Place Saint-Sulpice
La place Saint-Sulpice est une place du 6e arrondissement de Paris.
6e arrt Place Saint-Sulpice
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La fontaine Saint-Sulpice, au centre de la place. | |||
Situation | |||
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Arrondissement | 6e | ||
Quartier | Odéon | ||
Voies desservies | Rue Bonaparte, rue des Canettes, rue Henry-de-Jouvenel, rue Palatine, rue Saint-Sulpice, rue du Vieux-Colombier | ||
Morphologie | |||
Longueur | 105 m | ||
Largeur | 80 m | ||
Historique | |||
Création | 1757-1812 | ||
Géocodification | |||
Ville de Paris | 8992 | ||
DGI | 8771 | ||
Géolocalisation sur la carte : 6e arrondissement de Paris
Géolocalisation sur la carte : Paris
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Situation et accès
La place Saint-Sulpice est située dans le centre du 6e arrondissement de Paris.
La place est de forme grossièrement rectangulaire, de 105 m de long sur 80 m de large. Elle est bordée à l'est par l'église Saint-Sulpice et à l'ouest par la rue Bonaparte, qui se poursuit au nord et au sud. La rue du Vieux-Colombier y débouche au coin nord-ouest, les rues des Canettes et Saint-Sulpice au coin nord-est, et les rues Henry-de-Jouvenel et Palatine au coin sud-est.
La place est essentiellement piétonne, excepté sur ses pourtours.
Origine du nom
Cette place est à côté de l'église Saint-Sulpice, dont elle tire son nom.
Historique
Lors de la construction de la façade actuelle de l'église Saint-Sulpice au XVIIIe siècle, l'architecte Giovanni Niccolo Servandoni prévoit la création d'une place monumentale en demi-cercle, de 120 m de large sur 208 m de long. Ce projet n'est pas réalisé mais un espace prolongeant le parvis est débuté en 1757. En 1767, un emprunt est souscrit par la ville après autorisation du roi pour entreprendre les expropriations et les travaux d'aménagement[1].
Au XIXe siècle, plusieurs plans sont proposés pour achever la place. Un plan adopté par le ministre de l'Intérieur le 26 thermidor An VIII (), confirmé par un arrêté des consuls du 16 vendémiaire an IX () prévoit une place semi-circulaire qui doit être réalisé dans un délai de six ans. Un arrêté du annule ce plan et prévoit cette fois une place rectangulaire dont le plan est approuvé par le ministre de l'Intérieur le .
Un nouveau plan, prévoyant une place rectangulaire aux dimensions plus importantes, est adopté le . Une décision ministérielle du prévoit que la place Saint-Sulpice soit portée jusqu'à la rue du Pot-de-Fer (actuelle rue Bonaparte). Un décret du ordonne l'achèvement de cette place dans le courant de la même année. Les dispositions arrêtées en 1810 ont été confirmées par une décision ministérielle du .
La place est en partie aménagée à l'emplacement de l'ancien séminaire Saint-Sulpice, construit au XVIIe siècle[2] et démoli en 1808[3].
En 1838, la place est nivelée et plantée d'arbres[2]. De 1843 à 1848, la fontaine Saint-Sulpice est érigée au centre de la place par l'architecte Louis Visconti.
Amédée Fraigneau y est mort en 1905.
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
- Église Saint-Sulpice Classé MH (1915).
- Fontaine Saint-Sulpice, érigée en 1847 par l'architecte Louis Visconti Inscrit MH (1926).
- Maison de Servandoni au no 6 Inscrit MH (1959). Karl Lagerfeld y fut locataire d'un appartement de 390 m2 avec sa mère, puis pour Jacques de Bascher[4], jusqu'en 1983. Paco Rabanne y demeura dans un appartement sous les combles[5].
- Café de la Mairie au no 8, où Georges Perec s'installe en 1974 pour écrire Tentative d'épuisement d'un lieu parisien.
- Ancien séminaire Saint-Sulpice au no 9, annexe du ministère des Finances construite dans les années 1820 par Étienne-Hippolyte Godde Inscrit MH (1959).
- Au no 10 vécut le graveur Achille Désiré Lefèvre (1798-1864).
- Mairie du 6e arrondissement, située de l'autre côté de l'église par rapport à la place, sur la rue Bonaparte.
- Église Saint-Sulpice vue depuis la rue du Vieux-Colombier
- Maison de Servandoni au no 6.
- Ancien séminaire Saint-Sulpice au no 9.
Événements
Tous les ans depuis la fin des années 2000 se tient sur la place Saint-Sulpice une foire de plusieurs semaines aux mois de mai et juin. Se succèdent alors une série d'événements culturels et commerciaux (salon de la poésie, de la bibliophilie, de l'estampe, de la photographie, jeux mathématiques, antiquaires notamment).
- Salon en plein air.
La place dans les arts
Georges Perec a ainsi décrit la place en introduction de Tentative d'épuisement d'un lieu parisien en 1974[6] :
« Il y a beaucoup de choses place Saint-Sulpice, par exemple : une mairie, un hôtel des finances, un commissariat de police, trois cafés dont un fait tabac, un cinéma, une église à laquelle ont travaillé Le Vau, Gittard, Oppenord, Servandoni et Chalgrin et qui est dédiée à un aumônier de Clotaire II qui fut évêque de Bourges de 624 à 644 et que l'on fête le 17 janvier, un éditeur, une entreprise de pompes funèbres, une agence de voyages, un arrêt d'autobus, un tailleur, un hôtel, une fontaine que décorent les statues des quatre grands orateurs chrétiens (Bossuet, Fénelon, Fléchier et Massillon), un kiosque à journaux, un marchand d'objets de piété, un parking, un institut de beauté, et bien d'autres choses encore. »
Une scène du film Paris nous appartient (sorti en 1961) de Jacques Rivette est tournée sur la place Saint-Sulpice.
Notes et références
- Pierre Lavedan, Histoire de l'urbanisme à Paris, Paris, Hachette, 1975, p. 183.
- Félix et Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, édition de 1844, p. 624-625 [lire en ligne].
- Panneau Histoire de Paris, 6, place Saint-Sulpice.
- Marie Ottavi, Jacques de Bascher, dandy de l'ombre, Paris, Éditions Séguier, 2017, 228 p. (ISBN 978-2840496472), p. 135.
- Marie Ottavi, op. cit., p. 159.
- « Tentative d'épuisement de Tentative d'épuisement d'un lieu parisien », www.desordre.net.