Prix Planeta

Le prix Planeta ou prix Lara (en espagnol : Premio Planeta) est un prix littéraire créé en 1952 qui récompense des romans originaux et inédits écrits en espagnol. Décerné par la maison d'édition Planeta, il est créé par l'éditeur José Manuel Lara Hernández (es) — d'où le nom « prix Lara » parfois utilisé — pour promouvoir les écrivains en langue espagnole. Depuis 1974, le finaliste est également récompensé, et aussi bien le lauréat que le finaliste peuvent être de n'importe quelle nationalité[1]. Après le Prix Nobel, c'est le prix littéraire le mieux pourvu du monde, avec 601 000 euros[2]. Il est remis le , à l'occasion de la fête de sainte Thérèse (nom de la femme de José Manuel Lara)[3].

Pour les articles homonymes, voir Planeta.

Prix Planeta
Nom original Premio Planeta
Prix remis Lauréat : 601 000 euros ; accessit : 150 250 euros[1]
Description Prix récompensant le meilleur roman original et inédit, écrit en espagnol, indépendamment de la nationalité de l'auteur[1].
Organisateur Maison d'édition Planeta
Pays Espagne
Date de création 1952
Dernier récipiendaire Javier Sierra (es)
Site officiel www.premioplaneta.es

Histoire du prix

En 1952, José Manuel Lara Hernández (es) souhaite promouvoir les écrivains espagnols et crée le Premio de Novela (en français : « prix du Roman »), doté de 40 000 pesetas[4].

En 1959, le prix change de siège et se base à Barcelone[5].

Certaines polémiques ont terni le prix auquel on reproche que tout soit joué d'avance[6]. Miguel Delibes et Ernesto Sábato l'ont refusé car on leur avait proposé de concourir tout en leur assurant qu'ils remporteraient le prix et un tribunal argentin a condamné pour fraude l'organisateur, sa filiale éditoriale argentine et le lauréat de 1997[7].

Évolution de la rétribution économique

L'année suivant la première édition, la récompense économique est élevée à 100 000 pesetas. En 1959, elle passe à 200 000 pesetas, puis à 250 000 pesetas en 1966. Au fil des années, la rétribution économique ne cesse d'augmenter et dépasse le million de pesetas en 1967. Lors du 25e anniversaire, José Manuel Lara monte le prix à 4 000 000 pesetas et dote le finaliste pour la première fois d'une récompense économique de 500 000 pesetas l'année suivante.

En 1988, le prix s'élève à 20 000 000 pesetas pour le lauréat et 5 000 000 pesetas pour le finaliste. À l'occasion des 50 ans du prix, sa dotation passe à 100 000 000 pesetas pour le lauréat et 25 000 000 pesetas pour le finaliste. Dès le passage à l'euro en Espagne le , le prix est fixé à 601 000 euros pour le lauréat et 150 250 euros pour le finaliste, valeurs encore en vigueur[4].

Conditions d'attribution

Il ne récompense que des romans inédits écrits en castillan et un auteur ne peut recevoir le prix plus d'une fois[1]. Le jury, composé de sept prestigieuses personnalités des lettres espagnoles, est désigné par la maison d'éditions Planeta. Équivalent du Goncourt en France, il est décerné annuellement en octobre. Avec le prix Cervantes et le prix Prince des Asturies, c'est un des trois prix littéraires les plus illustres d'Espagne mais contrairement aux deux premiers qui couronnent l'ensemble d'une œuvre, le Planeta ne récompense qu'un livre en particulier. Il est de plus en plus convoité et environ 500 manuscrits sont déposés en 2013[8].

Jury

Le premier jury est formé de Bartolomé Soler, César González Ruano, Pedro de Lorenzo (es), José Romero de Tejada, Tristán La Rosa et José Manuel Lara, le fondateur du prix, qui fera partie du jury jusqu'à sa mort en 2003[5].

Plusieurs grands noms de la littérature espagnole ont fait partie du jury tout au long de son histoire, dont Wenceslao Fernández Flórez, Carmen Laforet, Baltasar Porcel, Martín de Riquer, Zoé Valdés, Alfredo Bryce Echenique et Manuel Vázquez Montalbán.

