Quai des Orfèvres (film)

Quai des Orfèvres est un film français réalisé par Henri-Georges Clouzot en 1947, adapté de Légitime Défense, roman policier de l'auteur belge Stanislas-André Steeman, paru en Belgique en 1942[1].

Pour les articles homonymes, voir Quai des Orfèvres (homonymie).

Quai des Orfèvres
Réalisation Henri-Georges Clouzot
Scénario Henri-Georges Clouzot
Jean Ferry
d'après le roman de
Stanislas-André Steeman
Musique Francis Lopez
Albert Lasry
Acteurs principaux
Sociétés de production Majestic Films
Pays d’origine France
Genre Film dramatique
Film policier
Mélodrame
Durée 105 minutes
Sortie 1947


Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Présentation

Dans le Paris de l'après-guerre, la jeune chanteuse Jenny Lamour « use » parfois de ses charmes — notamment auprès d'un vieillard libidineux influent, Brignon — pour se faire une place dans le milieu du music-hall. Son mari, Maurice Martineau — un brave garçon, modeste pianiste évoluant lui-aussi dans le milieu du music-hall — profère par jalousie des menaces de mort envers le septuagénaire qui est retrouvé assassiné peu après. L'inspecteur Principal-Adjoint Antoine, un flic désabusé et humain du Quai des Orfèvres, est chargé de l'enquête.

Résumé

Jenny Lamour, petite chanteuse de cabaret dans le Paris de l'après-guerre, a de grandes ambitions. Elle est mariée à Maurice Martineau, un jeune bourgeois qui s'est fâché avec sa famille pour l'épouser et qui est devenu son pianiste accompagnateur. Les époux s'aiment mais se querellent fréquemment à cause de la légèreté de Jenny et de la jalousie de Maurice. Leurs problèmes conjugaux commencent réellement lorsque Jenny, par arrivisme, décide de s'attirer les faveurs du vieux Brignon, un vieil homme riche et pervers, qu'elle croit pouvoir manipuler afin de se lancer dans le cinéma. Furieux, Maurice profère des menaces de mort à l'égard du septuagénaire et, lorsqu'il apprend qu'il a donné rendez-vous à sa femme à son domicile, il se confectionne hâtivement un alibi et débarque chez lui avec l'intention de le tuer. Or, il trouve le travail déjà fait, Jenny absente et sa voiture volée. Ce que Maurice ne sait pas c'est que Jenny, offusquée par les avances du vieil homme, l'a assommé avec une bouteille de champagne et s'est enfuie le croyant mort. Terrifiée, la jeune femme s'est réfugiée chez sa voisine et confidente : Dora, une photographe d'art et amie d'enfance de son mari. Dora, qui aime Jenny en secret (alors que Jenny la soupçonne de convoiter Maurice), la convainc de ne rien dire à personne et va elle-même chez Brignon effacer les empreintes de Jenny et chercher les renards que son amie avait oubliés. Peu après, Maurice se rend chez Dora et lui raconte lui aussi son « histoire ». Dora, par fidélité tant envers Jenny que Maurice, décide de se taire.

L'inspecteur principal-adjoint Antoine, de la Brigade criminelle de la Préfecture de police de Paris — un ancien sous-officier de l'Infanterie coloniale qui vit seul avec son petit garçon métis qu'il élève tendrement — est chargé d'enquêter sur le meurtre de Brignon. En fouillant dans les connaissances de Brignon, Antoine est vite amené à s'intéresser à Dora (qui photographiait pour le vieil homme des jeunes filles dénudées) mais aussi à Jenny et à Maurice. Il apprend notamment que Maurice a menacé Brignon de mort et que son alibi (il a passé la soirée au théâtre) peut facilement être démonté. Quand les présomptions de l'Inspecteur se transforment en certitudes et montrent que le jeune homme — tout comme sa femme — a menti, la vie du couple est alors prise dans l'engrenage judiciaire. Désespérée, Jenny est décidée à se dénoncer mais Dora l'en empêche.

Le soir de Noël, Maurice, convoqué à la Brigade criminelle, est brutalement interrogé. Poussé à bout, il avoue être allé chez Brignon le soir du meurtre mais clame l'avoir trouvé mort. Comme personne ne semble le croire il est placé en garde à vue et il s'ouvre les veines dans sa geôle. Confrontée à ce drame, Jenny avoue toute l'histoire à Antoine, mais Dora, résolue à protéger son amie jusqu'au bout, affirme que c'est elle la meurtrière ; l'inspecteur Antoine lui apprend alors que Jenny n'est pas la coupable : le vrai meurtrier est Paulo, le voleur de la voiture de Martineau qui, venu chez Brignon pour le cambrioler et pris de panique en voyant le vieil homme ensanglanté se ruer sur lui, l'a abattu. L'inspecteur Antoine — qui a deviné l'amour de Dora pour Jenny — compatit avec fatalisme à cette idylle condamnée à demeurer secrète et, souriant avec paternalisme, lui dit que ses deux amis sont sauvés.

Le matin de Noël, Jenny rentre du Quai des Orfèvres avec un Maurice très affaibli mais qui a survécu. Leur amour est devenu plus profond et ils sont décidés à reprendre une vie normale et heureuse. Ils reçoivent cependant une dernière visite d'Antoine qui rapporte les fameux « renards » de Jenny et convoque Maurice au Quai des Orfèvres pour le lendemain mais comme simple témoin. Le couple voit alors Antoine et son fils s'éloigner dans la neige vers le fameux « casse-croûte au bistrot » que le policier lui promettait depuis longtemps.

Fiche technique

  • Visa de censure N° 5.526

Distribution

À noter

  • Clouzot est frappé, à la Libération, d'une interdiction de travail à vie, à cause de son deuxième film, Le Corbeau. L'action de ses défenseurs ayant porté ses fruits, Quai des Orfèvres marque son retour à la réalisation.
  • C'est sur le tournage de ce film que Clouzot rencontre sa future femme, Vera, à l'époque épouse de l'acteur Léo Lapara qui tenait un rôle dans le film.
  • Le titre primitif du film était Joyeux Noël.
  • À Paris, le Quai des Orfèvres était l'adresse de la police judiciaire jusqu'en
  • Cette adresse a donné lieu à un autre film : 36 Quai des Orfèvres d'Olivier Marchal (2004).
  • Le nom de Martineau sera réutilisé dans Garde à vue, dont l'action se déroule aussi un soir de réveillon, lors de l'interrogatoire d'un suspect.
  • Une scène est tournée autour de la station de métro Passy et une autre au restaurant Lapérouse[2]. Maurice et Jenny disent habiter au 22 rue des Bourdonnais. On reconnaît la porte cochère arrondie qui donne sur la rue à cette adresse.

Récompenses et distinctions

Notes et références

  1. Maurice Bessy et Raymond Chirat, Histoire du Cinéma français : encyclopédie des films 1940-1950, Paris, Pygmalion/Gérard Watelet, , 599 p. (ISBN 2-85704-221-3)
  2. Pierre Groppo, « Dessous de tables », Vanity Fair, octobre 2019, p. 98-101.

Liens externes

  • Portail du cinéma français
  • Portail des années 1940
  • Portail LGBT
  • Portail de Paris
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.