Rhéal Mathieu
Rhéal Mathieu est un informaticien et militant du Front de libération du Québec (FLQ).
Biographie
Le 17 février 1965, Réal Mathieu participe à une manifestation organisée par le groupe Parti pris et les Chevaliers de l'indépendance. On y brûle l'unifolié, nouvellement adopté et présenté à la population deux jours plus tôt, et Mathieu est condamné pour ce méfait[1]. Il a à l'époque 18 ans, et occupe un emploi de commis expéditeur chez Dupuis Frères. Il fait ensuite partie de la douzaine d'individus formant le groupe Vallières-Gagnon, de l'aile gauche du FLQ.
En mai 1966, le groupe pose une bombe à la manufacture de chaussures H. B. Lagrenade, à l'angle de la rue Rachel et de la rue d'Iberville. La secrétaire Thérèse Morin est alors tuée par erreur par la bombe. Mathieu, alors employé de laboratoire à 19 ans, est arrêté avec d'autres complices en août 1966, alors qu'ils planifient un vol à main armée au cinéma Jean-Talon. Reconnu coupable de 13 accusations, dont homicide involontaire, Mathieu reçoit une peine de neuf ans et six mois, la plus lourde des sept membres appréhendés du groupe[2]. Lors de la crise d'Octobre, le Manifeste du FLQ (en) réclame sa libération immédiate, et celles d'autres felquistes emprisonnés[3].
Il devient ensuite informaticien et travaille notamment pour l'entreprise Provigo. Plus tard, en 1994, il est candidat défait aux élections scolaires pour le Mouvement pour une école moderne et ouverte (en), dans le quartier Ahuntsic. En décembre 1995, il participe à la première assemblée du Mouvement de libération nationale du Québec, dirigé par un autre ancien felquiste, Raymond Villeneuve[4]. En 2000, il serait impliqué dans la « Brigade d'autodéfense du français », un groupe d'environ cinq complices. Il est arrêté pour avoir participé à ce titre à trois attentats à la bombe sans victime dans les cafés Second Cup. Il est condamné en 2001 à six mois de prison pour attentats à la bombe et possession illégale d'armes à feu[5].
En 2017, les médias rapportent que Mathieu est inscrit sur la No Fly List du gouvernement américain[6], et qu'il lui est interdit pour cette raison d'embarquer dans un avion qui projette de survoler le territoire américain. La même année, il fait partie de la distribution d'un film documentaire intitulé Minoritaires, qui fait état de son implication dans « Les Insoumis », un groupe nationaliste de droite, militant à la fois pour l'indépendance du Québec et contre l'islam[7],[8].
Références
- Louis Fournier, FLQ: Histoire d'un mouvement clandestin, Montréal, VLB éditeur, 368 p., p. 74
- Martine Roux et Christiane Desjardins, « Rhéal Mathieu, ex-felquiste et militant de toujours », La Presse, , A4
- Brian Myles, « Les attentats perpétrés par la Brigade d'autodéfense du français: Un ex-felquiste arrêté », Le Devoir, , A3
- Martine Roux et Christiane Desjardins, « Rhéal Mathieu, ex-felquiste et militant de toujours », La Presse, , A4
- « Attentats contre les Second Cup: Rhéal Mathieu condamné à six mois de prison », sur https://www.tvanouvelles.ca/,
- Philippe Teisceira-Lessard, « Transport aérien: un ex-felquiste sur la liste noire américaine », sur La Presse, (consulté le )
- Lisa-Marie Gervais, « «Minoritaires»: une incursion dans le monde des Insoumis », Le Devoir, (lire en ligne)
- Simon Gaudreau, « Minoritaires », sur Vithèque, (consulté le )
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