Pseudorasbora parva

Pseudorasbora parva (parfois appelé improprement « goujon asiatique ») est un poisson du genre Pseudorasbora et de la famille des Cyprinidés. Là où il a été introduit hors de son aire naturelle de répartition, il peut devenir envahissant et être vecteur de maladie émergente[1]

Description

C'est un petit poisson argenté (dont la taille ne dépasse pas 110 mm [2])

Habitats

Eaux douces

Origine et aires de répartition actuelle

C'est une espèce originaire d'Asie de l'Est (Japon, Taïwan, Corée, Chine), notamment trouvée dans le bassin de l'Amour.

Invasivité

En Europe, P. parva est inscrit depuis 2016 dans la liste des espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l’Union européenne[3]. Cela signifie que cette espèce ne peut pas être importée, élevée, transportée, commercialisée, ou libérée intentionnellement dans la nature, et ce nulle part dans l’Union européenne[4].

L'ampleur de ses impacts sur les écosystèmes locaux est encore mal évaluée mais ce poisson a montré une capacité a rapidement étendre son aire de répartition. Il aurait été introduit par inadvertance en Roumanie dans des mares voisine du lit majeur du Danube en 1960 et il s'y est reproduit (au moins à partir de 1961[5]). De là il a aisément gagné le Danube, et il a été confirmé dans la partie hongroise du Danube en 1967, puis en Tchécoslovaquie en 1974 (dans la Rivière Tisa puis le bassin hongrois du Danube[6]. En 1982, on le trouve en Autriche (Weber, 1984) puis dans plusieurs régions d'Allemagne[7]. De là, via le réseau des canaux et notamment via le canal Rhin-Danube il pu gagner de nombreux bassins versants ouest-européens, dont en Belgique et aux Pays-Bas.

Dans les années 1970 des pêcheurs l'introduisent intentionnellement dans le bassin de la Sarthe en France (Allardi & Chancerel, 1988) et en Albanie dans le bassin hydrographique du lac Skadar[8] où il a été utilisé comme aliment pour des élevages de poissons prédateurs nés en écloseries. Plus tard, à partir de l'Albanie de nouvelles populations se sont installées en Macédoine (Grèce) selon Bianco en 1988 [9]) et probablement dans les eaux de Thrace[10]. Ce sont ensuite le Kazakhstan et L'Ouzbékistan qui l'ont signalé (Arnold, 1990), et la Turquie[11]) avant qu'on ne le trouve jusqu'en Iran[12]. Via les réseaux de canaux et peut être via des eaux de ballast et/ou des introductions volontaires, en moins de 4 décennies P. parva a colonisé presque toute l'Europe continentale, et même une partie de l'Afrique du Nord (où il est confirmé au début des années 1990[13]). Il a aussi récemment été introduit en Amérique du Nord.

Il est également trouvé au Royaume-Uni malgré les précautions prises par ce pays pour éviter les introductions d'espèces exotiques[14].

Il est trouvé en France, au moins depuis les années 1980[15]).

Dans ces régions du monde, il présente souvent des caractéristiques d'espèce invasive.

Galerie

Voir aussi

Article connexe

Liste d'espèces invasives classées parmi les plus nuisibles au XXIe siècle

Références taxonomiques

Lien externe

Bibliographie

  • Libosvarsky, J., Barus, V., & STERRA, O. (1990). Facultative parasitism of Pseudorasbora parva (Pisces). Folia Zoologica, 39(4), 355-360.

Notes et références

  1. Pinder, A. C., Gozlan, R. E., & Britton, J. R. (2005), Dispersal of the invasive topmouth gudgeon, Pseudorasbora parva in the UK: a vector for an emergent infectious disease ; Fisheries Management and Ecology, 12(6), 411-414.
  2. Cakic, Lenhardt, Kolarevic, Mikovic & Hegedis (2004), Distribution of the Asiatic cyprinid Pseudorasbora parva in Serbia and Montenegro ; Journal of Fish Biology 65(5):1431-1434 ; Novembre 2004 ; DOI: 10.1111/j.0022-1112.2004.00525.x
  3. « List of Invasive Alien Species of Union concern - Environment - European Commission », sur ec.europa.eu (consulté le )
  4. « RÈGLEMENT (UE) No 1143/2014 du parlement européen et du conseil du 22 octobre 2014 relatif à la prévention et à la gestion de l'introduction et de la propagation des espèces exotiques envahissantes »
  5. Banarescu P (1964). Fauna Republicci Populare Romine, Pisces-Osteichthyes, Vol. 13. Bucharest: Academia Republicci Popular Romine
  6. Zitman R & Holcik J (1976) On the first find of Pseudorabora parva in Czechoslovakia. Zoologicke Listy 25, 91–95.
  7. Arnold A (1985) Pseudorasbora parva nun auch in der DDR. Zeitschrift fur die Binnenfischerei 32, 182–183.
  8. Knezevic B (1981) Pseudorasbora parva, new genus and species in the Lake Skadar. Glasnik Republickog Zarvoda Zastihi za Prirode Muzeja 14, 79–84
  9. Bianco P.G (1988) Occurrence of the Asiatic gobionid Pseudorasbora parva (Temminck & Schlegel) in south-eastern Europe. Journal of Fish Biology 32, 973–974.
  10. Erk'akan F (1984) Trakya Bölgesinden Türkiye için yeni kayit olan bir balik türü, Pseudorasbora parva (Pisces, Cyprinidae). Doga Bilim Dergisi A2, 350–351
  11. Wildekamp R.H, Van Neer W, Kücük F. & Unlüsayin. (1997). First record of eastern Asiatic gobionid fish Pseudorasbora parva from the Asiatic part of Turkey. Journal of Fish Biology 51, 858–861.
  12. Coad B.W & Abdoli A (1993) Exotic fish species in the fresh waters of Iran. Zoology in the Middle East 9, 65–80
  13. Perdices A & Doadrio, I (1992) Presence of the Asiatic Cyprinid Pseudorasbora parva (Schlegel 1842) in acque interne Italiane. Rivista di Idrobiologia 29, 461–467.
  14. Gozlan R E, Pinder A.C & Shelley J (2002) Occurrence of the Asiatic cyprinid Pseudorasbora parva in England. Journal of Fish Biology, 61(1), 298-300 (PDF, 3 pp).
  15. Allardi J & Chancerel F (1988) Note Ichtyologique-Sur la présence en France de Pseudorasbora parva (Schlegel, 1842). Bulletin Français de la Pêche et de la Pisciculture, (308), 35-37 DOI (résumé)
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