Radio Primitive

Elle est créée, en 1977, sous le nom de Radio Manivesle, sous l'impulsion d'un groupe affinitaire anarchiste[1]^,[2]^,[3]^,[4]^,[5], lié à l'association L'Egrégore[3]^,[N 1], membre de l'Organisation communiste libertaire[2]^,[3]. Elle émet alors illégalement, en tant que radio pirate[1]^,[2]^,[3]^,[4], depuis plusieurs endroits de la montagne de Reims[3]^,[4]^,[6]. S'inscrivant dans le contexte national et international des années 1970, revendiquant une plus large liberté d'expression et la fin du monopole d’État sur la radiodiffusion, elle est étroitement surveillées par la DST. Deux personnes sont arrêtées et placés sous contrôle judiciaire, pendant 6 mois. À cette époque, dans un élan de soutien d'une part importante de la population, une cinquantaine d'auditeurs demandent aussi à être inculpés pour émissions radiophoniques illégales[3].

Radio Manievesle aborde des thèmes tel que l'anti-militarisme, la lutte des foyers Sonacotra Rémois[2]^,[3], la défense des travailleurs émigrés, la lutte contre les licenciements, notamment dans la sidérurgie de Longwy, ou encore, la lutte contre l’implantation d’une seconde centrale nucléaire, à Chooz[3]^,[5].

Elle est saisie[1]^,[2], en décembre 1979 et cesse toutes émissions[2].

Dans le contexte de libéralisation des ondes, elle est récréés comme radio libre par plusieurs anciens membres de Radio Manivesle[1]^,[4]^,[5], notamment Michel Leroy et Luc Roussard, le 6 octobre 1981. Nommée Reims Radio FM[4], elle a comme secrétaire Jean Maillet[5]. Elle s'installe dans la Maison pour Tous du quartier Chemin Vert[4]^,[5]. Elle émet pour la première fois le 21 octobre. Elle adopte alors son slogan, toujours actuel, « Faites votre radio vous-même »[1].

L'auteur Pol Dodu rejoint Reims Radio FM, en 1982, où il anime l'émission Rock Comptines, avec Raoul Ketchup[7], futur scénariste et dessinateur de Bande dessinée[8], et d'un certain Pil Sex. Il y interviewera la chanteuse Brenda Kahn (en), le 4 février 1993[7]. Jean-Pierre Benoît, aujourd'hui directeur de RCF Reims-Ardennes, y fait ses débuts en 1983, en animant une émission catholique. Il en sera membre bénévole pendant cinq ans, avant d'occuper son poste actuel[9].

Lors des mois d'août 1982 et 1983, Reims Radio FM diffuse une annonce en boucle expliquant que les émissions reprendrait le 1^er septembre.

Cette période est aussi marquée par le feuilleton satirique les intouchibles. Animée par Gilles Blondé, Michel Clément et Hervé Schneider. Il connait un grand succès plus tard sur les ondes de 88.6 (radio qui deviendra une franchise Fun radio, avec Michel Clément et Odile Menant).

En mars 1984, Reims Radio FM change de nom pour RFM 93, avant d’être renommée 93 FM et d'adopter pour slogan "la radio primitive".

Le 22 mai 1984, un premier cambriolage à lieu au sein de la station et un deuxième a lieu le 16 mars 1985.

Le 13 septembre 1986, la radio déménage rue Flodoard et émet en stéréo, a partir du 4 octobre 1986[4]. À la fin des années 1980, l'auteur Syned Tonetta, originaire de Reims, anime l'émission Milwauke, avant de rejoindre, à Paris, l'équipe d'Aligre FM[10].

En 1991, elle change à nouveau de nom pour Radio Primitive et cofonde la Ferarock aux côtés de Radio666, de l'Eko des garrigues, Radio Béton, Radio Dio et FMR[4]. Au début des années 1990, est décidé l’embauche de plusieurs salariés[5].

Depuis 2004, Radio Primitive est subventionnée par la mairie de Reims[11]dans le cadre de divers projets (Un été à Reims, Reims Vital Eté, Quartier Plus...). En 2012, elle déménage au 26 rue du Docteur Albert Schweitzer, dans le quartier Orgeval, où elle se situe toujours[5].

Radio Primitive compte en son sein, depuis le début des années 2000, une quarantaine de bénévoles ainsi que 4 salariés qui réalisent quotidiennement des émissions.

Elle propose également divers ateliers radiophoniques [12]^,[13]^,[14]^,[15].

À partir de février 2021, dans le contexte de l'épidémie de Covid-19, elle diffuse la série Macro-ondes, pièces de théâtres radiophonique, montée par la compagnie du Diable à 4 pattes[16]^,[17].