barr, 2012 (nouvelle éd. révisée), p. 83 (ISBN 9782845741393)
  2. (de) Adolphe Seyboth, « Pfauengässchen. Impasse du Paon », in Das alte Strassburg, vom 13. Jahrhundert bis zum Jahre 1870 ; geschichtliche Topographie nach den Urkunden und Chroniken, Strasbourg, 1890, p. 124-125, [lire en ligne]
  3. « L'alsacien a droit de rue à Strasbourg », Libération, 31 mars 1995, [lire en ligne]
  4. Gertrud Kuhnle, Juliette Baudoux, Marie-Dominique Waton et Jens Dolata, « La mutation et le rôle du camp légionnaire de Strasbourg dans l’antiquité tardive », in L’Antiquité tardive dans l’Est de la Gaule, I : La vallée du Rhin supérieur et les provinces gauloises limitrophes : actualité de la recherche, ARTEHIS éditions, 2011, p. 83-108, [lire en ligne]
  5. Gauthier Bolle, « Reconstruire les paysages urbains et ruraux d’Alsace après 1945. Lignes de continuité », Revue d'Alsace, no 142, 2016, p. 117-138, [lire en ligne]
  6. « Maisons aux 3-5, rue de l'Épine à Strasbourg », notice no PA00085107, base Mérimée, ministère français de la Culture
  7. « 5, rue de l'Épine », Maisons de Strasbourg. Étude historique sur les maisons de Strasbourg entre le XVIe et le XXe siècle
  8. Robert Weyl, « Auberges pour Juifs à Strasbourg au XVIIIe siècle », communication faite à la Société d'histoire des Israélites d'Alsace et de Lorraine en 1984
  9. Adolphe Seyboth, Strasbourg historique et pittoresque depuis son origine jusqu'en 1870, L'Imprimerie alsacienne, 1894, p. 491-492

Voir aussi

Bibliographie

  • Maurice Moszberger (dir.), « Paon (impasse du) », in Dictionnaire historique des rues de Strasbourg, Le Verger, Barr, 2012 (nouvelle éd. révisée), p. 83 (ISBN 9782845741393)
  • (de) Adolphe Seyboth, « Pfauengässchen. Impasse du Paon », in Das alte Strassburg, vom 13. Jahrhundert bis zum Jahre 1870 ; geschichtliche Topographie nach den Urkunden und Chroniken, Strasbourg, 1890, p. 124-125, [lire en ligne]
  • Adolphe Seyboth, Strasbourg historique et pittoresque depuis son origine jusqu'en 1870, L'Imprimerie alsacienne, 1894, p. 491-492

Articles connexes

Liens externes

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