Pseudo-Callisthène

Pseudo-Callisthène est un auteur inconnu égyptien ou grec d'Égypte qui dut vivre à Alexandrie au IIe siècle ou IIIe siècle. Les historiographes l'ont appelé Pseudo-Callisthène parce qu'il voulait se faire passer pour Callisthène, le contemporain et biographe d'Alexandre le Grand dont furent perdues les chroniques. Cet auteur inconnu vécut cinq siècles après le héros dont il prétend raconter les exploits.

Tétradrachme en argent représentant Alexandre avec les cornes du dieu Ammon (242 av. J. C.) exposé au British Museum.

Œuvre

L'œuvre du Pseudo-Callisthène, intitulée Roman d'Alexandre, sensiblement fabulatrice, ne suit que de très loin l'histoire du conquérant macédonien mais elle contient presque tous les épisodes que l'on retrouve chez la plupart des historiens grecs et romains ayant entrepris ce récit, entre -200 et 300. De cette version du Pseudo-Callisthène dérivent la plupart des Légendes, Vies, Romans, Histoires ou Exploits d'Alexandre le Grand qui se multiplieront, à partir du Ve siècle[1].

Il n'y a qu'un seul Pseudo-Callisthène, un historien plutôt médiocre, qui composa son récit à partir d'une correspondance forgée et apocryphe, insérant plusieurs éléments provenant de la tragédie antique et étant beaucoup plus proche des auteurs de la Vulgate[2], .

L'appellation Roman d'Alexandre date du Moyen Âge. On regroupe sous ce titre toutes les versions issues du texte grec d'origine. On distingue parmi elles deux traditions :

  • Une branche orientale représentée par
  • Une branche occidentale dont le développement n'est pas moindre
    • Une version en latin de Julius Valerius Alexander Polemius, Res gestae Alexandri Macedonis (début du IVe siècle)
    • Une version en latin de Leo Archipresbyter, Historia de preliis Alexandri Macedonis (Xe siècle)
    • Des versions en langue vulgaire, en France, Allemagne, Espagne, Italie...

C'est au XIIe siècle qu'est diffusée en France une adaptation en langue romane d'une des versions latines de ce récit. C'est d'une de ces versions, attribuée à Alexandre de Bernay et écrite en vers de douze syllabes que vient le nom d'alexandrin[4].

Notes

  1. Jacques Lacarrière, La légende d'Alexandre, Folio n°3654, 2000, (ISBN 978-2070-417216), p. 31.
  2. Feuillatre E, « Sur la Vie d'Alexandre du Pseudo-Callisthène », Revue des Études Grecques, t. 69, , p. 199-203 (lire en ligne)
  3. cf. article Shâh Nâmeh.
  4. Aline Tallet-Bonvalot, Le roman d'Alexandre, GF-Flammarion n°788, 1994, (ISBN 978-2080-707888), p.19

Voir aussi

Bibliographie

  • R. Merkelbach, Die Quellen des griechischen Alexanderromans, Munich,
  • Janick Auberger, Historiens d'Alexandre, Belles lettres, 2001, (ISBN 978-2251-742007)
  • Plutarque, Vies Parallèles, Bouquins, 2001, (ISBN 978-2221-093931), p. 94-149 ;
  • Jacques Lacarrière, La légende d'Alexandre, Folio n°3654, 2000, (ISBN 978-2070-417216)
  • Aline Tallet-Bonvalot, Le roman d'Alexandre, GF-Flammarion n°788, 1994, (ISBN 978-2080-707888)
  • Daniel de Smet, article « Dhu l-Quarnayn » in M. Ali Amir-Moezzi (dir.) Dictionnaire du Coran, éd. Robert Laffont, 2007, p. 218-221.
  • Tabari, La Chronique, Histoire des prophètes et des rois, Volume II, De Salomon à la chute des Sassanides, Actes Sud/Sindbad, 2001, (ISBN 978-2742-733170), Histoire de Dsoul-Qarnaïn et construction du mur de Yâdjoud et Mâddjoudj, p. 78-81.
  • Philippe Di Folco, Les grandes impostures littéraires, 2006 : art. "Alexandre le Grand"
  • (en) E. A. W. Budge, The History of Alexander the Great, being the Syriac version of the Pseudo-Callisthenes, Cambridge, The University Press, 1889.

Lien externe

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