Poivre du Sichuan

Le poivre du Sichuan, parfois appelé poivre chinois (花椒 pinyin : huājiāo, « poivre fleur » ; 山椒 shānjiāo, « poivre de montagne » ; 川椒 chuānjiāo, « poivre du Sichuan » ; 秦椒 qínjiāo, poivre de l'État de Qin) est une épice asiatique tirée de la coque du fruit de deux espèces d'arbustes de la famille des Rutacées (Zanthoxylum bungeanum et Zanthoxylum simulans).

Poivre du Sichuan
Poivre de Chine
Espèces Zanthoxylum bungeanum
Zanthoxylum simulans
Famille Rutaceae
Partie utilisée Fruit
Origine Chine
Codex Alimentarius HS 3323

Ce nom commun désigne souvent par extension d'autres épices similaires appartenant au genre Zanthoxylum, entre autres Zanthoxylum piperitum, le poivre sanshō (山椒) japonais, Z. armatum, le poivre de Timut, Z. schinifolium, le sancho coréen ou Z. acanthopodium, l'andaliman indonésien.

Saveur

Le poivre du Sichuan ou baies de Sichuan a une saveur unique qui produit à la fois une sensation d'irritation dans la bouche (pseudo-chaleur) comme le piment, mais aussi de picotement (ou frisson) dû à la présence de sanshools (principalement alpha sanshool et alpha hydroxy sanshool)[1],[2], il est aussi légèrement anesthésiant et a, en fin de bouche, un goût citronné.

Culture

Jeunes plants.

La plante est un buisson de 3 à 5 m qu'il est conseillé de former sur tige afin de faciliter la récolte. Les tiges comportent de grosses épines acérées. Sa rusticité USDA est 6 à 10. La production de fruits est abondante dès la 3e année.

Gastronomie

Fruits et feuilles.
Fruits à maturation.

Malgré leur nom ces épices ne font pas partie de la famille du poivre, mais de celle des Rutacées (agrumes). Elles sont communément utilisées dans les cuisines sichuanaise, tibétaine, bhoutanaise et japonaise ainsi que dans certains plats de la cuisine française (notamment avec la viande de bœuf).

Une fois séchées, les baies de poivre du Sichuan sont débarrassées de leurs graines dures et amères pour ne conserver que le péricarpe.

Son pH est alcalin. Selon les recettes, on l’écrase un peu avant de l’ajouter à la nourriture, en général au dernier moment. L’anis étoilé, le gingembre et surtout le piment rouge sont souvent utilisés en association, comme dans la sauce sichuanaise ma la (chinois : 麻辣 ; pinyin : málà ; littéralement « anesthésiant et épicé »).

On le trouve aussi sous forme d’huile (« huile de poivre du Sichuan » ou « huile huajiao »). Cette huile est utilisée pour frire les plats non piquants à base de nouilles. Les meilleures recettes utilisent l’huile de gingembre et du sucre roux pour cuire les nouilles et les légumes, et de l’huile de poivre du Sichuan et du vinaigre de riz en fin de cuisson.

Huājiāo yán (caractères chinois simplifiés : 花椒盐 ; caractères chinois non simplifiés : 花椒鹽 ; pinyin : huājiāoyán), ou plus simplement jiāoyán (caractères chinois simplifiés : 椒盐 ; caractères chinois non simplifiés : 椒鹽 ; pinyin : jiāoyán), est un mélange de sel et de poivre du Sichuan grillés dans un wok. Un autre mode de préparation consiste à faire d'abord frire les grains de poivre du Sichuan, puis à les réduire en poudre avant de les mélanger au sel[3]. Il est utilisé comme condiment pour le poulet, le canard ou le porc.

C’est une des principales épices de la cuisine du Sichuan et l'un des ingrédients traditionnels de la cuisine chinoise en général, mais il fait aussi partie d’un mélange célèbre, le cinq épices.

Dans la cuisine indonésienne batak, une espèce proche (Zanthoxylum acanthopodium ou andaliman) fait partie de la pâte verte sambal tinombur (ou pâte à chili), un mélange de piments rouges et d'herbes qui accompagne le porc grillé, la carpe et des spécialités régionales.

Le poivre de Timut ou baie de Timur (Zanthoxylum armatum sensu lato) est l'une des épices importantes de la cuisine du Tibet et du Bhoutan. Une spécialité tibétaine est le momo, un ravioli aux légumes et à la viande de yak ou de bœuf, avec du poivre du Sichuan, de l’ail, du gingembre et de l’oignon. Le poivre du Sichuan a la capacité de masquer la fadeur des viandes peu goûteuses, telles que les abats.

Au Japon, les feuilles séchées et broyées du sancho 山椒 (Zanthoxylum piperitum) sont utilisées pour les plats à base de nouilles et les soupes légèrement piquantes. Les feuilles entières et fraîches (木の芽, kinome, littéralement « pousses de bois ») sont utilisées pour accompagner les légumes comme les pousses de bambou, ainsi que pour décorer les soupes. On utilise ainsi les jeunes pousses, mais aussi occasionnellement les bourgeons floraux, les fleurs et les fruits. Il entre également dans la composition du shichimi togarashi, un condiment japonais.

Dans la cuisine coréenne, deux espèces sont utilisées : Z. piperitum et Z. schinifolium.

Notes et références

  1. (en) [PDF] E. Sugai, Y. Morimitsu et K. Kubota, 2005, « Quantitative Analysis of Sanshool Compounds in Japanese Pepper (Xanthoxylum piperitum DC.) and Their Pungent Characteristics »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), Biosci. Biotechnol. Biochem., vol. 69, 1958-1962 DOI:10.1271/bbb.69.1958.
  2. (en) E. Sugai, Y. Morimitsu, Y. Iwasaki, A. Morita, T. Wanatabe et K. Kubota, 2005, « Pungent qualities of sanshool-related compounds evaluated by a sensory test and activation of rat TRPV1 », Bioscience, Biotechnology, and Biochemistry, vol. 69, no 10, p. 1951-1957.
  3. Présentation du condiment « poivre et sel » sur Sinogastronomie.

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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