René Ricol

René Ricol, né le à Lyon[1], est un homme d'affaires français. Il a exercé de nombreux mandats institutionnels et a été chargé de plusieurs missions publiques.

Biographie

Les débuts à Paris (1976-1987)

Diplômé d’expertise-comptable[2] et de sciences économiques[3], René Ricol quitte Lyon (où il a fait ses études), pour Paris, en 1976.

En 1978, il devient associé du cabinet d’expertise comptable DGR, puis rejoint en 1981 le cabinet Calan-Ramolino, qui devient Calan-Ramolino-Ricol.

Il y rencontre Jean-Charles de Lasteyrie, son futur associé[3].

Associé fondateur de Ricol-Lasteyrie

Il crée en 1987[4] le cabinet d'expertise financière Ricol & Lasteyrie avec Jean-Charles de Lasteyrie et Gilles de Courcel. Le cabinet, dont il est le président et associé-fondateur, est spécialisé dans l'expertise financière indépendante[5].

La société conseille de nombreux grands patrons (Vincent Bolloré, Jean-Charles Naouri…)[3], et accompagne de grands groupes dans leurs opérations financières (BNP-Paribas, L’Oréal, Kering - anciennement groupe Pinault -…).

En 1989, le cabinet Ricol & Lasteyrie met un terme à ses activités de commissariat aux comptes, pour pouvoir se consacrer au conseil[6].

En , René Ricol crée le réseau d'experts-comptables indépendants France Défi, suivi par Euro Défi en 1991[7].

En 2012, la société héberge 2F Conseil, société de conseil de François Fillon, ancien Premier ministre français - chef du gouvernement lorsque Ricol était commissaire général aux investissements. Dans le même temps, elle la rémunère à hauteur de 290 000 euros entre 2012 et 2017. Fillon lui fait notamment rencontrer Fouad Makhzoumi, leader dans la fourniture de pipelines[8].

En 2015, le cabinet d’audit international EY rachète la société Ricol & Lasteyrie[9].

En , René Ricol annonce qu’il crée un nouveau cabinet de conseil spécialisé dans l’appui direct à des grands patrons « dans des contextes à fort enjeu stratégique »[10].

Président de la Compagnie nationale des commissaires aux comptes (1985-1989)

À partir de 1982, il siège au bureau de la Compagnie nationale des commissaires aux comptes (CNCC), élu sur la liste de François Mayrand et Jean Sigaut[3].

En 1985, à 34 ans, il est élu président de la CNCC (jusqu’en 1989)[11] et lance une série de réformes qui touchent aux normes professionnelles et aux contrôles de qualité.

Il fait adopter une nouvelle norme professionnelle concernant la relation des commissaires aux comptes et de la justice, en imposant aux commissaires aux comptes de révéler au parquet « tout fait délibéré de la part d’une entreprise, significatif et de nature à porter préjudice aux tiers » [3].

Président de l’Ordre des experts-comptables (1994-1998)

En 1994, il est élu président du Conseil supérieur de l’Ordre des experts-comptables (jusqu’en 1998). Il se consacre à trois réformes : simplification de la gouvernance, rapprochement avec les associations comptables, et rôle des experts-comptables en matière juridique.

Il obtient notamment le droit, pour les experts-comptables, de représenter officiellement leurs clients lors des discussions avec l’administration fiscale, ce qui était contesté par l’Ordre des avocats[3].

Président de l’International Federation of Accountants (IFAC)

En 2002, il devient le premier Français à occuper la présidence de l’IFAC[2].

Sa présidence est marquée par l’affaire Enron et la crise financière qui s’ensuit. Avec la faillite du cabinet d’audit Arthur Andersen, le monde de la finance est particulièrement mis en cause.

René Ricol crée un groupe de travail réunissant l’ensemble des régulateurs financiers mondiaux, et parvient à faire voter, en 2003, une réforme de l’audit qui passe de l’autorégulation à la « shared regulation ». Cette réforme, préparée en collaboration avec Roger Ferguson (vice-président de la réserve centrale américaine) est adoptée par 117 pays[3].

Carrière publique

En 2005-2006, il est président de l’Agence française pour la création d’entreprise (APCE) [2].

En , il remet un rapport sur la crise financière mondiale au président de la République Nicolas Sarkozy[12], qui l’avait mandaté pour monter une mission de réflexion et de formulation de propositions de mesures[3]. Dans une interview au journal Le Monde (à l’occasion du dixième anniversaire de la crise), Nicolas Sarkozy déclare à ce propos : « En avril 2008, j’ai demandé à René Ricol, un de nos meilleurs experts, de préparer un rapport sur les excès de la finance. Toutes les propositions et les questions abordées par le futur G20, en 2008 et en 2009, y figurent »[13].

En , René Ricol est nommé médiateur du crédit par le président Sarkozy[14], fonction qu'il occupe jusqu'au . Il est remplacé à ce poste par Gérard Rameix[15].

