Quatuor à cordes no 15 de Beethoven

Le Quatuor à cordes no 15 en la mineur, op. 132, de Ludwig van Beethoven, fut composé entre 1823 et août 1825[1] et publié en avril 1827[1] avec une dédicace au prince Nikolaï Borissovitch Golitsyne (1794-1866)[1]. Il est chronologiquement le deuxième des cinq derniers quatuors de Beethoven.

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Quatuor à cordes no 15
en la mineur
Opus 132

Ludwig van Beethoven en 1824.

Genre Quatuor à cordes
Nb. de mouvements 5
Musique Ludwig van Beethoven
Effectif 2 Violons, 1 Alto, 1 Violoncelle
Durée approximative environ 44 minutes
Dates de composition entre 1823 et août 1825
Dédicataire prince Nikolaï Borissovitch Golitsyne (1794-1866)
Création
Vienne, Autriche
Interprètes Schuppanzigh et son quatuor

Histoire de l'œuvre

Le Quinzième Quatuor fut composé juste après le Douzième mais avant le Treizième, un an après la création de la Neuvième Symphonie. Il fut créé le [2] par le quatuor d'Ignaz Schuppanzigh. Contrairement aux autres quatuor à cordes de la dernière période, il semble avoir connu rapidement le succès.

Le Quinzième Quatuor comprend cinq mouvements, rompant avec la division en quatre parties des quatuors précédents. Beethoven avait été gravement malade au printemps 1825 et intitula le troisième mouvement « Heiliger Dankgesang eines Genesenen an die Gottheit in der lydischen Tonart »[2] (Chant sacré d'action de grâce d'un convalescent à la Divinité dans le mode lydien). Reprenant une structure en cinq morceaux, mini quatuor dans le quatuor, ce mouvement est le plus long, le plus imposant, « un des sommets de la musique »[3]. Le court quatrième mouvement contraste avec le précédent par son allégresse. Le thème du cinquième mouvement avait été envisagé par Beethoven pour un hypothétique final instrumental à la Neuvième Symphonie, avant que ne lui vînt l'idée de l'Hymne à la joie.

Structure

Le quatuor comporte cinq mouvements :

  1. Assai sostenuto, à - Allegro, à , en la mineur (264 mesures)[4]
  2. Allegro ma non tanto, à
    , en la majeur (238 mesures)[5],[4]
  3. Molto adagio, à , en ré majeur (211 mesures)[4]
  4. Alla marcia, assai vivace, à , en la majeur (24 mesures)[6] - Piu allegro,
    , la mineur - Presto, à en la mineur (22 mesures)[4]
  5. Allegro appassionato, à
    , en la mineur (404 mesures)[4]


Sa durée d’exécution est d'environ 44 minutes[7].

Repères discographiques

Influence littéraire

Certains commentateurs ont vu dans ce quatuor une source d'inspiration à laquelle T. S. Eliot aurait puisé pour son recueil de poèmes Quatre Quatuors ; il est certain qu'il en possédait un enregistrement pour gramophone, et il déclare dans une lettre à Stephen Spender : « Son étude est absolument inépuisable. Il y a une sorte de gaieté céleste, ou en tout cas plus qu'humaine, dans certains des derniers passages, que l'on pourrait s'imaginer venir à soi comme le fruit d'une réconciliation et d'un soulagement après d'immenses souffrances ; j'aimerais être capable de mettre en vers quelque chose de cela avant de mourir » (« I find it quite inexhaustible to study. There is a sort of heavenly or at least more than human gaiety about some of his later things which one imagines might come to oneself as the fruit of reconciliation and relief after immense suffering; I should like to get something of that into verse before I die. »[25].

Aldous Huxley, dans le dernier chapitre de son roman Contrepoint, donne une longue description du troisième mouvement, ainsi qu'une analyse personnelle à l'occasion de la mort quasi-suicidaire du personnage Maurice Spandrell : « Les archaïques mélodies lydiennes se suspendirent dans l'air. C'était une musique sans passion, transparente, pure et cristalline, comme une mer tropicale, comme un lac alpin. De l'eau sur de l'eau, du calme glissant sur du calme, un accord d'horizons unis et d'espaces sans ondulations, un contrepoint de sérénités. »

Références

  1. Barry Cooper (trad. de l'anglais par Denis Collins), Dictionnaire Beethoven [« Beethoven compendium »], Lattès, coll. « Musiques et musiciens », , p. 395
  2. Jean Massin et Brigitte Massin, Ludwig van Beethoven, Fayard, , p. 717
  3. Dictionnaire de la musique : sous la direction de Marc Vignal, Larousse, , p. 112
  4. Élisabeth Brisson, Guide de la musique de Beethoven, Paris, Fayard, coll. « Les Indispensables de la musique », , p. 793
  5. 238 mesures sans les reprises
  6. 24 mesures sans les reprises
  7. Durée moyenne basée sur les enregistrements discographiques cités
  8. Enregistrement salué par un Diapason d'or dans la revue Diapason no 379 du mois de février 1992.
  9. « Un souffle épique, une grandeur insurpassable animent ces interprétations d'une autre époque ». Le guide 1996 du CD : Tome 1, Répertoire Classique, Marabout, , p. 69
  10. « Une des grandes interprétations de l'histoire du disque ». Le guide 1996 du CD : Tome 1, Répertoire Classique, Marabout, , p. 69
  11. Enregistré en public au Royal Festival Hall de Londres le 22 février 1965
  12. Enregistrement salué par une note de 5 diapasons dans la revue Diapason du mois de juillet 2012
  13. Enregistrement salué par un Diapason d'or dans la revue Diapason no 356 du mois de janvier 1990.
  14. « Une intégrale qui n'a pas vieilli ». Le guide 1996 du CD : Tome 1, Répertoire Classique, Marabout, , p. 70
  15. « L'intégrale des Végh constitue la référence absolue pour les quatuors de Beethoven ». Le guide 1996 du CD : Tome 1, Répertoire Classique, Marabout, , p. 69
  16. « L'intelligence beethovénienne des Lindsay s'avère admirable. Leur lecture colle littéralement à la partition tout en la fouillant de la manière la plus sensible. La référence moderne ». Le guide 1996 du CD : Tome 1, Répertoire Classique, Marabout, , p. 70
  17. « Le Quatuor Alban Berg a réussi comme nul autre l'ascension de cet Himalaya de la production beethovénienne : clarté, intensité, expressivité, sens aigu de l'architecture caractérisent cette version ». La Discothèque idéale : sous la direction de Bertrand Dermoncourt, Arles/Paris, Actes Sud, , 280 p., p. 37
  18. Enregistrement salué par un Diapason d'or dans la revue Diapason du mois de décembre 2012, p. 74.
  19. « Un Beethoven sobre et allusif mais d'une frémissante sensibilité ». Le guide 1996 du CD : Tome 1, Répertoire Classique, Marabout, , p. 69
  20. Enregistrement salué par un Gramophone Award 2005 de la revue Gramophone.
  21. Enregistrement salué par un Diapason d'or dans la revue Diapason du mois de novembre 2010, p. 90.
  22. Enregistrement salué par un Diapason d'or dans la revue Diapason du mois de décembre 2011, p. 73.
  23. Enregistrement récompensé par un ECHO Klassik Award.
  24. Enregistré sur instruments du XIXe siècle, avec cordes en boyau, du luthier Jean-Baptiste Vuillaume
  25. (en) Katie Mitchell, « A meeting of minds », sur The Guardian, (consulté le )

Liens externes

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