Prise d'otages de l'ambassade de France à La Haye

La prise d'otages de l’ambassade de France à La Haye est un acte terroriste organisé et exécuté par l'Armée rouge japonaise (JRA) à partir du , dans l'espoir de faire libérer un de ses militants arrêtés à Paris deux mois plus tôt et qui a permis aux militants de l'Armée rouge japonaise de fuir en obtenant un avion.

Prise d'otages de l'ambassade de France à La Haye

Des policiers néerlandais autour de l’ambassade de France le 15 septembre 1974.

Localisation La Haye, Pays-Bas
Coordonnées 52° 04′ 58″ nord, 4° 18′ 58″ est
Date au
Type Prise d'otages
Morts 0
Blessés 3
Participants 3
Organisations Armée rouge japonaise
Mouvance Terrorisme palestinien
Géolocalisation sur la carte : Pays-Bas

Histoire

Le contexte

L'Armée rouge japonaise (JRA, pour Japanese Red Army) a opéré au début de l'année 1974 une attaque contre une raffinerie Schell à Singapour puis investit le 6 février l'ambassade du Japon au Koweït, et prend en otage 29 personnes, dont l'ambassadeur. Ces opérations menées de concert avec le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) sont un succès opérationnel qui met cependant en lumière des dissensions avec le FPLP et la JRA concernant leurs revendications, les Palestiniens réclamant des terres tandis que les Japonais prônaient la révolution mondiale.

L'armement

Lors de la prise d'otages de l’ambassade de France à La Haye par l’Armée Rouge Japonaise, le , Carlos et Moukarbel ont fourni les grenades d’assaut dérobées par les Cellules Révolutionnaires dans une base américaine en Allemagne de l'Ouest en 1972[1].

Le déroulement

Deux mois avant l'attentat du drugstore Publicis, fin , Yoshiaki Yamada, membre de l'Armée rouge japonaise (en lien avec le FPLP), avait été arrêté à l'aéroport d'Orly par la police française alors qu'il venait de Beyrouth. Il portait avec lui une mallette contenant des documents sur des attaques projetées en Europe par le groupe terroriste et une grosse somme d'argent en numéraire.

À la suite de son arrestation, Yoshiaki Yamada est placé en détention dans une prison française.

Pour obtenir sa libération, la branche européenne du FPLP, dirigée par Wadie Haddad, décide alors de monter une prise d'otages à l'ambassade de France aux Pays-Bas, à La Haye.

Le , l’ambassade de France est attaquée par trois membres de l’armée rouge japonaise (ARJ) et onze personnes sont prises en otage, dont l’ambassadeur, afin de faire pression sur les dirigeants français pour obtenir la libération d’un membre de l’Armée rouge japonaise, Yatuka Furuya, interpellé à l’aéroport d’Orly le pour détention de faux papiers et de documents de préparation en vue d’enlèvements de dirigeants filiales d’entreprises japonaises en Europe.

Wadie Haddad avait pensé que le gouvernement français accèderait très rapidement aux revendications des preneurs d'otages.

Or c'est l'inverse qui se produit : les autorités françaises font la sourde oreille et refusent de relâcher Yoshiaki Yamada. On arrive à un blocage. Les responsables de l'opération menée à La Haye peuvent craindre une attaque massive de la police néerlandaise au sein de l'ambassade, ou pire : une capitulation des membres du commando, ce qui serait considéré comme un échec cinglant.

Les terroristes relâchant les otages à bord du Boeing 707 sur l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol le 17 septembre 1974.

Le dimanche , vers 17 h 15, un homme âgé de 25 à 30 ans, lance une grenade au rez-de-chaussée du drugstore Publicis, situé 149, boulevard Saint-Germain, à un angle de la rue de Rennes, à côté de la brasserie Lipp, en face du Café de Flore et en plein quartier Saint-Germain-des-Prés à Paris. Le temps était ensoleillé et le drugstore bondé. L'attentat entraîne la mort de deux personnes et en blesse 34 autres.

À La Haye, trois policiers néerlandais sont blessés par balles. Le mardi 17 septembre, après de longues négociations, Yoshaki Yamada est libéré et un avion de ligne Boeing 707 d'Air France est mis à la disposition des preneurs d'otages, avec une somme de trois cents mille dollars, sur l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol. La prise d'otages à l'ambassade de France est donc couronnée de succès.

L'avion qui à un équipage néerlandais de Transavia emporte les terroristes tout d'abord à Aden, au Sud-Yémen, d'où ils sont refoulés, puis en Syrie. La Syrie ne cautionna pas ces prises d'otages et força le groupe terroriste à abandonner leur rançon. Les terroristes avaient estimé que l'attentat du drugstore a « fait plier » le gouvernement français. L'équipage retourne aux Pays-Bas le .

Suites de la prise d'otages

L'Armée rouge japonaise, après la prise d'otages, ne commettra ensuite que trois opérations importantes dans les années 1970, dont deux en Malaisie et une en Inde.

Références

  1. Oliver Schröm, « Im Schatten des Schakals » Les débuts du terrorisme palestinien – l’entrée en scène de Carlos. »] [PDF].

Voir aussi

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