Rio Tagus (navire, 1979)

Le Rio Tagus est un cargo polyvalent, construit en 1979[1]. À cause de son état impropre à la navigation il est retenu depuis 2010 dans le port de Sète[2],[3],[4].

Rio Tagus

Le Rio Tagus détenu à Sète en janvier 2017.
Autres noms Ruca Challenge (1979-1988)
Arago (1988-1989)[1]
Wonder One (1989-1990)[1]
Genca Sesto (1990-1994)[1]
Tiffany (1994-1999)[1]
Lady Aurora (1999-2002)[1]
Falcon (2002)[1]
Lady Aurora (2002)[1]
Falcon (2002-2004)[1]
Nadezhda (2004-2009)[1]
Type Cargo polyvalent[1]
Histoire
Lancement 1979 [1]
Statut Immobilisé au port de Sète depuis 2010
Caractéristiques techniques
Longueur 79,99 m[1]
Maître-bau 13,95 m[1]
Port en lourd 3 055 t [1]
Carrière
Pavillon Saint-Vincent-et-les-Grenadines[1]
IMO 7435149[1]

Histoire

Le Rio Tagus est un vraquier construit à la fin des années 1970 [1] dans les chantiers navals Argo Shipbuilding & Repair Co. de Salamis, en Grèce[5]. Il porte d’abord le nom d’Argo Challenge, puis de Ruca Challenge jusqu’en 1988. À partir de là, il est régulièrement renommé : Arago en 1988, Wonder One l’année suivante, Genca Sesto en 1990, Tiffany en 1994, Lady Aurora en 1999, Falcon, Lady Aurora puis de nouveau Falcon en 2002, Nadezhda en 2004 avant de prendre le nom de Rio Tagus à partir de 2009[1]. Dans le même temps, entre 1999 et 2010, il est détenu à 9 reprises[5] : en 1999 à Rijeka, en 2004 à Bourgas, en 2007 à Izmit, en 2008 à Nikolayev, en 2009 à Gibraltar pendant 193 jours puis à Casablanca, et enfin en 2010, d’abord à Ashdod à deux reprises puis à Damiette[5].

Le , le navire arrive à Sète, depuis l’Égypte[5],[3], avec une cargaison de 2 700 tonnes d’urée[5],[3],[6]. Victime d’une voie d’eau[6] et d’une panne sur l’un de ses deux moteurs[7], il est placé en détention par le centre de sécurité des navires[6] et amarré au quai Paul Riquet[2]. De plus, l’équipage, composé de 12 personnes (le commandant ukrainien[8] et 11 marins ghanéens, égyptiens et ukrainiens[2]), n’est plus rémunéré par l’armateur depuis environ 3 mois[8]. L’armateur panaméen abandonne le navire et ses hommes[6], qui restent à bord pendant quatre mois[2],[6]. Ils sont aidés par des associations, dont le Sea Men’s Club où ils sont accueillis quotidiennement[8], puis sont rapatriés par l'office français de l'immigration et de l'intégration[1].

Le navire est quant à lui mis en vente. En 2013, une première mise aux enchères l’estime à 195 000 euros[2],[6],[5], mais il ne trouve pas d’acquéreur.

En , déstabilisé par des eaux de pluie qui remplissent ses cales, le Rio Tagus se met à giter sur le côté gauche[5]. Renfloué, il est à nouveau proposé aux enchères au tribunal de Montpellier. Le , le ferrailleur Varadero, basé à Barcelone, le rachète pour 11 000 euros[2],[3]. Au début du mois de , il est dépollué par une entreprise spécialisée, commanditée par le nouveau propriétaire Varadero. S'effectue alors un pompage d'environ 20 m3 d'hydrocarbures et l’évacuation des nombreux produits polluants, incluant pots de peintures, extincteurs et bouteilles de gaz. L'opération de dépollution a duré cinq jours[3].

En le départ du cargo pour sa démolition est annulé en dernière minute et le navire a ensuite interdiction de quitter le port[9],[10].

Le , l'autorisation de commencer les opérations de démolition est refusée pas le Tribunal Administratif au Port de Sète (EPR Port Sud de France)[11],[12].

Début 2021, la Région Occitanie, propriétaire du Port de commerce de Sète, lance un appel d'offres pour la déconstruction sur place du navire grâce à un équipement de type barge ou dock flottant permettant la déconstruction à sec[13].

Le départ du navire en direction de Brest où le Rio Tagus doit être finalement déconstruit est planifié pour le 22 juin 2021 mais l'opération échoue à cause d'une pollution des eaux du canal due à la fuite (ou au déversement) d'eaux de ballast souillées, encore présentes en grande quantité dans la coque. Le Rio Tagus devait être convoyé par le navire navire semi-submersible Yacht Express (de) de l'armateur Dockwise, mais ce dernier a du repartir à vide à cause de cette pollution pour ne pas accumuler des pénalités de retards sur ses prochaines missions, et l'opération est stoppée et reportée de plusieurs semaines. [14],[15],[16],[17].

Galerie


Notes et références

  1. « Rio Tagus », sur MarineTraffic (consulté le )
  2. « Sète : une entreprise catalane rachète le Rio Tagus », sur https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/ (consulté le )
  3. « Sète : le Rio Tagus a été vidé de tous ses polluants », sur http://www.midilibre.fr/ (consulté le )
  4. Ubu, commandant du Rio Tagus
  5. Jacky Bonnemains (dir.), « Marchandises Diverses », À la Casse, no 45, , p. 20 (lire en ligne, consulté le ).
  6. Jacky Bonnemains (dir.), « La démol sur le tas (la suite) : L’Edoil », À la Casse, no 34, , p. 2/3 (lire en ligne, consulté le ).
  7. « Le Rio Tagus va enfin quitter le port de Sète », sur https://www.francebleu.fr/ (consulté le )
  8. « Sète. Les naufragés du Rio Tagus », sur https://www.ladepeche.fr/ (consulté le )
  9. Sète : faux départ pour le cargo Rio Tagus
  10. Le Rio Tagus, cargo stocké à Sète depuis huit ans, a l’interdiction de quitter le port
  11. Sète : la justice interdit le démantèlement du Rio Tagus immobilisé depuis neuf ans
  12. A la Casse n° 57 – Novembre 2019 : “La mort lente du Rio Tagus”
  13. Port de Sète - Frontignan - Appel d'offres pour le Démantèlement du navire Rio tagus
  14. Sète : la tentative de déplacement du Rio Tagus avorte, le cargo restera dans le port tout l'été
  15. Sète : le Rio Tagus, un navire-épave toujours rivé dans le port
  16. Port de Sète : le Rio Tagus pourrait partir début août ou début septembre
  17. Sète : un dégazage ou une petite fuite au niveau du bateau poubelle le Rio Tagus ?

Annexes

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