Politique vaccinale de la France

En France, la politique vaccinale est élaborée par le ministre chargé de la santé après avis et propositions du Haut Conseil de la santé publique (HCSP), section des maladies transmissibles, et du Comité technique des vaccinations (CTV)[1](article L.3111-1 du Code de la santé Publique).

L'inoculation, tableau de Louis-Léopold Boilly (1807).

Vaccinations obligatoires

Les obligations vaccinales sont définies par le code de la santé publique, qui a force de loi, et qui ne peut être modifié que par voie législative. Le ministre de la Santé peut suspendre une obligation ou rétablir une obligation suspendue. Ainsi, aucune obligation vaccinale n'a été supprimée en France (voie législative), il s'agit de vaccinations suspendues dont l'obligation peut être rétablie par décret ou arrêté ministériel. Ce sont les vaccinations contre la typhoïde et les paratyphoïdes (art. L.3111-6), contre le typhus exanthématique (art L.3111-7), contre la variole (art.L3111-8), le BCG (art.L3112-1).

Depuis 1970, tous les nouveaux vaccins introduits dans le calendrier vaccinal n’ont pas été rendus obligatoires mais ont été recommandés. Il s'agissait de promouvoir une conception de la santé basée non plus sur l'obligation, mais sur la responsabilité individuelle[2]. Le calendrier vaccinal Français se caractérise donc par une superposition de vaccinations obligatoires et recommandées.

Depuis le , les onze vaccins suivants sont obligatoires en France[3] :

La vaccination contre la fièvre jaune est de plus obligatoire pour les résidents de Guyane française.

Les vaccins recommandés sont les suivants :

Dans la population en général

Les articles L. 3111-2 et L. 3111‑3 du code de la santé publique[4] rendent obligatoires les vaccinations contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (DTP). Ces vaccinations ont été rendues obligatoires en 1938 pour la diphtérie, en 1940 pour le tétanos et en 1964 pour la poliomyélite. À cette époque le niveau sanitaire général de la population et l’incidence élevée de ces maladies - avec chaque année plus de 40 000 cas de tuberculose, environ 1 500 cas de diphtérie et de 1 000 à 5 000 cas de poliomyélite - rendaient nécessaire ces mesures strictes[1].

Les vaccins contre la diphtérie, la poliomyélite et le tétanos ne suscitent guère de vastes controverses.

Ces vaccinations doivent être réalisées avant l'âge de 18 mois et « la justification doit être fournie lors de l’admission dans toute école, garderie, colonie de vacances ou autre collectivité d’enfants ». L'obligation est remplie après trois injections à un mois d’intervalle, suivies d’un rappel avant l’âge de 18 mois pour le DT, et de rappels terminés avant l'âge de 13 ans pour le vaccin polio. En ce qui concerne le vaccin polio, les rappels n'étant pas déterminés par décret ou arrêté pris après avis de l'académie nationale de médecine ne peuvent être considérés que comme recommandés, la seule obligation consistant en la primo-vaccination et le rappel un an après, définis par un arrêté du ni abrogé ni modifié.

L'article L. 3112-1 du code de la santé publique rendait le BCG obligatoire depuis 1950 pour les enfants entrant en collectivité et au plus tard à six ans lors de la scolarisation[1]. L’incidence de la tuberculose diminue en France de façon régulière et progressive. Elle a été divisée par six entre 1972 et 2005. Les cas déclarés en 2005 étaient au nombre de 5 374, ce qui donne environ 8 000 cas après correction[5]. Compte tenu de ces données épidémiologiques, l'obligation du BCG a été suspendue en 2007, au profit d’une « recommandation forte de vaccination pour les enfants les plus exposés à la tuberculose ». Cette décision a été prise suite aux expertises scientifiques et aux recommandations du CSHPF[6].

Dans certaines professions

L’article L. 3111-4 du code de la santé publique précise que les « personnels des établissements de prévention ou de soins qui sont exposés à un risque de contamination lors de leur exercice professionnel » doivent être vaccinés contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite et l’hépatite B. L'obligation vaccinale contre la grippe est suspendue depuis 2006 et celle contre la typhoïde depuis 2020.[7]. De plus les personnels exerçant dans un laboratoire d’analyses biomédicales doivent être immunisées contre la fièvre typhoïde. Les étudiants se préparant à ces professions sont également soumis à ces obligations vaccinales[1].

Depuis la loi du relative à la politique de santé publique, ces obligations peuvent être suspendues par décret en fonction de la situation épidémiologique et des connaissances médicales et scientifiques[1].

Depuis la loi du , les personnes exerçant leur activité dans les établissement de santé, établissements ou services sociaux ou médico-sociaux, les pompiers … doivent être vaccinés contre la Covid-19[8].

Sanctions

En cas de non-respect de l’obligation vaccinale, des sanctions sont prévues (peines privatives de liberté, amendes, refus d’inscription en collectivité) sauf en cas de contre-indications médicales reconnues.

L’État prend en charge l'indemnisation des accidents vaccinaux consécutifs aux vaccinations obligatoires, en application de l’article L. 3111-9 mais ne prend pas en charge les accidents liés aux recommandations vaccinales. Ces accidents vaccinaux sont pourtant difficiles à démontrer, car la charge de la preuve revient systématiquement à la victime.

Le , la loi no 2007-293 réformant la protection de l’enfance durcit dans son article 37 [9] réformant la protection de l'enfance ) des sanctions applicables en cas de non-respect des obligations vaccinales. Ces sanctions sont harmonisées sur la base des mesures sanctionnant le non-respect de l’obligation de vaccination contre la tuberculose, c’est-à-dire 3 750 euros d’amende et six mois d’emprisonnement. Le non-respect des obligations vaccinales est désormais qualifié de délit[10],[11].

Passe sanitaire contre la Covid-19

Queue devant l'entrée d'un centre de vaccination contre la Covid 19 en France, en

Le vaccin contre la Covid-19 est une des conditions pour obtenir un passe sanitaire, créé par la loi du 31 mai 2021 et élargi par la loi du 5 août. Ce passe est nécessaire pour accéder à certains lieux, établissements, services ou évènements.

Le passe sanitaire européen permet de se déplacer entre les pays européen.

Notes et références

  1. http://www.grog.org/documents/guide_des_vaccinations_2006.pdf
  2. Guide des Vaccinations, INPES, , p.373
  3. Code de la Santé Publique, « Article L.3111-2/L », (consulté le )
  4. Vaccination sur http://www.legifrance.gouv.fr
  5. Intervention de Roselyne Bachelot-Narquin. Pour le lancement du programme national de lutte contre la tuberculose. Mercredi 11 juillet 2007.
  6. La tuberculose sur http://www.sante-sports.gouv.fr
  7. Site service-public.fr, page "Quelles sont les vaccinations obligatoires pour les personnels de santé ?", consulté le 5 mars 2021.
  8. Article « 12 » et suivants de la loi no 2021-1040 du 5 août 2021 relative à la gestion de la crise sanitaire
  9. LOI no  2007-293 du 5 mars 2007
  10. Rapport no 3687 Rapport sur le projet de loi adopté par le sénat, réformant la protection de l’enfance. Par Mme Valérie Pécresse. Le 13 février 2007.
  11. Loi no 2007-293 du 5 mars 2007 réformant la protection de l’enfance

Voir aussi

Articles connexes

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