Depuis 2003, le jury est composé d'Alberto Blecua Perdices, Ángeles Caso, Juan Eslava Galán, Pere Gimferrer, Carmen Posadas, Rosa Regàs et Emili Rosales[4].

Lauréats

Le vainqueur est indiqué en premier, puis vient le finaliste :

  • 1952 : Juan José Mira, pour En la noche no hay caminos
Severino Fernández, pour Tierra de promisión
  • 1953 : Santiago Lorén, pour Una casa con goteras
Antonio Ortiz Muñoz, pour Otros son los caminos
Ignacio Aldecoa, pour El fulgor y la sangre
  • 1955 : Antonio Prieto (es), pour Tres pisadas de hombre
  • 1956 : Carmen Kurtz, pour El desconocido
Raúl Grien, pour A fuego lento
  • 1957 : Emilio Romero, pour La paz empieza nunca
Elisa Brufal, pour Siete puertas
  • 1958 : Fernando Bermúdez de Castro, pour Pasos sin huellas
Julio Manegat, pour La ciudad amarilla
Mercedes Salisachs, pour Carretera intermedia
  • 1959 : Andrés Bosch, pour La noche
José María Castillo, pour El grito de la paloma
  • 1960 : Tomás Salvador, pour El atentado
Manuel San Martín, pour El borrador
Andrés Avelino Artís, pour La oración del diablo
Juan Antonio Usera, pour El pozo de los monos
  • 1963 : Luis Romero, pour El cacique
Víctor Chamorro, pour El santo y el demonio
  • 1964 : Concha Alós, pour Las hogueras
Vizarco, pour El adúltero y el dios
  • 1965 : Rodrigo Rubio, pour Equipaje de amor para la tierra
Julio Manegat, pour Spanish Show
  • 1966 : Marta Portal, pour A tientas y a ciegas
Santiago Moncada, pour Stress
  • 1967 : Ángel María de Lera, pour Las últimas banderas
Eugenio Juan Zappietro, pour Tiempo de morir
  • 1968 : Manuel Ferrand, pour Con la noche a cuestas
Pedro Entenza, pour No hay aceras
Manuel Scorza, pour Redoble por rancas
Luis de Castresana, pour Retrato de una bruja
Ramiro Pinilla, pour Seno
  • 1972 : Jesús Zárate, pour La cárcel
Hilda Perera, pour El sitio de nadie
Mercedes Salisachs, pour Adagio confidencial
Pedro de Lorenzo, pour Gran café
  • 1975 : Mercedes Salisachs, pour La gangrena
Víctor Alba, pour El pájaro africano
  • 1976 : Jesús Torbado, pour En el día de hoy
Alfonso Grosso, pour La buena muerte
Ángel Palomino, pour Divorcio para una virgen rota
Alfonso Grosso, pour Los invitados
Fernando Quiñones, pour Las mil noches de Hortensia Romero
Juan Benet, pour El aire de un crimen
  • 1981 : Cristóbal Zaragoza, pour Y Dios en la última playa
José María del Val, pour Llegará tarde a Hendaya
Fernando Schwartz, pour La conspiración del Golfo
  • 1983 : José Luis Olaizola, pour La guerra del general Escobar
Fernando Quiñones, pour La canción del pirata
Raúl Guerra Garrido, pour La guerra del Wolfram
  • 1985 : Juan Antonio Vallejo-Nágera, pour Yo, el rey
Francisco Umbral, pour Pío XII, la escolta mora y un general sin un ojo
Pedro Casals, pour La jeringuilla
  • 1987 : Juan Eslava Galán, pour En busca del Unicornio
Fernando Fernán Gómez, pour El mal amor
Ricardo de la Cierva, pour El triángulo. Alumna de la libertad
Pedro Casals, pour Las hogueras del rey
Fernando Sánchez Dragó, pour El camino del corazón
Néstor Luján, pour Los espejos paralelos
Eduardo Chamorro, pour La cruz de Santiago
Fernando Savater, pour El jardín de las dudas
Ángeles Caso, pour El peso de las sombras
  • 1995 : Fernando G. Delgado, pour La mirada del otro
Lourdes Ortiz, pour La fuente de la vida
Zoé Valdés, pour Te di la vida entera
Carmen Rigalt, pour Mi corazón que baila con espigas
José María Mendiluce, pour Pura vida
Nativel Preciado, pour El egoísta
Salvador Compán, pour Cuaderno de viaje
Marcela Serrano, pour Lo que está en mi corazón
Maria de la Pau Janer, pour Las mujeres que hay en mí
Susana Fortes, pour El amante albanés
Ferran Torrent, pour La vida en el abismo
Jaime Bayly, pour Y de repente un ángel
Marta Rivera de la Cruz, pour En tiempo de prodigios
Boris Izaguirre, pour Villa Diamante
Ángela Vallvey, pour Muerte entre poetas
Emilio Calderón, pour La bailarina y el inglés[11]
Carmen Amoraga, pour El tiempo mientras tanto
Inma Chacón, pour Tiempo de arena
Mara Torres, pour La vida imaginaria
Ángeles González-Sinde, pour El buen hijo[14]
Pilar Eyre (es), pour Mi color favorito es verte
Daniel Sánchez Arévalo, pour La isla de Alice
Marcos Chicot, pour El asesinato de Sócrates
  • 2017 : Javier Sierra (es), pour El fuego invisible
Cristina López Barrio, pour Niebla en Tánger
Ayanta Barilli, pour Un mar violeta oscuro
Manuel Vilas, pour Alegría
Sandra Barneda, pour Un océano para llegar a ti

