Pierre Bastien (médecin)

Pierre Bastien, né le à Ban-de-Laveline (Vosges) et mort le à Remiremont, est un médecin français. Il s'est fait connaître par ses recherches personnelles et controversées sur l'intoxication par les champignons de type amanite[1].

Pour les articles homonymes, voir Pierre Bastien et Bastien.

Médecin depuis 1952, à Remiremont dans les Vosges, Pierre Bastien imagine en 1957 un protocole de traitement de l'intoxication alimentaire due à trois amanites mortelles, phalloïdes, vireuses et printanières[2]. Le traitement, connu sous la dénomination non officielle de « protocole Bastien », combine l'action des vitamines B et C (qui ferait suite aux travaux du Dr Archie Kalokerinos[3], repris par le Dr Alain Scohy[4]), l'ingestion de levures et une désinfection intestinale.

Ce protocole, qui doit être mis en œuvre avant la destruction du foie, n'a jamais fait l'objet d'une étude scientifique rigoureuse et contradictoire dans le monde médical. Le problème de l’intoxication phalloïdienne est en effet de se révéler tardivement, or Pierre Bastien s’appliquait immédiatement son traitement après avoir consommé les champignons[5].

Néanmoins, enthousiasmé par les résultats obtenus sur des cas avérés d'intoxication phalloïdienne qu'il traite lui-même avec succès à l'hôpital de Remiremont, mais dénigré par certains de ses confrères, il ingère par trois fois, en 1971, 1974 et 1983, devant les caméras de télévision, des plats d'amanite phalloïde (jusqu'à 70 grammes de champignons)[6].

Le , The Lancet publie un article sur son traitement, dit « régime de Bastien »[7].

Pierre Bastien tente une incursion en politique lors des élections cantonales de 1963, mais y est devancé par Christian Poncelet. Père de famille, veuf en 1984, il succombe en 2006 d’un infarctus.

Le « protocole Bastien »

D'après un document distribué par l'association mycologique de l'Ouest de la France, ce protocole se détaille comme suit[8] :

  • une injection intraveineuse d'un gramme de vitamine C matin et soir pour ses propriétés anti-oxydantes.
  • une désinfection intestinale par l’administration per os de Nifuroxazide : 200 mg, 6 fois par jour en trois prises. Cette posologie peut être éventuellement triplée en cas d’intoxication massive.
  • une antibiothérapie par l’administration de Néomycine à raison de 6 comprimés par jour.
  • un apport éventuel d’antiémétiques pour lutter contre les vomissements.
  • une réhydratation avec l’administration d’un verre d’eau contenant 5 g de sel marin, toutes les 1/2 heures puis toutes les deux heures.
  • un réensemencement de la flore intestinale à partir du deuxième jour avec des levures.
  • une mise à la diète pendant deux jours.

Notes et références

  1. Bastien, Pierre, 1912-2006, J'ai dû manger des amanites mortelles -15 ans de lutte pour faire reconnaitre un traitement efficace, Paris, Flammarion, , 263 p. (ISBN 2-7066-1415-3 et 978-2-7066-1415-6, OCLC 416391687, lire en ligne)
  2. « Intoxication par les champignons vénéneux », sur www.docteurclic.com (consulté le )
  3. Archie Kalokerinos
  4. Alain Scohy
  5. Champignons : attention aux amanites phalloïdes
  6. « Myco-toxicologie », sur http://www.smhv.net/ (consulté le )
  7. (en) Dumont AM, Chennebault JM, Alquier P, Jardel H, « Management of Amanita phalloides poisoning by Bastien's regimen », Lancet, vol. 1, no 8222, , p. 722. (PMID 6163056, DOI 10.1016/S0140-6736(81)91997-8)
  8. « champignons passion », sur mycologia34.canalblog.com (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

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