Il est de 2010 à 2012 commissaire général aux investissements[16], chargé de la gestion des 35 milliards d'euros des Investissements d'avenir (ou « Grand emprunt »). Il est remplacé à ce poste par décret du par Louis Gallois[17].

Il est coprésident du comité d’audit d’Areva entre 2010 et 2011 avec Guylaine Saucier, à la suite du rachat de la société minière Uramin pour 1,8 milliard d’euros en 2007[18].

En 2013, il est à l’initiative de ce qui deviendra le Pacte de responsabilité et de solidarité, annoncé par le président de la République François Hollande en [19].

Il a été président de France Investissement[20].

Il est membre du conseil d'administration du centre chirurgical Marie-Lannelongue[21].

Vie privée

Il est père de six enfants[22].

Distinctions

René Ricol est président d'honneur de l'ordre des experts-comptables[23], président d’honneur de la Compagnie nationale des commissaires aux comptes, président d'honneur de l'International Federation of Accountants (IFAC), la « Fédération internationale des experts comptables »[24], dont il fut président de à [25].

Nommé commandeur de la Légion d'honneur le , il est promu à la dignité de grand officier le [26]. Il est également nommé grand croix de l'ordre national du Mérite en 2014[27].

Le , il reçoit l'IFAC Global Leadership Award, un prix qui « récompense les personnes apportant une contribution remarquable à la profession de comptable »[28].

Notes et références

  1. RMC, Les Grandes Gueules, 26 janvier 2009
  2. « René Ricol : Itinéraire - Les Echos », sur www.lesechos.fr (consulté le )
  3. « René Ricol, l’homme aux trois vies - Le Journal Economique », Le Journal Economique, (lire en ligne, consulté le )
  4. « Ricol Lasteyrie dans la cour des grands », FIGARO, (lire en ligne, consulté le )
  5. http://www.ey.com/ri/fr/biographies/rene-ricol Associé fondateur d'un cabinet d'expertise financière
  6. « Le conseil financier indépendant tire son épingle du jeu - Actualités Financements & Marchés », L'AGEFI, (lire en ligne, consulté le )
  7. « France Défi en quelques dates - France Défi », France Défi, (lire en ligne, consulté le )
  8. Gérard Davet et Fabrice Lhomme, « François Fillon et son très cher carnet d’adresses », Le Monde, (lire en ligne)
  9. « Ricol Lasteyrie rejoint EY - Les Echos », sur www.lesechos.fr (consulté le )
  10. « Ricol Lasteyrie Corporate Finance est mort : vive Ricol Lasteyrie V2 ? - La Lettre A », La Lettre A, (lire en ligne, consulté le )
  11. « Les présidents de la CNCC depuis sa création », sur www.cncc.fr (consulté le )
  12. http://www.canalacademie.com/ida3467-Le-rapport-Ricol-sur-la-crise-financiere-mondiale.html
  13. « Nicolas Sarkozy : « Angela, tu as aimé Lehman ? Tu vas adorer la Grèce » », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  14. http://www.lepoint.fr/actualites-politique/rene-ricol/917/0/287246 nommé médiateur du crédit
  15. « Un besogneux têtu succéde à René Ricol », sur Paroles d’entrepreneurs (consulté le ).
  16. Décret du 28 janvier 2010 portant nomination du commissaire général à l'investissement - M. RICOL (René) (lire en ligne)
  17. « Louis Gallois nommé commissaire général à l'investissement », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  18. « Nouvelle convocation dans l’affaire Uramin » [vidéo], sur BFM BUSINESS, BFM BUSINESS (consulté le ).
  19. « François Hollande, l'ombre d'un doute ? », Marianne, (lire en ligne, consulté le )
  20. http://www.salondesentrepreneurs.com/rene-ricol-1088.html interview du président de France Investissement
  21. « Organigramme - Hôpital Marie Lannelongue », Hôpital Marie Lannelongue, (lire en ligne, consulté le )
  22. Marie Bordet, « Qui est René Ricol, le généreux employeur de François Fillon ? », Le Point, (lire en ligne, consulté le )
  23. http://www.experts-comptables.fr/csoec/interesse/presse « Président d'honneur de l'Ordre des Experts-Comptables ».
  24. http://www.easybourse.com/Website/interview/22-rene-ricol-international-federation-of-accountants.php Interview du président d'honneur de l'International Federation of Accountants (IFAC)
  25. https://web.archive.org/web/20061125072402/http://www.press-et-vous.fr/uploads/_pev/communique/Nouveaux_statuts_depart_RR.pdf
  26. Décret du 13 juillet 2011 portant élévation aux dignités de grand'croix et de grand officier
  27. Décret du 13 novembre 2014
  28. « 6 novembre - René Ricol s’est vu distingué de la plus haute distinction des professions comptables internationales, le prix IFAC Global Leadership Award | Site officiel de l'Ordre des experts-comptables », sur www.experts-comptables.fr (consulté le )
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