Notes et références

  1. (es) « Bases du prix Planeta », sur www.premioplaneta.es, (consulté le )[PDF]
  2. (es) « ¿Cuáles son los premios más importantes de literatura en español? », sur saberia.com (consulté le )
  3. (es) Europa Press, « González-Sinde escribió la novela finalista del Planeta con el "recogimiento" tras ser ministra », sur europapress.es, (consulté le )
  4. (es) « Bases du Prix Planeta », sur www.premioplaneta.es, (consulté le )
  5. (es) « Jury et bases du Prix pour la prochaine édition », sur www.premioplaneta.es, (consulté le )
  6. (es) César Coca, « La polémica anual del premio Planeta », sur elcorreo.com, (consulté le )
  7. (es) Mauricio Murillo, « Casos particulares sobre el premio planeta », sur laprensa.com.bo, (consulté le )
  8. (es) « Clara Sánchez, Premio Planeta 2013, y Ángeles González-Sinde, finalista », sur www.premioplaneta.es, (consulté le )
  9. (es) Israel Punzano Sierra, Jacinton Anton, « Savater gana el Planeta con una novela detectivesca », sur elpais.com, (consulté le ).
  10. (es) T.P., P.H.R., « Ángeles Caso gana el Premio Planeta con su novela 'Contra el viento' », sur publico.es, (consulté le ).
  11. (es) « Emilio Calderón, la apuesta por la novela histórica », sur elmundo.es, (consulté le ).
  12. (en) « Javier Moro Wins Spain’s Planeta Prize », sur laht.com (consulté le ).
  13. (es) Europa Press, « Clara Sánchez gana el Premio Planeta 2013 con 'El cielo ha vuelto' », sur www.europapress.es, (consulté le ).
  14. (es) Europa Press, « Ángeles González-Sinde, finalista del Premio Planeta 2013 », sur www.europapress.es, (consulté le ).
  15. (es) Carles Geli, « Un ‘thriller’ sobre una red de prostitución da a Zepeda el Planeta », sur elpais.com, (consulté le ).
  16. (es) Carles Geli, « Giménez Bartlett gana el Planeta con una obra sobre prostitución masculina », (consulté le ).
  17. (es) Carles Geli, « Santiago Posteguillo gana un Planeta sin representantes de la Generalitat », (consulté le ).

Lien externe

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