Pierre Drai

Pierre Drai, né le à Constantine (Algérie), dans une famille juive séfarade, et mort le , est un magistrat français.

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Biographie

Son père, greffier du tribunal de Philippeville (actuellement Skikda), lui permet d'accéder aux ouvrages de droit de la bibliothèque du tribunal. Licencié en droit de la faculté d'Alger, il est d'abord avocat stagiaire à Philippeville (1947) puis attaché stagiaire à Alger (1948). Nommé ensuite juge suppléant à Tunis (1949), il reste plusieurs années dans cette ville, d'abord comme substitut au parquet du tribunal de la ville puis comme juge jusqu'en 1958[1].

Avec l'avènement de l'indépendance de la Tunisie le , il est nommé juge à Grenoble en juin 1957 mais reste détaché en Tunisie jusqu'en 1958. Arrivé à Grenoble en 1959, il y demeure jusqu'à sa nomination au tribunal de la Seine en 1965. En , il est nommé vice-président au tribunal de grande instance de Paris. Il quitte provisoirement cette juridiction en 1973 pour devenir conseiller technique au cabinet du ministre de la Justice, Jean Taittinger, garde des Sceaux dans le deuxième gouvernement de Pierre Messmer, ce qui lui permet de gravir rapidement les échelons de la hiérarchie judiciaire. Il quitte la place Vendôme et l'administration centrale, lorsqu'il est nommé, le , conseiller à la cour d'appel de Paris. Le , il revient au tribunal avec le grade de premier vice-président. Nommé conseiller à la Cour de cassation le , il accède peu après, le , à la présidence du tribunal de Paris, où il succède alors à ce poste à Simone Rozès[1].

Le , il est nommé premier président de la cour d'appel de Paris, en remplacement de Jean Vassogne, atteint par l'âge de la retraite[1].

Le , le Conseil supérieur de la magistrature propose au chef de l'État la candidature de Pierre Drai au poste de premier président de la Cour de cassation, en remplacement de Simone Rozès, appelée à faire valoir ses droits à la retraite. Le décret est signé le [2] suivant et il est installé dans ses fonctions le 20 du même mois[3].

Sa déontologie a été mise en cause après la révélation de ses activités d'arbitre percevant des honoraires alors qu'il était magistrat du siège mais aucune poursuite disciplinaire n'a été alors engagée contre lui (E. PLOUVIER "Justice privée cherche hauts magistrats à louer", Libération, ).

Premier président honoraire depuis le , il a été nommé le président de la Commission pour l'indemnisation des victimes de spoliations intervenues du fait des législations antisémites en vigueur pendant l'Occupation, créée par le décret du premier ministre du . Il quitte ses fonctions en , remplacé par Gérard Gélineau-Larrivet, président honoraire de la chambre sociale de la Cour de cassation.

Il meurt le des suites de la maladie de Parkinson[1].

Distinctions et hommages

Plaque de présentation de l'auditorium du Tribunal de Paris.

Il est élevé à la dignité de Grand officier de la Légion d'honneur le .

L'auditorium du nouveau tribunal de Paris (aux Batignolles, à la périphérie du 17è arrdt) porte son nom, depuis son inauguration en (cf. photo ci-contre).

Notes et références

  1. Franck Johannès, « Pierre Drai, grand magistrat et ancien président de la Cour de cassation, est mort », sur Le Monde.fr,
  2. Décret du 18 juillet 1988 portant nomination du premier président de la Cour de cassation
  3. "L'installation de la nouvelle hiérarchie judiciaire", article dans Le Monde du 22 juillet 1988.
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