Pietro Nenni

Pietro Nenni, né le à Faenza (Romagne) et mort le à Rome, est un homme politique italien.

Pietro Nenni
Fonctions
Secrétaire du Parti socialiste italien

(14 ans, 6 mois et 26 jours)
Prédécesseur Alberto Jacometti
Successeur Francesco De Martino
Vice-président du Conseil des ministres

(4 ans, 7 mois et 20 jours)
Premier ministre Aldo Moro
Prédécesseur Attilio Piccioni
Successeur Francesco De Martino
Ministre des Affaires étrangères

(3 mois et 15 jours)
Premier ministre Alcide De Gasperi

(7 mois et 24 jours)
Premier ministre Mariano Rumor
Sénateur à vie de la République italienne

(9 ans, 1 mois et 7 jours)
Biographie
Nom de naissance Pietro Sandro Nenni
Date de naissance
Lieu de naissance Faenza, Romagne, Italie
Date de décès (à 88 ans)
Lieu de décès Rome, Latium, Italie
Nationalité italienne
Parti politique Parti républicain italien (1909-1921)
Parti socialiste italien (1921-1980)
Profession Journaliste

Biographie

Pietro Nenni se lance très tôt dans l'action politique. Il milite contre la guerre en Libye, est envoyé en prison au motif d'activité anarchiste notamment en 1911 avec Mussolini en protestant contre la guerre entre l'Italie et la Turquie.[1] Il adhère au Parti républicain italien avant de rejoindre le Parti socialiste italien en 1921. Il dirige dès l'année suivante le quotidien du parti, Avanti!. Un duel célèbre l'oppose à Curzio Malaparte.

Dénonçant le régime, il doit, en 1926, s'exiler en France. Secrétaire du Parti socialiste en exil (1931), il conclut un pacte d'unité d'action avec les communistes italiens et s'engage dans la guerre d'Espagne comme commissaire politique des Brigades internationales.

Revenu en France après la défaite des républicains, il est arrêté en 1942 par le régime de Vichy puis livré à la police italienne. Il retrouve la liberté après la chute de Mussolini et reprend la tête du PSI en juin 1944. De juin 1945 à juillet 1946, il est vice-président du Conseil sous Ferruccio Parri et Alcide De Gasperi, puis ministre des Affaires étrangères jusqu'au début de 1947, où les socialistes sont rejetés dans l'opposition.

Son engagement pour la paix, notamment au sein du Conseil mondial de la paix, lui vaut de recevoir le prix Staline pour la paix en 1951.

À partir de 1953, Nenni se montre favorable à une plus grande autonomie de son parti vis-à-vis des communistes et cherche à nouer le dialogue avec la social-démocratie. Il soutient l'ouverture à gauche du chrétien-démocrate Amintore Fanfani et devint ainsi vice-président du Conseil d'Aldo Moro de 1963 à 1968. En 1966, il prend la tête du Parti socialiste unifié (PSU), qui regroupe le PSI et le Parti socialiste démocratique italien (PSDI). Le PSU éclate en juillet 1969 et Nenni, alors ministre des Affaires étrangères du gouvernement Rumor, quitte son poste ainsi que la direction du parti. Nommé sénateur à vie en 1970, à nouveau président du Parti socialiste italien (1971), il meurt à Rome le .

Pietro Nenni est père de quatre filles[2]. L'une d'elles, Vittoria, dite « Viva », mourra en déportation à Auschwitz[2]. Née à Ancône le , elle est mariée avec un imprimeur français, Henri Daubeuf[2]. Quand on propose à son mari d'imprimer pour le parti communiste pendant l'Occupation de la France par l'Allemagne, elle l'y incite en lui disant « Mon père le ferait[2]. » Elle est arrêtée durant l'été 1942, à la suite de son mari qui est fusillé[2]. L'une de ses sœurs, elle aussi mariée à un Français, tente d'obtenir sa libération auprès de connaissances de leur père[2]. Les autorités allemandes finissent par proposer à Vittoria Daubeuf de l'envoyer en prison en Italie en échange de son renoncement à la nationalité française. Elle refuse en expliquant que son père ne se serait pas désolidarisé[2]. Elle est envoyée à Auschwitz par le convoi du et serait morte le [2]. Son père, en prison en Italie au moment de sa mort, l'apprend en 1944 par Mgr Montini, le secrétaire du Vatican[2]. Il obtiendra en 1956 l'acte de décès de sa fille qui lui sera remis par Mikhaïl Souslov[2].

Notes et références

  1. Encyclopædia Universalis, « PIETRO NENNI », sur Encyclopædia Universalis (consulté le )
  2. Charlotte Delbo, Le Convoi du 24 janvier, Éditions de Minuit, 1965 (réédité en 2002), 304 p. (ISBN 978-2-7073-1638-7 et 2-7073-1638-5), p. 78-80

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