Pierre Daye

Pierre Daye, né à Schaerbeek, le , et mort à Buenos Aires, le , est un journaliste belge qui fut un membre important du rexisme.

Biographie

Journaliste, écrivain, chroniqueur, Pierre Daye est une des principales figures du rexisme. Issu de la grande bourgeoisie catholique, il fait des études de philosophie et lettres aux Facultés universitaires Saint-Louis (où il se lie d’amitié avec Paul Colin), après être passé chez les jésuites du collège Saint-Michel. Sa carrière politique débute dès le lendemain de la Première Guerre mondiale qu’il a faite sur l’Yser, puis en Afrique, où il participe aux campagnes de la Force publique en Tanzanie (Avec les vainqueurs de Tabora, 1918). Il est candidat sur les listes d’un mouvement catholique, « Renaissance nationale », avant d’être engagé par Le Soir pour un reportage au Congo, qui paraîtra en volume sous le titre L'Empire colonial belge en 1923. Comme ce titre le suggère, il est sensible à la dimension conquérante de la colonisation ; on lui doit aussi une étude consacrée à Léopold II (1934), ainsi qu'un roman colonial intitulé Blancs (1928, qui reparaîtra sous l'occupation en 1943). Vivant luxueusement, Daye parcourt le monde et multiplie les ouvrages et les conférences alors que son homosexualité lui vaut d’être boudé par la bonne société.

Dès 1932 il est déçu par le parlementarisme. La rencontre avec Léon Degrelle est donc inévitable et lui vaut d’être tête de liste aux élections de 1936. Il fut élu au Parlement en 1936, pour l’arrondissement de Bruxelles et fut le premier chef de groupe rexiste à la Chambre. Il y fut membre de la commission des colonies. Il quitta le mouvement rexiste en 1939, dégoûté par l’incompétence de ses collègues. En , il rallie le parti catholique.

Durant la guerre, bien que collaborant au journal « emboché » Le Nouveau Journal, il se tient à l’écart de l’aventure de la Légion Wallonie. Lors du débarquement allié du , il se trouve en Espagne et préfère y rester, y rencontrant le groupe d'exilés français composé notamment d'Abel Bonnard, Georges et Maud Guilbaud et Alain Laubreaux[1], avant de s’exiler en Argentine. En 1946 il est condamné à mort par fusillade par contumace et déchu de sa qualité de belge le . Il meurt en 1960 en Argentine.

Une autobiographie inédite (Mémoires, 3 tomes, vers 1955-1960, 1661 p.) est conservée par les Archives et Musée de la littérature à Bruxelles ; la partie publiée en 2017 sous le titre Retour sur un premier voyage de journaliste [au Congo] (1922) suggère que sa sensibilité antisémite et son admiration pour les hommes forts ne sont pas une manifestation tardive[2] : elles apparaissent déjà dans son mépris pour le ministre Louis Franck au début des années 1920.

Bibliographie

  • Annales parlementaires de Belgique, Chambres des représentants, 1937-1938, Bruxelles, Moniteur belge, 1938, p. 20-21
  • Guerre et Révolution. Lettre d'un Belge à un ami français, Grasset,1941.
  • Paul Van Molle, Le Parlement belge, 1894-1969, Ledeberg-Gent, Erasmus, 1969, p. 60
  • Jean-Léo, La collaboration au quotidien, Paul Colin et le Nouveau journal (1940-1944), Bruxelles, Racine, 2002, p. 107-113
  • Jules Gérard-Libois et José Gotovitch, L'an 40 : la Belgique occupée, Bruxelles, CRISP, 1971, p. 33

Notes et références

  1. Maud de Belleroche, Le Ballet des crabes, Filipacchi, 1975.
  2. Pierre Daye, Traces de la vie coloniale au Congo belge et au Ruanda-Urundi, Paris, L'Harmattan, , 446 p. (ISBN 978-2-343-13476-5, lire en ligne), « Retour sur un premier voyage de journaliste (1922) », p. 13-25

Liens externes

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