République des ouvriers et paysans des Asturies

La République des ouvriers et paysans des Asturies[1] (en asturien, República d'Obreros y Campesinos d'Asturies, en espagnol, República de Obreros y Campesinos de Asturias), parfois nommée République socialiste asturienne ou Commune des Asturies, est une république asturienne éphémère proclamée le sous le gouvernement de la Seconde République espagnole et abolie le .

Ne doit pas être confondu avec République paysanne.

République des ouvriers et paysans des Asturies

  

Informations générales
Statut République socialiste
Capitale Oviedo

Contexte politique

Le marque l'entrée dans le gouvernement républicain de la Confederación española de derechas autónomas (CEDA) (Confédération espagnole des droites autonomes). Créé en , ce mouvement réunit des forces politiques hostiles à la République et favorables aux régimes fascistes d’Allemagne et d’Italie. En réaction, et comme cela avait été annoncé, de multiples grèves ont lieu dans plusieurs régions[2].

Proclamation de la République des ouvriers et des paysans

L’événement le plus marquant se déroule dans les Asturies où, sur le modèle de la Commune de Paris de 1871, les mineurs ont déclenché la révolution asturienne contre le gouvernement espagnol dirigé par Alejandro Lerroux. Le , une République des ouvriers et des paysans est proclamée dans la ville d'Oviedo par le comité révolutionnaire, composé des différentes forces de l'Alliance ouvrière, qui avait appuyé et préparé la révolution. Une Armée rouge est créée pour assurer la défense des insurgés[2].

Direction

La République des ouvriers et des paysans est dirigée par un comité révolutionnaire, présidé successivement par Ramón González Peña, Teodomiro Menéndez et enfin Belarmino Tomás, président du Parti socialiste ouvrier espagnol.

Mesures prises

La République des ouvriers et des paysans donne la terre aux paysans, confisque les usines, juge ses ennemis dans des tribunaux révolutionnaires[3].

Répression

Une armée de 40 000 hommes, commandée par le général de division Franco, est envoyée par la République espagnole pour réprimer la révolte. Elle est formée de soldats de la Légion étrangère et de troupes arabes du Maroc. Au bout d’une quinzaine de jours, l'armée asturienne doit se rendre, faute de munitions. La répression fait 3 000 morts (dont la plupart après la reddition), 7 000 blessés et 30 000 emprisonnés[4].

Albert Camus et « Révolte dans les Asturies »

Une œuvre collective, Révolte dans les Asturies, écrite sous la direction d’Albert Camus et destinée à être jouée au Théâtre du travail à Alger, prend pour thème la révolte ouvrière de 1934 à Oviedo[4].

Notes et références

  1. (es) « Cuando Franco defendió la legalidad republicana », sur masmemoriahistorica.blogspot.com, (consulté le ).
  2. Guillamón, Agustín, 1950- ... (trad. de l'espagnol), Josep Rebull, la voie révolutionnaire : critique d'Andreu Nin et de la direction du POUM, 1937-1939, Paris, Spartacus, impr. 2014, 169 p. (ISBN 978-2-902963-70-6 et 290296370X, OCLC 894376134, lire en ligne).
  3. (en) Felix Morrow, The Civil War in Spain, Pioneer Publishers, New York, 1936, p. 33 : « The greatest and most glorious struggle took place in Asturias. Here the Workers' Alliances were most nearly like Soviets, and had been functioning for a year under socialist and Communist Left leadership. Peña and Manuel Grossi led the miners, who made up for lack of arms by dynamite, tool of their trade, in a victorious insurrection. The "Workers and Peasants Republic" of Asturias gave the land to the peasants, confiscated the factories, tried their enemies in revolutionary tribunals, and for fifteen historic days held off the Foreign Legion and Moorish troops. There is a saying in Spain that had there been three Asturiases, the revolution would have been successful. Only the failure of the rebellion elsewhere enabled the government to concentrate its full force on Asturias ».
  4. Emile Martinez, Albert Camus, l'Algérie au cœur..., 13 mars 2010.

Voir aussi

Bibliographie

  • Manuel Grossi, L'Insurrection des Asturies : quinze jours de révolution socialiste, traduction et présentation par Georges Garnier ; préface de Joaquín Maurín ; postface de Julían Gorkin ; Paris , Études et documentation internationales, 1972.
  • Collectif, Rouge charbon. L'insurrection de 1934 dans les Asturies et en Espagne : actes du colloque de Nérac du 18 et , Éditions d'Albret, Ancrage, 2015.
  • Ignacio Díaz (trad. Pierre-Jean Bourgeat), Asturies 1934. Une révolution sans chefs, Toulouse, Smolny, , 256 p. (ISBN 978-2-490793-04-4)

Articles connexes

Lien externe

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