Préordre

En mathématiques, un préordre[1] est une relation binaire réflexive et transitive.

C'est-à-dire que si E est un ensemble, une relation binaire sur E est un préordre lorsque :

  • (réflexivité) ;
  • (transitivité).

Exemples

  • Les ordres sont les préordres antisymétriques.
  • Les relations d'équivalence sont les préordres symétriques.
  • Dans un anneau commutatif, la relation « divise » est une relation de préordre. En général, ce n'est pas une relation d'ordre car elle n'est pas antisymétrique (par exemple dans l'ensemble des entiers relatifs, 1 divise –1 et –1 divise 1 alors que 1 et –1 sont différents).
  • Sur les sommets d'un graphe orienté, la relation « être accessible depuis » est un préordre (c'est en fait la fermeture réflexive et transitive du graphe). Si le graphe est sans cycle, cette relation devient un ordre.
  • Entre normes sur un même espace vectoriel réel, la relation « est plus fine que » est un préordre.
  • Entre fonctions réelles d'une variable réelle, la domination est un préordre.
  • Sur l'ensemble des disques du plan, la relation « a une aire au plus égale à celle de » est un préordre. Ce n'est pas une relation d'ordre car elle n'est pas antisymétrique (deux disques différents peuvent avoir même aire). Cette même relation, sur l'ensemble des disques fermés (ou celui des disques ouverts) de centre fixé, est une relation d'ordre[2].

Compléments

Si (E, ℛ) et (F, 𝒮) sont deux ensembles préordonnés, une application f de E dans F est dite[3] croissante si xyf(x)𝒮f(y).

Si E est un ensemble, (F, 𝒮) un ensemble préordonné et f une application de E dans F, la relation définie par xyf(x)𝒮f(y) est un préordre sur E (cf. dernier exemple ci-dessus, où f, qui à tout cercle associe son aire, est à valeurs dans un ensemble ordonné : les réels — ou les réels positifs).

Si (E, ℛ) est un ensemble préordonné, alors :

  • la relation « xy et non yx » est une relation d'ordre strict[4] ;
  • la relation ~ définie par « x~y si et seulement si (xy et yx) » est une relation d'équivalence ;
  • pour deux éléments X et Y de l'ensemble quotient de E par ~, les deux conditions suivantes reviennent alors au même :
    • pour tout élément x de X et tout élément y de Y, xy,
    • il existe un élément x de X et un élément y de Y tels que xy.
      On peut alors définir une relation d'ordre sur cet ensemble quotient E/~ en posant : XY si l'une des conditions précédentes est réalisée[5] ;
    • si F est une partie de E contenant exactement un représentant de chaque classe d'équivalence, la restriction 𝒮 de à F est un ordre et (F, 𝒮) est isomorphe à (E/~, ≤) (cf. dernier exemple ci-dessus).

Notes et références

  1. N. Bourbaki, Éléments de mathématique : Théorie des ensembles [détail des éditions], Paris, Masson, 1998, ch. III, § 1, no 2, p. 2 et 5, écrit « préordre » et « préordonné ».
  2. Paul Ruff, « Relation d'ordre », Fiches pédagogiques à destination des professeurs de collège, no 15, 4 janvier 1963.
  3. Bourbaki 1998, ch. III, § 1, no 5, p. 7.
  4. Antoine Rolland, Procédures d'agrégation ordinale de préférences avec points de référence pour l'aide à la décision, thèse de doctorat en informatique, université Pierre-et-Marie-Curie, 2008.
  5. Bourbaki 1998, ch. III, § 1, no 2, p. 3.

Article connexe

Clôture réflexive transitive

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