Pierre Norgeu

Pierre Norgeu, né le dans le 18e arrondissement de Paris et mort à Salé (Maroc) le ) est un journaliste et résistant français.

Biographie

Pierre François Paul Émile Norgeu, né le est issu de la famille Norgeu, une famille d'imprimeurs français[1].

À la fin des années 1920, il fréquente le Cercle international de jeunesse où il rencontre d'autres jeunes gens de tous milieux et de toutes nationalités. Fin 1932, lors d'un week-end entre amis dans une auberge de jeunesse de Saint-Leu, il fait la connaissance de Jeanne Bernard, qui deviendra sa femme et avec qui ils auront deux filles, Anne-Marie et Martine[réf. nécessaire]. La sœur de Jeanne, Lucie, sera plus connue ultérieurement sous le nom de Lucie Aubrac.

En 1934, Pierre Norgeu participe à la brève aventure ( - ) de la revue la Lutte des jeunes fondée par Bertrand de Jouvenel, qui se veut une tribune d'accueil pour de nombreux groupes de toutes tendances[2].

Pendant la guerre, l'imprimerie familiale située à Belleville, rue du Moulin-Joly, qui fabriquait essentiellement des images religieuses et des chromolithographies publicitaires, va imprimer clandestinement un certain nombre de numéros de Libération, l'organe du réseau de résistance Libération-Nord fondé par Christian Pineau[3]. C'est la sœur de Pierre, Marthe qui a pris la succession de leur père[3]. En effet, Pierre Norgeu avait été fait prisonnier en 1940. Mais il s'évade d'Allemagne à l'été 1942. Il rentre en France et travaille à Radio Vichy tout en appartenant à un réseau de la Résistance, Noyautage des administrations publiques (NAP). En , il est arrêté à Cusset. Il est détenu pendant cinq mois à la prison Montluc, à Lyon, où il croise son beau-frère, Raymond Aubrac.

Après guerre, il travaille à la Radio coloniale, puis devient chef de poste de l'agence France-Presse à Brazzaville, puis à Saïgon[4], du au . Il est au début le seul correspondant permanent en Indochine avec Jean Clémentin d'Associated Press[5]. Il se lie d'amitié avec Lucien Bodard, qui le trouve « vif, séduisant, plein d'humour », et qu'il rencontre fréquemment au Club de la Presse, à l'angle des rues Catinat et Lagrandière.

Après un séjour à Paris dans les services outre-mer de l'agence, il est nommé directeur des bureaux de l'AFP au Maroc en .

Pierre Norgeu meurt le dans un accident de circulation sur la route Tanger-Rabat[6].

Bibliographie

  • Alya Aglan, La Résistance sacrifiée. Le mouvement Libération-Nord, Flammarion, Paris, 1999
  • Alya Aglan, Jean-Pierre Azéma et al., Jean Cavaillès résistant ou la Pensée en actes, Flammarion, Paris, 2002
  • Pierre Andreu, Révoltes de l'esprit. Les revues des années trente, Éditions Kimé, 1991
  • Lucie Aubrac, Cette exigeante liberté, L'Archipel, 1997
  • Raymond Aubrac, Où la mémoire s'attarde, Odile Jacob, 1996
  • Claude Bellanger, Presse clandestine 1940-1944, Armand Colin, 1961
  • Olivier Dard, Le rendez-vous manqué des relèves des années trente, Le nœud gordien, Presses universitaires de France, 2002
  • Olivier Weber, Lucien Bodard. Un aventurier dans le siècle, Plon, 1997.

Références

  1. « La Revue socialiste ».
  2. Pierre Andreu, Le rouge et le blanc : 1928-1944, éditions de la Table ronde (lire en ligne).
  3. « Musée de la résistance en ligne », sur museedelaresistanceenligne.org (consulté le ).
  4. Bernard Ullmann et Jean Huteau, AFP : Une histoire de l'agence France-Presse (1944-1990), Robert Laffont (ISBN 2-22118-615-X, lire en ligne).
  5. Pascal Convert, Raymond Aubrac : Résister, reconstruire, transmettre, éditions du Seuil (lire en ligne).
  6. Le Monde 25 juillet 1961, M. Pierre Norgeu directeur de l'A.F.P. au Maroc est tué dans un accident de voiture.

Voir aussi

Article connexe

  • Portail de la Résistance française
  • Portail de la France
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.