Roches tremblantes de Trégunc

Les roches tremblantes de Trégunc sont un ensemble de pierres vacillantes situées dans la commune de Trégunc dans le Finistère, en Bretagne. Il s’agit de :

  • la Men dogan, en breton : « Pierre des cocus »
  • la Pierre de la richesse
  • la Roche divinatoire

Faire trembler les roches de Trégunc *

Men Dogan, carte postale des années 1900.
Domaine Pratiques rituelles
Lieu d'inventaire Bretagne
Finistère
Trégunc
* Descriptif officiel Ministère de la Culture (France)

Ce sont trois énormes pierres qui, avec l’érosion, se sont retrouvées en équilibre sur leurs arêtes. Il est dès lors possible de les faire bouger.

Le ménage de saint Kodelig est inscrit à l'Inventaire du patrimoine culturel immatériel en France[1].

Les pierres tremblantes

La commune de Trégunc a la particularité de posséder trois pierres branlantes sur son territoire[2]. Ces pierres, réparties sur trois lieux de la commune, sont des blocs de chaos granitique rendus instables sous l’effet de l’érosion, reposant sur d’autres rochers. Elles peuvent alors bouger par une simple pression à un endroit particulier. Ainsi, par leur particularité, ils sont empreints de légendes encore très vivantes dans la région. Ces dernières, vieilles d’au moins deux siècles, sont aujourd’hui surtout utilisées dans un cadre touristique. Chaque roche a sa propre légende et nécessite de connaître l’astuce, le bon endroit à pousser pour la faire bouger.

La Men dogan

La Men dogan est dite la « Pierre des cocus », c’est la plus connue des trois pierres branlantes. Elle attire en effet beaucoup de curieux, puisque sa légende précise qu’un époux trompé ne peut faire bouger les 50 tonnes de la pierre, alors que n’importe qui est à même de la faire bouger. Elle était traditionnellement consultée par les marins qui rentraient de leur séjour en mer afin de vérifier le comportement de leur épouse en leur absence.

Une autre histoire est associée à cette pierre, c’est l’histoire de Mao et Corentine. Mao, voulant s’assurer que Corentine l’aimait, s’en alla consulter un sorcier, mais ce dernier était jaloux de Mao. Ainsi, pour se venger, il lui dit de se rendre à la pierre tremblante. Si celle-ci bougeait, c’est que Corentine ne l’aimait pas. Mao exécuta les conseils du sorcier, et, face aux mouvements prévisibles de la pierre, il alla, désespéré, se noyer en mer[3].

Au XIXe siècle, les premiers archéologues identifièrent la roche comme étant un élément du culte celte servant à consulter le sort. Il fallait mettre la pierre en mouvement pour connaître l’avenir. Le druide déduisait la réponse des oscillations de la pierre[4]. La Men dogan fut répertoriée à l’inventaire des Monuments historiques en 1882.

La Pierre de la richesse

La Pierre de la richesse est également très visitée. Elle est la plus accessible des trois pierres et fortement indiquée.

« La légende dit qu’il y avait une comtesse terriblement avare qui venait étaler son or devant cette roche branlante, elle la remuait, toujours par un clair de lune, elle mettait un verre de cristal sous la roche et s’il se brisait, ça donnait encore des pièces d’or» (Robert Sellin ).

La roche était fréquentée au XIXe siècle par les jeunes mariés, qui venait demander la fortune pour leur nouveau foyer.

La Roche divinatoire

Cette roche est la moins connue des trois car la moins accessible, elle se situe sur une propriété privée. La légende la concernant lui attribue une vertu divinatoire. Il faut lui poser une question mentalement et la pousser. Si la réponse est positive, elle bouge. Dans le cas contraire, elle reste immobile.

Annexes

Notes et références

  1. Fiche d’inventaire des « Pierres tremblantes de Trégunc » au patrimoine culturel immatériel français, sur culturecommunication.gouv.fr (consultée le 13 mars 2015)
  2. Fiche PCI - Roches tremblantes de Trégunc, Ministère de la Culture
  3. Du Laurens de la Barre, 1867
  4. Le Chevalier de Fréminville, 1832 : p.324

Bibliographie

  • BOISMOIREAU, E., « Notes à propos de l'utilisation thérapeutique des mégalithes dans la Bretagne », in: Bulletin de la Société préhistorique française, 1917, tome 14, N. 3, pp. 158-160
  • CAMBRY, J., Voyage dans le Finistère ou état de ce département en 1794, Edition revue et corrigée par le Chevalier de Fréminville, Brest : J.-B. Le Fournier, 1836, p. 396
  • CHAURIS, L., « Les multiples facettes du granite de Trégunc », (I) « Des amoncellements granitiques…à leur exploitation », (II) « Des mégalithes…aux chapelles », in : Courrier du Léon – Progrès de Cornouaille, &
  • FLAUBERT, G., Voyage en Bretagne : par les champs et par les grèves, Paris : Complexe, 1989 [1886] (coll. Le regard littéraire), p.132
  • Le chevalier de FREMINVILLE, Antiquités du Finistère I, Genève : Slaktine Reprint, 1979 [Brest 1832], p.324
  • GUENIN, G., « Les rochers et les mégalithes de Bretagne. Légendes, traditions, superstitions », in : Bulletin de la Société Académique de Brest, Tome 35, 1910-1911, p.259
  • HUCHET, P., Les plus belles légendes des mégalithes de Bretagne, Rennes : Ouest-France, 2000, pp. 77-87
  • Du LAURENS de la BARRE, Contes populaires et légendes de Bretagne, Paris : Presses de la Renaissance, 1974 [1867]
  • MARTIN, H., « Inventaire des monuments mégalithiques de France », in : Bulletins de la société d’anthropologie de Paris, III° Série, Tome 3, 1880, pp.67-76
  • OGEE, J.-B., Dictionnaire historique et géographique de la Bretagne, Mayenne : Joseph Floch, 1979 [1845], vol.2, p.930
  • SEBILLOT, P., Folklore de France, TIV, Le Préhistorique, Livre 1er, Ch. IV, « Pierres diverses », Paris : Maisonneuve et Larose, 1968 [1904-1908], pp. 47-50
  • SEBILLOT, P.-Y. Le folklore de la Bretagne. Paris : Ed. G.-P. Maisonneuve et Larose, 1968, p.83
  • SELLIN, R., Si Trégunc vous était conté, Trégunc : édité à compte d’auteur, 2004, pp. 15-21
  • TOSCER, G., Le Finistère pittoresque. Sites et monuments. Cornouaille, Mayenne : Joseph Floch, 1977 [Brest 1906], pp.370-371

Voir aussi

Lien externe

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