Rue Adolphe-Seyboth

La rue Adolphe-Seyboth (en alsacien : Büechergass) est une voie de Strasbourg rattachée administrativement au quartier Gare - Kléber, qui va du no 2 de la Grand-Rue au quai Turckheim[1]. La rue du Bain-aux-Plantes la rejoint depuis l'est.

Rue Adolphe-Seyboth

La rue Adolphe-Seyboth depuis le quai Turckheim.
Situation
Coordonnées 48° 34′ 55″ nord, 7° 44′ 21″ est
Pays France
Subdivision administrative Grand Est
Ville Strasbourg
Début Grand-Rue
Fin Quai Turckheim

Histoire et toponymie

La rue de la Fontaine, au XIXe siècle.

L'ancienne rue est parallèle au canal du Faux-Rempart, entre la Grand-Rue et le péage de la Bruche (Wasserzoll, devenu quai de la Bruche). L'arrière des maisons qui la longent à l’ouest donne alors sur le canal puis, à partir de 1833, sur le quai Turckheim, aménagé à ce moment-là entre la Grand-Rue et la tour du Bourreau (Henckersthurn[2]), l'une des tours des Ponts couverts.

Au fil des siècles, la rue porte ainsi successivement différents noms, en allemand ou en français : Bieckergasse (1286), Bieggergasse (1349), Bueckergasse (1587), Pickergasse (1681), Bickergasse (1708), Biegergasse (1756), Büchergasse ou Pickergasse (1764), rue des Livres (1765, 1803), rue du Bourreau (1790), Springbrunnengasse (1793), rue Ça ira (1793), rue du Glaive (1794), rue de la Fontaine (1795, 1849, 1870), Büchergasse (1872, 1940), rue Adolphe Seyboth (1919, 1945[1]).

Plaque bilingue, en français et en alsacien.

Les premières appellations semblent faire référence à une famille qui possédait le no 14 (Bickerhof). Bicker ou Picker se corrompt en Bücher, traduit par « livres ». Après la Révolution, c'est l'auberge « À la Fontaine d'Or » (Zum goldenen Springbrunnen) du no 2 qui lui vaut sa nouvelle dénomination, « rue de la Fontaine ». Depuis 1919, son nom rend hommage à Adolphe Seyboth (1848-1907), juriste et historien de la ville de Strasbourg[3], qui y possédait les nos 2 et 4[2].

Des plaques de rues bilingues, à la fois en français et en alsacien, ont été mises en place par la municipalité à partir de 1995[4]. C'est le cas de la Büechergass.

Bâtiments remarquables

Côté pair

La plupart des édifices porteurs de numéros pairs sont de conception relativement récente.

no 4
L'organiste Théophile Stern est né dans cette maison en 1803[5].
no 14 (ancien no 6)
En 1538, le Bickerhof, ce grand immeuble situé au milieu de la rue auquel la rue doit sa première appellation, est vendu par l'Hospice des pauvres voyageurs (Elendenherberg) à l'aumônerie de Saint-Marc qui y installe un hôpital « pour les teigneux et les galeux incurables ». L'établissement est supprimé et l'immeuble vendu en 1788[6].
Reconstruit, il abrite la Caisse d'assurance retraite et de la santé au travail (CARSAT) d'Alsace-Moselle.

Côté impair

no 1
Formant l'angle avec la rue du Bain-aux-Plantes, elle abrite un restaurant.
no 7
Alors que les nos 3 et 5 sont de construction récente, cette maison, qui héberge une crêperie, a conservé ses colombages[7].
no 11 (ancien no 18)
Face au pont de l'Abattoir se trouve la tour du Bourreau, ainsi nommée dès 1286. En 1834, les cachots et le corps de garde sont démolis et la tour perd sa fonction de prison[6].
no 13
Proche de la Tour, cette haute maison à colombages date d'environ 1800[8].
no 17
La maison, attestée au XVIIe siècle, est détruite pendant le bombardement aérien du 25 septembre 1944. Les parcelles des anciennes maisons nos 15 et 17 sont remembrées, une partie du terrain étant réuni à la voie publique. La reconstruction s'étend de 1958 à 1961[9].
no 21 (ancien 19)
La maison, qui fut occupée pendant plusieurs siècles par les « exécuteurs des hautes œuvres », appartient à la Ville jusqu'en 1794[6].
no 23
La porte de cette maison Renaissance à encorbellement porte le millésime 1582[1].
no 31 (ancien no 25)
La maison a été édifiée sur l'emplacement d'une tour de l'enceinte du VIIIe siècle, vendue en 1782 car devenue inutile pour la défense après l'annexion des faubourgs[6].
Porte du no 37.
no 33 (ancien no 26)
Reconstruite au XIXe siècle, cette maison portait, au-dessus de la porte, une sculpture encastrée dans le mur représentant deux enfants se tenant par les cheveux, qui a été déposée au Musée des arts industriels de Strasbourg[6].

Notes et références

  1. Maurice Moszberger (dir.), « Adolphe-Seyboth (rue) », in Dictionnaire historique des rues de Strasbourg, Le Verger, Barr, 2012 (nouvelle éd. révisée), p. 70
  2. « Adolphe Seyboth (rue) : Pickergasse » (Maisons de Strasbourg. Étude historique sur les maisons de Strasbourg entre le XVIe et le XXe siècle)
  3. Georges Foessel, « Auguste Adolphe Seyboth », in Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 35, p. 3623
  4. « L'alsacien a droit de rue à Strasbourg », Libération, 31 mars 1995, [lire en ligne]
  5. Élie Peterschmitt, « L'organiste Théophile Stern (24 juillet 1803-1er décembre 1886). Rayonnement d'un strasbourgeois oublié », Annuaire de la Société des amis du Vieux Strasbourg, 1992, p. 83, [lire en ligne]
  6. Adolphe Seyboth, Strasbourg historique et pittoresque depuis son origine jusqu'en 1870, L'Imprimerie alsacienne, 1894, p. 434-437
  7. « 7, rue Adolphe Seyboth (Strasbourg) », ArchiWiki
  8. « 13, rue Adolphe-Seyboth (Strasbourg) », ArchiWiki
  9. « 17, rue Adolphe-Seyboth » (Maisons de Strasbourg. Étude historique sur les maisons de Strasbourg entre le XVIe et le XXe siècle)

Voir aussi

Bibliographie

  • Maurice Moszberger (dir.), « Adolphe-Seyboth (rue) », in Dictionnaire historique des rues de Strasbourg, Le Verger, Barr, 2012 (nouvelle éd. révisée), p. 70 (ISBN 9782845741393)
  • (de) Adolphe Seyboth, « Büchergasse. Rue de la Fontaine », in Das alte Strassburg, vom 13. Jahrhundert bis zum Jahre 1870 ; geschichtliche Topographie nach den Urkunden und Chroniken, Strasbourg, 1890, p. 93-94
  • Adolphe Seyboth, Strasbourg historique et pittoresque depuis son origine jusqu'en 1870, L'Imprimerie alsacienne, 1894, p. 434-437

Articles connexes

Liens externes

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