Élections législatives maliennes de 2022
Les élections législatives maliennes de 2022 ont lieu les et au Mali afin d'élire les membres de l'Assemblée nationale, dissoute à la suite du coup d'État de 2020. L'élection présidentielle est organisée simultanément.
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Élections législatives maliennes de 2022 | ||||||||||||||
147 sièges de l'Assemblée nationale | ||||||||||||||
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(1er tour) (2e tour) |
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Rassemblement pour le Mali – Bokary Tréta | ||||||||||||||
Sièges en 2020 | 51 | |||||||||||||
Alliance pour la démocratie au Mali – Tiémoko Sangaré | ||||||||||||||
Sièges en 2020 | 24 | |||||||||||||
Union pour la république et la démocratie – Salikou Sanogo | ||||||||||||||
Sièges en 2020 | 19 | |||||||||||||
Premier ministre | ||||||||||||||
Sortant | ||||||||||||||
Moctar Ouane (transition) Indépendant |
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Contexte
Les 5 et 19 juin, à l'appel de l'imam Mahmoud Dicko, des dizaines de milliers de manifestants sortent dans les rues pour réclamer la démission du président Keïta[1]. Cinq membres de la Cour constitutionnelle démissionnent[2]. Le 10 juillet, lors de la troisième journée de mobilisation, des heurts se produisent, provoquant plusieurs morts ; des dirigeants de la coalition de l'opposition sont arrêtés puis relâchés[3]. Le président décide alors de dissoudre la Cour constitutionnelle[4]. Sa composition est intégralement renouvelée le 7 août[5].
Le 18 août 2020, le président Keïta et son Premier ministre, Boubou Cissé, sont arrêtés par une garnison de militaires en révolte[6],[7]. La nuit suivant son arrestation, le président de la République, toujours détenu par l'armée et les putschistes dans le camp militaire Soundiata-Keïta de Kati, annonce au cours d'une allocution vers minuit, masque sur la bouche, sur la télévision publique ORTM, la dissolution du parlement et du gouvernement, ainsi que sa démission de ses fonctions de chef de l'État[8],[9].
Le scrutin est prévu courant 2022[10]. Sur le modèle soudanais, une transition de dix-huit mois est mis en place[11]. Un collège électoral désigné par la junte se réunit le 21 septembre et nomme Bah N'Daw président de transition, avec Assimi Goïta pour vice-président[12]. Ceux-ci prêtent serment le 25 septembre[13],[14]. Le 27 septembre, Moctar Ouane est nommé Premier ministre. Il prend ses fonctions le lendemain[15],[16]. La Charte de transition prévoit notamment que ni le président ni le vice-président de la période de transition ne peuvent se présenter à l’élection présidentielle devant y mettre fin[17]. La date du scrutin, fixée au , est annoncée par le gouvernement le [18].
Le 24 mai 2021, peu après l'annonce du gouvernement Moctar Ouane (2) qui se caractérise par la mise à l'écart des colonels Modibo Koné et Sadio Camara, membres de l'ex-CNSP, Bah N’Daw et le Premier ministre[19], Moctar Ouane, sont interpelés par des militaires proches du vice-président Goïta et conduits sous escorte militaire à Kati[20]. L'armée annonce le lendemain que le vice-président a mis « hors de leurs prérogatives » le président de la Transition et le Premier ministre de transition — qu'il accuse du « sabotage [de la transition] »[21] —, pour ne pas l'avoir consulté lors de la formation du gouvernement mais que les élections sont toujours prévues pour 2022[22].
Des doutes surgissent cependant courant septembre 2021 quant à la tenue des scrutins à la date prévue, le gouvernement de transition affirmant ouvertement donner ne pas leur donner la priorité sur les réformes institutionnelles. L'ampleur de ces dernières ainsi que l'absence de préparation du dispositif électoral à moins de six mois des élections font alors craindre le report de ces dernières. Plusieurs partis maliens réclament alors le respect de l'échéance promise, dont le Parti pour la renaissance nationale et celui des Forces alternatives pour le renouveau et l'émergence[23],[24].
Mode de scrutin
L'Assemblée nationale est l'unique chambre du parlement monocaméral du Mali. Elle est composée de 147 sièges dont les membres sont élus pour cinq ans selon un mode de scrutin mêlant scrutin uninominal majoritaire à deux tours et scrutin plurinominal majoritaire.
Sont ainsi à pourvoir 147 sièges dans 125 circonscriptions électorales correspondant à un siège par tranche de 60 000 habitants, avec un député minimum et un autre supplémentaire pour une éventuelle tranche restante de 40 000 habitants. Ces circonscriptions sont pourvues pour celles d'un seul siège au scrutin uninominal majoritaire à deux tours, et pour celles de plusieurs sièges au scrutin plurinominal majoritaire à deux tours via des listes bloquées.
