Pierre de Gand

Le bienheureux Pierre de Gand, né Pieter van der Moere en 1480 à Idegem, près de Grammont (Belgique), et mort le à Mexico est un frère franciscain flamand, missionnaire au Mexique. Il fut parmi les premiers missionnaires chrétiens du Nouveau Monde, et y a fondé la première école de type européen. Connu au Mexique sous le nom de Pedro de Gante il fut béatifié en 1988 par le pape Jean-Paul II.

Pierre de Gand

Le bienheureux Pierre de Gand
Franciscain, missionnaire et bienheureux
Naissance ?
Idegem Belgique
Décès   (92 ans)
Mexico Mexique
Nom de naissance Pieter van der Moere
Autres noms Pedro de Gante
Nationalité Pays-Bas méridionaux
Ordre religieux Ordre des Frères mineurs
Vénéré à Mexique
Béatification 1988
par Jean-Paul II

Biographie

Selon certains historiens, Pierre van der Moere serait un fils illégitime de l’empereur Maximilien I[1]. Formé à l’école des Frères de la vie commune, Pierre van der Moere devient franciscain au monastère de Gand. De cela lui viendra le nom par lequel il est connu au Mexique, ‘Pedro de Gante’.

Répondant à l’invitation faite par Léon X dans la bulle Alias felicis encourageant l’envoi de franciscains au ‘Nouveau Monde’ récemment ‘découvert’, Pierre fait la traversée de l’Atlantique, de Séville à Veracruz, arrivant ainsi en Nouvelle-Espagne (Mexique), conquise par les Espagnols sur les Aztèques deux ans plus tôt. Il y restera actif de 1523 à sa mort en 1572.

La Sainte Trinité expliquée par rébus dans le catéchisme de Pierre de Gand

Pierre de Gand fonde l’école de San José de los Naturales, où, déjà en 1532, 500 à 600 garçons reçoivent un enseignement quotidien. Pour un travail d’évangélisation plus efficace il privilégie l’enseignement aux fils des chefs coutumiers. Seuls les ‘bons élèves’ y sont autorisés à entrer en contact avec le monde extérieur. Dans son école une place importante est donnée à l’étude de la musique, sa théorie comme sa pratique. On y apprend également à y fabriquer des instruments de musique.

Lui-même prend la peine d’étudier la langue des Aztèques, le Nahuatl, pour pouvoir leur enseigner dans leur langue. Pour son enseignement religieux, il compose un catéchisme illustré original. Sous forme de dessins coloriés (et rébus) on y apprend, entre autres, comment faire un signe de croix, et dire les prières principales. Son enseignement religieux est fort marqué de la ‘Devotio moderna’ qu’il connut dans sa jeunesse.

Ne se cantonnant pas dans le domaine religieux, il ouvre des écoles d’art et des hôpitaux pour la population indigène de la Nouvelle-Espagne. Il construit plusieurs églises également, dont celle de Texcoco édifiée sur les fondations d’un ancien temple aztèque. Il se montre plusieurs fois être un protecteur effectif des Indiens contre la cruauté des conquérants espagnols. Fidèle à l’idéal franciscain de vie humble et pauvre, il refuse trois fois d’être ordonné prêtre. Il refusera également d’être nommé à la tête du diocèse de Mexico, à la mort de Juan de Zumarraga.

‘Pierre de Gand’ meurt le à Mexico. Son travail y est poursuivi par son élève et disciple Diego Valadés. En 1988, il est béatifié par le pape Jean-Paul II.

Plaque commémorative sur l'ancien couvent des franciscains à Gand

Écrits

  • Ediciones Doctrina Christiana en Lengua Mexicana. Per signum crucis. Icamachiotl cruz yhuicpain toya chua Xitech momaquixtili Totecuiyoc diose. Ica inmotocatzin. Tetatzin yhuan Tepilizin yhuan Spiritus Sancti. Amen Jesús (première édition), México: Juan Pablos, c.1547. Deuxième édition, Anvers, 1553. Édition en fac-similé avec commentaires: México, 1981.
  • Catecismo de la doctrina cristiana con jeroglíficos, para la enseñanza de los indios de México, édition en fac-similé avec introduction de Federico Navarro, Madrid, 1970.
  • Justino Cortés Castellanos: El catecismo en pictogramas de Fr. Pedro de Gante, Madrid, 1987.
  • Cartas, versos religiosos en mejicano, Mexico, 1941.
  • Cartas de Fr. Pedro de Gante, (éd.: Fidel de Jesús Chauvet), Mexico, 1951.

Notes et références

  1. S’il reste des doutes sur son origine royale il est certain en tous cas qu’il entretint durant toute sa vie des relations épistolaires avec l’empereur Charles-Quint et plus tard avec Philippe II d'Espagne auprès duquel il prit la défense des indigènes, se plaignant de leur exploitation par les colons espagnols, et en particulier la pratique courante du ‘travail forcé’ (l’encomienda’).
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