Power pop
La power pop, ou powerpop, est un genre musical inspiré de la musique pop et rock britannique des années 1960. Il se caractérise typiquement par un mélange d'éléments musicaux tels que notamment des mélodies prononcées, des chants clairs et des riffs de guitare. Les solos instrumentaux sont habituellement minimes. Dans les années 1980 et 1990, la power pop devient un genre modestement commercial. Des groupes comme The Spongetones[1], Marshall Crenshaw, Del Amitri, The Smithereens, Enuff Z'Nuff, Matthew Sweet, Tommy Keene, Redd Kross, Material Issue, Let's Active et The Posies s'inspirent des premières chansons du genre. Au milieu des années 1990 aux années 2000, la power pop devient underground avec des groupes comme Sloan. La power pop est également jouée par des groupes nord-américains comme Gin Blossoms, The Posies, The New Pornographers, Ridel High et Jimmy Eat World.
Origines stylistiques | Pop rock, hard rock, garage rock |
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Origines culturelles | Années 1960 ; États-Unis, Royaume-Uni |
Instruments typiques | Basse, batterie, boîte à rythmes, clavier, chant, guitare électrique |
Popularité | Sporadique ; pic de popularité dans les années 1970 (États-Unis et Royaume-Uni) |
Voir aussi | New wave |
Caractéristiques
La power pop est décrit comme un mélange de hard rock et de pop mélodique[2]. La power pop est plus agressive que le pop rock[3]. L'auteur John M. Borack explique dans son ouvrage que le genre a souvent fait appel à plusieurs différents groupes et artistes et qu'il a souvent été attribué à tort pour caractériser des groupes et artistes comme Britney Spears, Green Day, The Bay City Rollers et Def Leppard[4].
Histoire
Origines
John Dougan, du site AllMusic, décrit le genre comme tel : « The Beatles sont la source musicale du genre. Virtuellement, toutes les propriétés stylistiques ont été lancées par le groupe : des chants harmonieux, des mélodies marquées, des riffs de guitare inoubliables, des paroles sur les garçons et les filles amoureux ; ils ont tracé le chemin des power poppers qui les ont copié pendant les décennies suivantes. D'autres inspirations significatives du genre incluent The Who, The Kinks et The Move, des groupes dont les mélodies agressives et les morceaux de guitare saturée attribuent la « puissance » (power) à la power pop[2]. »
Pete Townshend des Who utilise le terme de « power pop » dans une entrevue en 1967 durant laquelle il explique que « la power pop, c'est ce que nous jouons—ce que Small Faces jouaient, et le type de pop que The Beach Boys jouaient à l'époque de Fun, Fun, Fun ce que je préférais[5]. » Les Beatles et The Byrds, ainsi que The Who, The Small Faces et The Beach Boys, sont souvent cités comme les créateurs de la power pop[6].
The Who, inspirés par le mélodisme des Beatles et le rythme entrainant du R&B américain, font paraître de nombreuses chansons — I Can't Explain, The Kids Are Alright, Substitute, I'm a Boy et Happy Jack — pendant leur période 1965 et 1966, considérées comme les premières véritables chansons power pop. Le rôle des Who dans la création de la power pop est cité par l'auteur-interprète Eric Carmen des Raspberries : « Pete Townshend utilise la phrase qui définira ce que les Who ont fait. Pour certaines raisons, ça n'a pas collé aux Who, mais ça a collé à ces groupes qui se sont lancés dans les années '70 et qui ont joué des chansons mélodieuses accompagnées de guitares saturées et de morceaux de batterie sauvages. Ca nous a collé comme de la glue, et ça nous allait vu que les Who étaient notre modèle principal. On vénérait les Who[7]. »
Plusieurs groupes à la veille du succès des Beatles s'impliquent significativement dans l'évolution et l'importation du style power pop comme The Hollies et The Monkees ; ils sont accompagnés de groupes « plus doux » comme The Beau Brummels, The Cowsills, The Zombies, et par les singles « bubblegum » de l'équipe de production Kasenetz-Katz. D'autres groupes comme The Knickerbockers, The Easybeats et The Outsiders contribuent aux singles iconiques[8].
Pic commercial
Sous l'impulsion de l'émergence du punk rock et de la new wave, la power pop jouit d'un succès prolifique et commercial à la fin des années 1970 et au début des années 1980. Aussi utilisé dans les années 1960, puis en 1973 pour décrire les Sweet[9], le terme de « power pop » ne sera plus utilisé jusqu'en 1978. Le terme est souvent utilisé par la presse spécialisée pour décrire leurs artistes coup de cœur Elvis Costello et Nick Lowe, dont le style est perçu comme une version moins marginalisée du punk rock[10],[11]. Le magazine Bomp!, basé à Los Angeles, couvre la power pop d'éloges dans son édition du mois de , liant les racines du genre à des groupes des années 1960 comme The Who et The Easybeats en passant par les Raspberries du début des années 1970[12].
