Pierre Claver Maganga Moussavou

Pierre-Claver Maganga Moussavou est un homme d'État gabonais. Il est fondateur et président du Parti social démocrate (PSD) du Gabon et a été candidat aux élections présidentielles de 1993, de 1998, et de 2016. Il devient le vice-président de la République gabonaise, jusqu'à son limogeage en . Durant l'ensemble de sa carrière, il est tantôt dans l'opposition, tantôt un soutien des Bongos père et fils.

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Biographie

Études et début de carrière professionnelle

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Après un bac d’Économie (série B), il passe une année à l’Université nationale du Gabon, puis il part étudier à Rennes (France), où il obtient une licence et une maîtrise en administration économique, ainsi qu'une licence et une Maîtrise en histoire à l'université Rennes 2. Son mémoire de fin d'étude, dirigé par François Lebrun porte sur « Étude comparative de la nuptialité, alliance et alphabétisation à Saint-Germain-en-Coglès et Saint-Marc-le-Blanc (1780-1789 et 1860-1869) »[1]. Il entre ensuite à la Sorbonne où il suit des enseignements en Relations économiques internationales et, deux ans après la maîtrise ; il soutient une thèse sur « L’aide publique de la France au développement du Gabon » (1980) (Publication de la Sorbonne 1982 ; African American Institute, Washington 1983 version anglaise).

Après ses études, Pierre Claver Maganga Moussavou, revient au Gabon[Quand ?] et intègre la fonction publique à la Caisse autonome d’amortissement comme chargé d’études. |Il est ensuite [Quand ?]nommé directeur des études et des avals, puis conseiller économique et financier adjoint à la présidence de la République, alors que le pays vit sous le régime du parti unique d'Omar Bongo[réf. nécessaire]. Il quitte à nouveau le Gabon[Quand ?] et réalise un stage de six mois en « Analyse et politique financière » à l’Institut du Fonds monétaire international (FMI). Il soutient sa thèse après ce passage au FMI et revient à la Présidence de la République du Gabon, au poste de Conseiller économique et financier avant de repartir pour le FMI), deux ans après, en qualité de conseiller de l’administrateur au Fonds[réf. nécessaire]. Après ce passage au FMI, il revient définitivement vivre au Gabon, où il est [Quand ?]nommé par Omar Bongo secrétaire général du Conseil national des municipalités[réf. nécessaire].

Carrière politique

Durant la période transitoire post-Conférence nationale (1990), Maganga Moussavou est, pour six mois, Commissaire général à l’Aménagement du territoire. Le Parti social-démocrate (PSD), formation politique dont il est le leader/fondateur, a été entre-temps porté sur les fonts baptismaux. Le parti se positionne à cette époque comme l'un des pôles de l'opposition radicale, ce qui déplaît vivement à Omar Bongo, qui le limoge de son poste[2].

Pierre-Claver Maganga Moussavou se présente à la présidentielle de 1993, où il obtient 3.6 % des voix. Cette élection est la première élection multipartite depuis 1967[3]. Les résultats officiels annoncent la victoire d'Omar Bongo, avec 51 % des voix[4]. Ces résultats sont vivement contestés par l'opposition, ainsi que par la population. Des manifestations éclatent, réprimées dans le sang[4]. Des centrales syndicales se mettent en grève pour soutenir l'opposition, de violentes émeutes ont lieu, en particulier à Libreville, Port-Gentil et Oyem[3]. Différents leaders d'opposition se rassemblent sous la dénomination Haut Comité de la Résistance[4], dont Pierre-Claver Maganga Moussavou. Des négociations sont entamées entre ce comité et les partisans d'Omar Bongo, des négociations qui aboutissent aux accords de Paris d'[4]. Pierre-Claver Maganga Moussavou y appose sa signature pour le parti social-démocrate (PSD).

Après les accords de Paris, Maganga Moussavou entre au gouvernement comme ministre d’État chargé de la Planification. Fait sans précédent dans l’histoire du Gabon, il claque la porte du Gouvernement pour marquer son désaccord par rapport à certaines déviations relatives aux fameux « Accords de Paris »[réf. nécessaire].

