Ralliement du Cameroun à la France libre

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le ralliement du Cameroun à la France libre est un des premiers ralliements de l'Empire. Il est obtenu le par Leclerc, envoyé par le général de Gaulle.

Contexte et enjeux

Le Cameroun est alors un territoire sous mandat français, non intégré à l’AEF (Afrique-Équatoriale française) mais faisant partie de l'Empire colonial français[1].

Pendant la Seconde Guerre mondiale, après l'appel du 18 juin par le général de Gaulle, le ralliement des territoires de l'Empire à la France libre, l’organisation de résistance extérieure française, constitue un enjeu majeur. Cela permettrait en effet à la France libre de disposer d'une assise territoriale, d'exercer un pouvoir souverain avec la possibilité de lever des troupes, et d'avoir plus de poids auprès de ses alliés ; de plus, l'Afrique est la base potentielle d'une reconquête de l'Europe[2].

Dans cet objectif, le général de Gaulle envoie au Cameroun une délégation spéciale commandée par le commandant Leclerc avec le capitaine Hettier de Boislambert comme adjoint.

Déroulement

Leclerc et Boislambert, notamment accompagnés du capitaine Parent et de René Pleven, quittent l'Angleterre le . Ils atteignent le Lagos, au Nigéria, et y préparent les détails de leur expédition[3]. Pour se donner plus de poids face à leurs futurs interlocuteurs, ils décident d'augmenter le nombre de leurs galons : Leclerc devient colonel, et Boislambert devient commandant ; auto-promotions régularisées plus tard par de Gaulle[4].

Comprenant une vingtaine de membres, le « commando Leclerc » débarque à Douala, le premier port du Cameroun, le [3],[1]. Après des discussions avec les autorités civiles et les officiers en place, le ralliement du Cameroun est proclamé le au matin[3].

Leclerc entre triomphalement à Yaoundé le surlendemain . Le haut-commissaire Richard Brunot, qui a été relevé de ses fonctions le par Pétain, transmet ses pouvoirs au colonel Leclerc[3].

Dès qu'il connaît la nouvelle, de Gaulle télégraphie : « Le Cameroun vient de prendre une belle décision et de donner un exemple magnifique. Cet exemple sera suivi par tout l'Empire »[5].

Le ralliement du Cameroun intervient juste après celui du Tchad, et précède celui du Congo. La rapidité de ces ralliements permet à de Gaulle de démontrer à ses alliés la réalité d'une « France combattante »[5].

La souveraineté territoriale ainsi acquise permet au colonel Leclerc de lever des troupes qui s'ajoutent à celles dont il prend le commandement au Tchad pour constituer la « colonne Leclerc » victorieuse à Koufra à la fin de l'année, puis dans le Fezzan et qui formera la « Force L », future 2e DB[1].

Témoignages

Un récit détaillé en fournit les circonstances[6].

Notes et références

  1. « Cameroun », Dictionnaire d'histoire de France, Perrin, 2002, p. 152-153.
  2. Ministère de la Défense, [PDF] « Les ralliements de l'Empire à la France libre – l'Afrique en jeu », p. 2.
  3. Bouopda Pierre Kamé, Cameroun, du protectorat vers la démocratie, 1884-1992, L'Harmattan, 2008, p. 56-57.
  4. Claude Hettier de Boislambert, Les Fers de l'espoir, Paris, Plon, 1978.
  5. Bouopda Pierre Kamé, Cameroun, du protectorat vers la démocratie, 1884-1992, L'Harmattan, 2008, p. 58.
  6. Récit du ralliement du Cameroun

Articles connexes

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