Renée-Caroline-Victoire de Froulay
Renée-Caroline-Victoire de Froullay de Tessé, Marquise de Créquy, née au Château de Montflaux à Saint-Denis-de-Gastines le et morte à Paris le , est une femme de lettres française célèbre par son esprit[1].
Biographie
Renée Caroline Victoire est la fille de Charles François de Froulay, comte de Montflaux, seigneur de Saint Denis de Gastine, lieutenant général des armées du Roi, ambassadeur à Venise, et de Marie Anne Sauvaget. Elle naît en l'absence de son père, ce qui lui fait déclarer, dans ses Souvenirs, qu'elle ignore la date exacte de sa naissance.
Elle se marie le , à la chapelle de l'hôtel de Lesdiguières, 10 rue de la Cerisaie, dans le IVe arrondissement de Paris, avec Louis de Blanchefort de Créquy, marquis de Créquy 1686-1741 (l'hôtel de Lesdiguières disparut en 1878). Leur fils est Charles-Marie de Créquy. Elle perd son mari dès 1741. Ses salons furent longtemps, et sous les régimes les plus différents, le rendez-vous de la bonne société.
Les Souvenirs
Les savoureux Souvenirs de la Marquise de Créquy, censés être de sa plume, semblent dus plutôt à celle de Maurice Cousin de Courchamps[2], ou du moins serions nous redevable à ce dernier des parties le plus géniales du manuscrit, brodées sur la trame de banals souvenirs véridiques[3]. Leur témoignage sur la noblesse du règne de Louis XV vient souvent contredire la mythologie forgée par les familles arrivées de la Monarchie de Juillet.
On y voit défiler des personnages de grande et petite noblesse comme Madame de Maintenon, Madame de Brionne ou Madame d'Urfé, des personnalités comme Voltaire ou Jean-Jacques Rousseau, mais aussi des aventuriers du XVIIIe comme le Comte de Saint-Germain, le Comte de Cagliostro, Casanova ou le Chevalier de Saint-George.
Se fondant sur les références aux sources fictives citées par l'auteur pour appuyer ses dires, Quérard y voit un document apocryphe[4].
L'auteur de ses Souvenirs indique que « sa correspondance doit avoir été délivrée à feu le baron de Breteuil et elle doit appartenir au jourd'hui à Mme la duchesse de Montmorency, petite fille de M. de Breteuil[5] ».
Par testament, elle laissa Montflaux à Louis-Auguste Le Tonnelier de Breteuil. Son nom et tous ses titres sont énumérés dans l'inscription de la cloche qu'on voit encore dans le clocher de Larchamp, daté de 1786. Par acte du , elle demandait à être indemnisée de la dîme de Champlain (à Saint-Pierre-des-Landes).
Liens externes
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Bibliographie
- Thomas Delvaux, Le souci dynastique chez les Créquy, L'Oreiller du Roy no 1, Ivry-sur-Seine,
- Paul Tisseau, La marquise de Créqui, Paris, Emile-Paul, 1927
Articles connexes
Sources
- Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Renée-Caroline-Victoire de Froulay » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, (lire sur Wikisource)
- « Renée-Caroline-Victoire de Froulay », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, 2e édition, 1843-1865 [détail de l’édition]
- « Renée-Caroline-Victoire de Froulay », dans Alphonse-Victor Angot et Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Laval, Goupil, 1900-1910 [détail des éditions] (lire en ligne)
Notes et références
- Pour Jean-Jacques Rousseau : « Le catholicisme en cornette, et la haute noblesse en déshabillé. »
- Cousin de Courchamps•- Souvenirs de la marquise de Créquy de 1760 à 1803.- Notice n° : FRBNF36577049
- Ils sont publiés sous le titre de Souvenirs de la marquise de Crequi (1834-1836, 9 volumes in-8). Édouard Fournier a publié en 1856 de véritables Lettres de la marquise.
- Cf. Joseph-Marie Quérard, Les supercheries littéraires dévoilées, Paris, Paul Daffis, 1845-56 (réimpr. 1869, 1964), 5 volumes, « Courchamps »
- Il ajoute : « L'auteur avait destiné ces mémoires, qui forment treize cahiers assez volumineux, à l'intention du jeune Tancrède-Adrien-Raoul de Créquy, son petit-fils, qui mourut longtemps avant son aïeule. C'est à lui qu'elle adressait la parole en les écrivant. Madame de Créquy revient souvent sur les erreurs biographiques ou généalogiques qu'elle a remarquées dans le Dictionnaire de Moréri, par exemple au sujet de l'âge de son père et relativement à l'époque de sa première ambassade à Venise, au sujet du nom de famille et des prénoms de sa mère, au sujet de la date de son mariage avec M. de Créquy, etc. »
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