Le terme de « power pop » au Royaume-Uni désigne un certain style différent de musique, comme aux États-Unis. The Evening Standard utilise le terme en pour décrire The Rich Kids et Tonight[13]. En parallèle, les groupes américains de musique new wave comme Blondie sont souvent catégorisés de power pop par la presse britannique. Les chansons One Way or Another et 11:59 de leur album Parallel Lines démontrent clairement le côté power pop de Blondie. Le groupe de power pop australien le plus notable de l'époque est sans doute The Innocents ; le spécialiste de l'histoire du rock Glenn A Baker explique qu'ils étaient « le meilleur groupe de power pop depuis la séparation des Raspberries[14]. » Influencé par le développement de la power pop depuis le début, le groupe de rock britannique les Kinks lancent le style avec leur album Word of Mouth[15].
Évolution contemporaine
Dans les années 1980 et 1990, la power pop devient un genre modestement commercial avec des groupes comme The Spongetones[1]. Au milieu des années 1990 jusqu'aux années 2000, la power pop devient un genre underground représenté par des groupes comme Sloan. Des labels indépendants comme Not Lame Recordings, Parasol, Kool Kat Musik et Jam Recordings se spécialisent dans le genre. Le son fait une apparition publique en 1994 avec l'album homonyme des Weezer (produit par Ric Ocasek de The Cars)[16] et le hit single Buddy Holly[17].
La power pop est également jouée par des groupes nord-américains comme Mod Fun, Gin Blossoms, Fountains of Wayne, Brendan Benson, The Posies, The New Pornographers, Guided by Voices, Semisonic, Jimmy Eat World, The Click Five, The Dandy Warhols, Sloan, Wheatus, The Brother Kite, The Apples in Stereo, Cotton Mather et Fastball. La power pop inspire également des groupes britanniques contemporains tels que Silver Sun, Snow Patrol, The Futureheads, Maxïmo Park, Farrah, ainsi que des groupes français tels que Fuzzy Vox ou The Crusaders of Love. Des groupes comme les Jonas Brothers et 5 Seconds of Summer sont souvent rattachés à la power pop[18],[19],[20],[21].
Notes et références
- (en) John M. Borack, Shake Some Action : The Ultimate Guide To Power Pop, Not Lame, , 200 p. (ISBN 978-0-9797714-0-8, lire en ligne), p. 58.
- « Power Pop : Significant Albums, Artists and Songs, Most Viewed », AllMusic (consulté le ).
- (en) John M. Borack, Shake Some Action : The Ultimate Power Pop Guide, Not Lame Recordings, , 200 p. (ISBN 978-0-9797714-0-8 et 0-9797714-0-4, lire en ligne), p. 8.
- (en) John M. Borack, Shake Some Action : The Ultimate Power Pop Guide, Not Lame Recordings, , 200 p. (ISBN 978-0-9797714-0-8 et 0-9797714-0-4, lire en ligne), p. 7.
- Keith Altham, « Lily Isn't Pornographic, Say Who », NME, .
- (en) Philip Dodd, The Book of Rock : From the 1950s to Today, Thunder's Mouth Press, , Paperback éd., 36, 109 p. (ISBN 978-1-56025-729-5)
- Dan MacIntosh, « With Raspberries reunion, Eric Carmen's no longer all by himself », ecentral.my, (consulté le )
- John M. Borack et Bruce Brodeen, « "25 1960's era Garage Rock Nuggets" by John M. Borack », rockandrolltribe.com, (consulté le ).
- (en) Taylor, Barry. Riffs The Village Voice, 19 juillet 1973 : 56.
- (en) Hilburn, Robert. "Costello, Lowe: The Power in Pop" Los Angeles Times 23 avril 1978: M72
- Cocks, Jay, « Bringing Power to the People Time, 26 juin 1978 », Time.com, (consulté le ).
- « Bomp! History »(Archive • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), Bomp.com (consulté le ).
- Russ Strothard, « Abba's next album rings up £1m sales », Evening Standard, (lire en ligne, consulté le ).
- « Here We Come liner notes », Raven Records, (consulté le ).
- Chris Callaway, « Working out the kinks: For Ray Davies, the music goes on », boulderweekly.com, (consulté le ).
- Greg Prato, « Ric Ocasek - Biography », sur AllMusic (consulté le ).
- Emily Tartanella, « The Over/Under: Weezer », magnetmagazine.com, (consulté le ).
- Sam Adams, « Jonas Brothers: Power-pop, oversung », philly.com, (consulté le ).
- « Nick Jonas Recording Solo Album, Jonas Brothers Deny Breakup », Billboard.com, (consulté le )
- (en) Mark Edwards, « Power-pop: Encyclopedia of Modern Music » (version du 15 juin 2011 sur l'Internet Archive), The Sunday Times, 1er février 2009.
- Sarah Rodman, « Jonas Brothers bring power pop », boston.com, (consulté le ).
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