Dans la pratique, les électeurs votent pour un candidat ou une liste de candidats, et celui ou celle arrivé(e) en tête avec plus de 50 % des voix au premier tour est élu. À défaut, un second tour est organisé entre les deux candidats ou listes arrivés en tête, et celui ou celle recueillant le plus de voix est élu[25],[26].
Résultats
Parti | Premier tour | Second tour | Total sièges |
+/- | |||||
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Voix | % | Sièges | Voix | % | Sièges | ||||
Rassemblement pour le Mali | |||||||||
Union pour la république et la démocratie | |||||||||
Alliance pour la démocratie au Mali | |||||||||
Forces alternatives pour le renouveau et l'émergence | |||||||||
Solidarité africaine pour la démocratie et l'indépendance | |||||||||
Mouvement patriotique pour le renouveau | |||||||||
Congrès national d'initiative démocratique | |||||||||
Parti de l'indépendance, de la démocratie et de la solidarité | |||||||||
Autres partis | |||||||||
Indépendants | |||||||||
Suffrages exprimés | |||||||||
Votes blancs et invalides | |||||||||
Total | 100 | 100 | 147 | ||||||
Abstentions | |||||||||
Inscrits / participation |
Notes et références
- « Mali : une coalition d’opposants réclame la démission du président IBK sur fond de crise sociale », sur Le Monde, (ISSN 1950-6244, consulté le ).
- « Revue de presse Afrique - À la Une: la désagrégation du pouvoir au Mali », sur RFI, (consulté le )
- « Les leaders de la contestation malienne relâchés, selon leurs avocats », sur Libération.fr, Libération (consulté le ).
- « Le Mali secoué depuis plusieurs jours par de violentes émeutes », sur rts.ch, (consulté le ).
- « Mali: les neuf membres de la Cour constitutionnelle nommés », sur Le Figaro.fr, lefigaro, (ISSN 0182-5852, consulté le ).
- « Mali : Ibrahim Boubacar Keïta a été arrêté par des militaires – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
- « Le président du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta, arrêté avec son premier ministre par des militaires en révolte », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « Mali-Démission du président Keita après la mutinerie militaire », sur www.zonebourse.com, (consulté le ).
- AFP, « Le président du Mali annonce sa démission », sur Le Journal de Montréal (consulté le )
- « Au Mali, la junte s'engage à une transition de 18 mois », sur France 24, FRANCE24, (consulté le ).
- « Les putschistes maliens envisagent une transition dirigée par « un militaire ou un civil » », sur Le Monde.fr, Le Monde, (ISSN 1950-6244, consulté le ).
- « Mali: l'ex-ministre de la Défense Bah N’Daw désigné président de transition », sur RFI, RFI, (consulté le ).
- « Mali: le président de la transition, Bah N'Daw, a prêté serment », sur RFI, RFI, (consulté le ).
- « Mali: un ancien ministre de la Défense désigné président de transition du Mali », sur french.china.org.cn, (consulté le ).
- « Prise de fonctions du Premier ministre de transition Moctar Ouane », sur VOA, VOAAfrique (consulté le ).
- « Mali: l'ex-ministre Moctar Ouane nommé premier ministre de transition », lefigaro, (ISSN 0182-5852, consulté le ).
- Charte de transitio,, « s01.pdf », sur sgg-mali.ml, (consulté le ).
- « Mali: les élections présidentielle et législatives fixées à février 2022 », sur LEFIGARO, lefigaro (ISSN 0182-5852, consulté le ).
- « Mali: situation tendue après l’annonce du nouveau gouvernement », sur RFI, RFI, (consulté le ).
- « Mali : Bah N’Daw et Moctar Ouane arrêtés », sur jeuneafrique.com, (consulté le ).
- « Mali : la junte accuse le président et le Premier ministre de "sabotage" de la transition », sur TV5MONDE, (consulté le ).
- « Mali: l'homme fort de la junte Assimi Goïta affirme avoir placé le président et le Premier ministre «hors de leurs prérogatives» », sur RFI, (consulté le )
- « Mali : la durée de la transition en cours va-t-elle être prolongée ? », sur TV5MONDE, (consulté le ).
- « Mali : l'organisation des élections n'est pas « la priorité » du gouvernement (Premier ministre) », sur www.aa.com.tr (consulté le ).
- Mali Assemblée nationale Union Interparlementaire
- Mali Election Passport
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