Manganga Moussavou se porte à nouveau candidat à la présidence de la République en 1998[5]. En 2002, à la faveur d’un gouvernement d’ouverture, il est nommé Ministre d’État chargé de Missions et de la Refondation. Il est limogé quelques mois plus tard, en 2003.[réf. nécessaire] En , suite à l’adhésion de son parti à la majorité présidentielle, il est rappelé au Gouvernement en qualité de ministre d’État chargé de Missions et de la Refondation. Poste qu’il occupe jusqu’en , ensuite il est nommé ministre d’État, ministre des Transports, de l’Aviation civile et du Tourisme jusqu’en .[réf. nécessaire]

À partir de , il occupe les fonctions de ministre de l’Aménagement du territoire de l’Évaluation des politiques publiques, chargé de l’Artisanat.[réf. nécessaire]

En 2009, Pierre-Claver Maganga Moussavou se présente aux élections présidentielles, où il ne récolte que 0,76 % des suffrages[6]. Malgré ce faible score, il se présente à nouveau à l'élection présidentielle de 2016 et n'obtient que 0, 32% des voix. Contrairement à Casimir Oyé Mba et Guy Nzouma-Ndama, il avait refusé de se désister au profit de Jean Ping afin de présenter un front d'opposition uni face à Ali Bongo[7].

Il est député de la ville de Mouila depuis 2006.

Vice-présidence de la République

Lors de l'élection présidentielle de 2016, il est directeur de campagne du candidate de l'opposition Jean Ping[8]. Contre la volonté de ce dernier, il participe au dialogue voulu par le président Ali Bongo lancé en mars 2017 dans le but d'apaiser les tensions nées de sa réélection contestée[8]. Il est pourtant nommé vice-président du Gabon en [8]. Le poste avait été supprimé en 2009[9].

Le , il est limogé par le Président, en même temps que le ministre des Forêts Guy Bertrand Mapangou (en). Aucune raison n'est officiellement donnée, mais des appels à sa démission avaient émergé en lien avec le « kévazingogate », une affaire de trafic illégal de kévazingo, un bois précieux[10],[11].

Vie privée

Il est marié à la femme politique Albertine Maganga Moussavou, députée et présidente du groupe parlementaire dit « Les démocrates » à l’Assemblée nationale[2]. Leur fils Biendi Maganga Moussavou est ministre de la Promotion des petites et moyennes entreprises, chargé de l’entrepreneuriat national depuis [9].

Distinctions

  • Grand officier de l’Étoile Équatoriale
  • Grand officier de mérite national
  • Grand officier du mérite de la CEMAC
  • Chevalier du Mérite Agricole

Notes et références

  1. Maganga-Moussavo, Étude comparative de la nuptialité, alliance et alphabétisation à Saint-Germain-en-Coglès et Saint-Marc-le-Blanc (1780-1789 et 1860-1869), Maîtrise, Histoire, Rennes 2, 1978, 180 p., Dirigé par : LEBRUN, François, Bibliothèque F.-Lebrun (Rennes) côtes MD 0016 et MH 0374
  2. Georges Dougueli, « Gabon : Pierre-Claver Maganga Moussavou, la politique, une affaire de famille – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
  3. N. T. Ngolo Diramba, « Les violences politiques au Gabon (1960-1994) », Revue Gabonaise d'Histoire et Archéologie, , p. 139-159
  4. Stéphane Odzamboga, « Le Gabon entre pétrole et démocratie », sur Le Monde diplomatique, (consulté le )
  5. Stephen Smith, « Au Gabon, Bongo par défaut. Au premier tour de la présidentielle, l'un des derniers «dinosaures» africains affronte une opposition divisée. », sur Libération.fr, (consulté le )
  6. Georges Dougueli, « Le « papy boom » de la présidentielle gabonaise – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
  7. Claire Rainfroy, « Gabon – Pierre-Claver Maganga Moussavou : « Il n’est pas question que je me rallie à qui que ce soit » – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
  8. « Gabon : l'opposant Maganga Moussavou, vice-président », BBC News Afrique, (lire en ligne, consulté le )
  9. Mathieu Olivier, « Gabon : qui est Pierre-Claver Maganga Moussavou, l’opposant nommé vice-président par Ali Bongo Ondimba ? », jeuneafrique.com, 22 août 2017.
  10. « Le vice-président et le ministre des Forêts limogés », sur voaafrique.com,
  11. Mathieu Olivier, « Gabon : Guy-Bertrand Mapangou et Pierre Claver Maganga Moussavou limogés – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )

Liens externes

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