Prison de Guingamp

L'ancienne prison de Guingamp est située 4, rue Auguste Pavie à Guingamp dans les Côtes-d'Armor. Cet édifice remarquable a été construit entre 1836 et 1841 selon le modèle « Pennsylvanien » par l'architecte Louis Lorin.

Prison de Guingamp
Localisation
Pays France
Région Bretagne
Coordonnées 48° 33′ 42″ nord, 3° 08′ 49″ ouest
Géolocalisation sur la carte : Côtes-d'Armor
Géolocalisation sur la carte : France
Installations
Type Pennsylvanien

Désaffectée en 1951 et propriété de la ville depuis 1992, la prison est classée monument historique depuis 1997[1].

Des travaux de sécurisation et de restauration, d'un montant de 850 000 , ont été entrepris en 2008 par la ville de Guingamp, afin de mettre hors d'eau et hors d'air les installations et sauvegarder cet édifice[2]. Les planchers, piliers en bois, les garde-corps et la charpente ont été restaurés par la société Ateliers DLB[3].

Histoire

Le modèle d'enfermement de type « pennsylvanien » ou « philadelphien » repose sur la séparation totale des prisonniers, de jour comme de nuit, en plaçant les détenus en cellules individuelles. Ce système fut prôné en France après les études menées par Alexis de Tocqueville et Gustave de Beaumont (études qui furent réalisées de 1831 à 1832).

Ce modèle s'oppose au système carcéral « Auburnien » (New-York), qui lui, privilégie le contact permanent entre détenus le jour et une séparation, en cellule individuelle, la nuit ; modèle encore en vigueur dans les prisons d'aujourd'hui, en France.

La construction elle-même de la prison eut lieu en 1836, les travaux prirent fin en 1841.

La prison fonctionna comme établissement pénitentiaire mixte entre 1841 et 1931, date à laquelle elle ferma ses portes officiellement, ses prisonniers étant transférés vers la maison d'arrêt de Saint-Brieuc.

Des réfugiés espagnols y ont été hébergés de 1937 à 1938.

La prison connut une nouvelle activité entre 1941 et 1952, 1 400 personnes y furent de nouveau emprisonnées pour des délits de droit commun[4].

Jusqu'au début des années 80, la prison a servi de lieu de stockage des archives départementales des hypothèques.

La ville de Guingamp se porte acquéreur du lieu en 1992 et décide de le réhabiliter.

Architecture

La prison, d'une surface de 3 038 m2 au sol, est de conception rectangulaire sur plan, avec cour intérieure. Chaque cellule faisait approximativement m x 1,75 m[5].

Elle se caractérise dans le type pennsylvanien : les cellules donnent toutes sur une cour intérieure, sur deux étages. La prison disposait de trente-cinq cellules pour les détenus (hommes). Grâce à cette disposition architecturale, à tout instant les gardiens avaient une visibilité complète sur l'ensemble des détenus.

Plan au sol de la prison

Dès l'entrée de la prison après le passage du perron, sur la gauche, se trouvaient les cellules des détenus mis au secret (à l'isolement total). Le premier bâtiment visible après l'entrée était utilisé par les gardiens et la logistique de la prison. Sur l'aile nord de la prison se trouvaient : l'atelier, les cellules des hommes accusés ou prévenus.

L'aile sud quant à elle, accueillait les hommes condamnés. L'aile Est était réservée aux femmes, accusées ou condamnées. Sur deux niveaux, cette aile accueillait une quarantaine de cellules.

Enfin, une fontaine était présente au milieu de la cour intérieure et assurait ainsi l'approvisionnement en eau des bâtiments.

Pour sécuriser l'édifice, la prison est elle-même ceinte d'un chemin de ronde de 3,40 m de large et de hauts murs extérieurs de 7 mètres clôturaient et sécurisaient cet ancien établissement pénitentiaire[6].

Cette architecture était en France, à l'époque, la première à proposer une vision humaniste de l'enfermement carcéral.

Accessibilité au public

L'édifice ouvre ses portes au public du mercredi au dimanche: un parcours sonore est proposé aux visiteurs, les détenus leur font partager leurs mémoires

Réhabilitation du site

Depuis le début de l'année 2013, un projet de réhabilitation pour réutilisation du site est à l'étude par la ville de Guingamp.

Un projet sur 5 phases indépendantes a été commandé par la ville au cabinet d'architecture ARTENE. Cette réalisation pourra se faire sur plusieurs années suivant la capacité de financement de la ville et de sponsors éventuels. 5 phases sont ainsi prévues sur une ligne budgétaire ouverte d'un montant total de 6 785 000 € HT. Pour 2013, un budget de 237 000 € est ouvert pour financer la première phase de pré-étude.


Budget prévisionnel

Le budget prévisionnel engagé pour les 2 premières phases est de 2 818 000 € HT.

Tableau de financements prévus sur la ligne budgétaire[7] (mise à jour ):

Coût des travaux 2013 2014 2015 Avant
• Phase études + travaux d’urgence / Consolidation du mur d’enceinte 253 000
• Phase 1 - Ouverture au public

Restauration de la cour centrale, restauration de l’entrée historique ouest. Création d’une nouvelle entrée sud,
restauration et aménagement de la cour de l’atelier et de la cour 6 et aménagement du chemin de ronde.

1 480 100
• Phase 2 - Création d’un espace d’exposition

Restauration du bâtiment des femmes et construction d’une extension couvrant les cours 3 et 4

• Phase 3 - Rénovation du bâtiment du concierge, des latrines, des bâtiments du secret, aménagement du chemin de ronde 4 000 000 €
• Phase 4 - finalisation de la réhabilitation du site et installation de l' INSEAC 1 700 000 €

Financement déjà acquis

Sur la partie restauration
Drac 65 500 475 000 205 100
Région 80 000 80 000
Autres (en cours)
Aménagements Culturels - "en cours" (Financements)

Part provisoire de la ville à financer

187 500 925 100 1 052 800

Après travaux

Le site doit pouvoir :

  • être ouvert au public, ce qui est le cas depuis
  • Le , s'ouvre le centre d’Art et de Recherche "GwinZegal" (Centre des Arts Visuels)[8].
  • Le CIAP (Centre d’Interprétation de l’Architecture et du Patrimoine) devrait également s'y implanter.
  • Le site aura sa future entrée via un accès par un parvis construit sur le côté sud du bâtiment, après aménagement d'une entrée (percement des murs existants), donnant sur la cour 6.
  • Il est également prévu de couvrir les cours 2 et 4, du côté des anciens bâtiments des femmes pour y installer à terme le centre des 'Arts Visuels GwinZegal'.
  • Le pôle tourisme et Patrimoine sera installé du côté de la cour 1, après travaux de couverture[9].
  • Installation de Institut National Supérieur de l'Education Artistique et Culturelle (INSEAC), sur le site avant la fin 2021[10].

Galerie Photo

Clichés pris lors des Journées européennes du patrimoine de &

L'avenir

Annoncé en par le ministre de l'éducation Jean-Michel Blanquer, le site va devenir, en , l'INSEAC: (Institut National Supérieur de l’Éducation Artistique et Culturelle). l'INSEAC sera piloté par le HCEAC (Haut Conseil de l’Éducation Artistique et Culturel) qui fournira les orientations pour cette nouvelle structure[11].

A ce titre, la ville débloque 5,3 Millions d'Euros, afin d'accélérer les chantiers de transformations de la prison (Phase 3 + Phase 4)[12].

Notes et références

  • Portail de la prison
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  • Portail de la Bretagne
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