Raphaël-Schwartz

Raphaël-Schwartz est un artiste français d'origine ukrainienne, à la fois peintre, graveur et sculpteur, né à Kiev le [1] et mort à Pau le [1].

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Biographie

Raphaël Schwartz arrive à Paris en 1892. Il s'inscrit à l'Académie Julian[2] en 1895 — ce qui corrobore sa date de naissance, 1874, puisqu'il était impossible de s'y inscrire en état de minorité à cause des séances de nu(e)s.

En 1904, son art est remarqué par Albert Besnard et Anatole France, dont il fait d'ailleurs le portrait[3]. Outre le portrait de France, il exécutera ceux de Bergson, Rodin, Debussy et Andre Gide[1].

Portrait de Claude Debussy, eau-forte, 1912.

Besnard, préside ensuite la Société internationale de la gravure originale en noir dont Schwartz devient le secrétaire général à partir de  : on y croise également Auguste Lepère, Anders Zorn et Francis Picabia comme vice-présidents, et tous ces artistes exposent régulièrement[3].

En , il expose chez Charles Brunner (11 rue Royale, Paris) : L'Aurore sous la plume du jeune critique Robert Kemp parle de « révélation » à propos de ses peintures, sculptures et gravures[4].

En , Louis Vauxcelles lui consacre dans Gil Blas un élogieux portrait, dans lequel il écrit qu'il « arrive qu'un coloriste se délasse de peindre en gravant ou en modelant. Mais il est rare qu'il se sente assez fort pour soumettre à la fois ce qu'il a réalisé par les trois modes d'expression. »[5]. L'artiste exposait alors à la prestigieuse galerie Barbazanges (en) qui appartenait au couturier Paul Poiret (109 rue du Faubourg Saint-Honoré) plus de cent pièces, un mélange de peintures à l'huile, de pointes sèches et de sculptures.

En 1912, Raphaël Schwartz rejoint la Société nationale des beaux-arts et fait paraître à la fin de cette année chez Henri Floury un recueil de ses pointes sèches intitulé Quelques hommes qui présente vingt portraits de personnalités françaises[6]. Il offre également à la Ville de Paris vingt-huit gravures[7].

En , il exécute le buste en marbre de Lucie Delarue-Mardrus. Durant le premier conflit mondial, il accueille chez lui des orphelins de guerre[1],[8].

Sa signature apparaît dans L’Œil cacodylate, grande peinture de Picabia exécutée en 1921 et longtemps exposée au Bœuf sur le toit[9].

En , Gustave Kahn remarque son travail de graveur, Tolstoï à son lit de mort, exposé au Salon des Tuileries[10], où l'on compte aussi La Danse, Le Baiser et Femme nue.

Du au , il présente à la galerie Marcel Guiot (Paris), plus de quarante pointes sèches, principalement des nues exécutés au trait et dans un style très caractéristique, et qui donne lieu à un catalogue illustré[3].

En , dans son atelier parisien situé au 97 avenue des Ternes, il est victime d'une agression par un voisin, ancien officier, qui cherche à l'étrangler : il en résultera une incapacité à travailler pour l'artiste[11].

Vers 1940-1941, déchu de la nationalité française, apatride, il s'enfuit dans le sud de la France mais refuse de se cacher : en tant que juif, il porte l'étoile jaune, et c'est ainsi que, désespéré, il se pend à Pau le , alors qu'il était sur le point d'être arrêté et emmené au camp de Gurs[1].

Ouvrages illustrés

Henri Martin, pointe sèche (avant 1912).
  • Quelques hommes, préface d'Anatole France, 20 pointes-sèches, Paris, Henri Floury, 1912.
  • Lucien Graux, L'Homme que se crut Dieu, pointe-sèche en frontispice, Paris, Les Amis du docteur, 1928.
  • Anatole France, Les Dieux asiatiques, aux premiers siècles de l'ère chrétienne, pointe-sèche en frontispice, Paris, Pour les amis du docteur Lucien-Graux, 1928.

Conservation

Notes et références

  1. « Schwartz, Raphael », dans Dictionnaire des peintres juifs, notice en ligne.
  2. Annuaire de l'Académie Julian, en ligne.
  3. « Raphaël-Schwartz », notice dans Janine Bailly-Herzberg, Dictionnaire de l'estampe en France 1830-1950, Paris, Arts et métiers graphiques/Flammarion, 1985, p. 273.
  4. L'Aurore, 13 janvier 1910, p. 1 — sur Gallica.
  5. « Arts : Exposition Raphaël Schwartz » par Louis Vauxcelles, dans Gil Blas, 19 décembre 1911, p. 3 — sur Gallica.
  6. « Le portrait, le masque et la physionomie » par Arsène Alexandre, dans Comœdia, 8 mars 1913, p. 3, où sont reproduits trois gravures — sur Gallica.
  7. Bulletin municipal officiel de la Ville de Paris, délibération du 18 avril 1912, p. 2051-2052 — sur Gallica.
  8. Musée d'art et d'histoire du judaïsme, archive cote IM 1502.31.
  9. Voir sa signature reproduite dans Au temps de l'Œil cacodylate, par Fabrice Lefaix, 4 août 2006, en ligne.
  10. Mercure de France, 15 juin 1926, p. 734-735 — sur Gallica.
  11. Paris-Soir, 6 novembre 1935, p. 3 — sur Gallica.
  12. « Raphael-Schwartz », catalogue numérique de l'Institut d'art de Chicago.

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) « Raphaël-Schwartz », extrait de la notice dans le dictionnaire Bénézit, sur Oxford Art Online, (ISBN 9780199773787)
  • « Raphaël Schwartz », notice dans Jacques Lanzmann, Nadine Nieszawer et Deborah Princ (direction), Artistes juifs de l'école de Paris 1905-1939, Paris, Somogy Éditions d'Art, 2015, (ISBN 9782757207017).

Lien externe

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