Prosper Teughels

Jean Prosper Teughels, dit Prosper Teughels, né le , est un bourgmestre rexiste du Grand Charleroi. Il est assassiné par le résistant Victor Thonet le .

Biographie

Vers 1935, Prosper Teughels est président de la « Fédération des associations des commerçants du Bassin de Charleroi ». À Charleroi, comme partout ailleurs dans le pays, ce sont les commerçants qui affichent le plus grand soutien à Rex dont Teughels est membre[1].

Le , Teughels fait voter lors d'une réunion le ralliement de la fédération à Rex. Même si une grande majorité des personnes ayant droit de votes à l'association accepte la proposition, celles-ci sont minoritaires parmi les personnes présentes. En réaction à cette décision, les associations des commerçants de Farciennes, de Marcinelle, de Châtelet et de Mont-sur-Marchienne quittent la Fédération du Bassin de Charleroi[1].

Lors des élections législatives de , Rex obtient 8,6 % des suffrages dans l'arrondissement de Charleroi et Prosper Teughels devient député[2]. Il est élu conseiller communal de Charleroi lors du scrutin du [3],[4]. Lors des élections législatives de 1939, qui confirment la « déconfiture » électorale de Rex, il n'est pas réélu au Parlement[5].

Au début de l'année 1940, Teughels annonce dans une lettre qu'il adresse à Pierre Daye, une des principales figures du rexisme, qu'il rompt avec Léon Degrelle. Il reproche à Degrelle une attitude ignoble à l'égard de ses anciens collaborateurs[6].

Le , au début de l'invasion de la Belgique par les troupes allemandes, Prosper Teughels est arrêté par la police judiciaire et enfermé six jours dans la prison de Charleroi[7]. Cet emprisonnement dans des conditions assez pénibles l'incite à prendre sa revanche. Et en , il obtient son pardon de la part des instances du parti[6].

Par arrêté du secrétaire général Gérard Romsée, il est nommé bourgmestre de Charleroi le , puis du Grand Charleroi le [8]. Teughels, même s'il passait pour quelque peu exalté, réussit à côtoyer ce qui restait de membres de l'ancienne administration sans provoquer d'éclat particulier. Il n'était pas un mauvais administrateur, ni un persécuteur, mais il lui est reproché d'être au service de l'occupant à qui il doit son ascension[9].

Prosper Teughels sera bourgmestre jusqu'au , date à laquelle il est assassiné par Victor Thonet, membre de l'Armée belge des partisans[10].

Conséquences

Cet assassinat provoque une nouvelle phase dans la répression menée par Alexander von Falkenhausen, gouverneur militaire de la Belgique et du Nord de la France. Pour la première fois l'exécution d'otages est revendiquée comme telle. Huit prisonniers sont fusillés à Breendonk le [9].

Notes et références

  1. Plisnier 2006, p. 85.
  2. Plisnier 2006, p. 87.
  3. Schaeffer 1995, p. 291.
  4. Plisnier 2006, p. 101.
  5. Plisnier 2006, p. 104.
  6. Plisnier 2009, p. 130.
  7. Plisnier 2006, p. 105.
  8. Schaeffer 1995, p. 230-231.
  9. Plisnier 2009, p. 167.
  10. Hubert Galle et Yannis Thanassenkos, la résistance en Belgique, éditions J.M. Collet, Bruxelles, 1979, p. 45

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

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