Problème de Dirichlet

En mathématiques, le problème de Dirichlet est de trouver une fonction harmonique définie sur un ouvert de prolongeant une fonction continue définie sur la frontière de l'ouvert . Ce problème porte le nom du mathématicien allemand Johann Peter Gustav Lejeune Dirichlet.

Exposé du problème

Problème de Dirichlet  Soit un ouvert de et sa frontière.

Soit continue.

Peut-on trouver telle que :

  • de classe et ( vérifie l'équation de Laplace) ;
  • continue sur  ;
  • sur  ?

Il n'existe pas toujours de solution au problème de Dirichlet.

Solutions au problème

Exemple : solution sur un disque dans

Dans cette partie, , où est le disque de centre 0 et de rayon 1. Il existe alors une solution au problème de Dirichlet, définie ci-dessous.

On a toujours continue sur .

On pose : .

La solution est définie telle que :

est coefficient de la série de Fourier de la fonction g.

Preuve :

La continuité de la fonction ainsi que le fait qu'elle soit réelle découle des résultats sur les sommations de Poisson, liés aux séries de Fourier.

vérifie l'équation de Laplace car elle en fait la partie réelle d'une fonction analytique. On remarque en effet que s'exprime comme la somme de deux fonctions analytiques et qu'elle est réelle. Or la partie réelle d'une fonction analytique vérifie toujours l'équation de Laplace.

Unicité de la solution pour borné

Lorsque le problème admet une solution et que est borné, celle-ci est unique.

Preuve :

Soient et deux fonctions définies de sur telles que et répondent au problème de Dirichlet.

On pose

Calculons est un élément infinitésimal de

On obtient :

Or

On applique à présent le théorème de la divergence et obtient :

est le vecteur normal à la surface et un élément infinitésimal de

car sur

Conclusion :

et donc , est constante, et par continuité sur car sur

Dans le cas de non borné, il peut y avoir des pathologies: typiquement, si l'on considère le plan privé du disque unité. Les fonctions et coïncident sur la frontière du domaine et sont harmoniques.

Forme de la solution générale

On a l'équivalence suivante :

Le premier sens de l'équivalence se prouve de manière similaire à l'unicité de la solution.

Dirichlet avait déjà trouvé cette équivalence et il en avait déduit que le problème avait toujours une solution (c'est ce qu'on appelle le principe de Dirichlet). En effet, il lui semblait évident que l'on pouvait minimiser l'intégrale. Riemann et Gauss étaient de son avis. Weierstrass montra avec un contre-exemple que ce n'était pas toujours possible.

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