Pierre-Jacques Bonhomme de Comeyras
Pierre-Jacques Bonhomme de Comeyras (ou Comeiras), né vers 1750 et mort en à Ancône (Italie), est un avocat, jurisconsulte et administrateur français.
Son lieu de naissance est à ce jour inconnu, mais il est probablement issu d'une famille de marchands protestants de Millau[1].
Biographie
Il est reçu avocat au parlement de Paris en 1775. Il rédige plusieurs mémoires judiciaires (voir-dessous) qui l'engagent dans des causes célèbres.[réf. souhaitée] Il est un des artisans de la libération de Latude en 1784[2]. Il est qualifié d'« avocat intrépide » en 1785 par les Mémoires secrets dans l'affaire du prince de Salm-Kirbourg[3].
Il est partisan de la réforme de la justice: en 1787-1788, il est l'un des six avocats du comité de Législation chargé par Louis XVI et le garde des sceaux Lamoignon de préparer la réforme de l'ordonnance criminelle de 1670 [4] ; toutefois ce projet n’aura aucune suite.
Il est franc-maçon, membre de la loge des Neuf-Sœurs créée en 1776[5].
En juin- , il est un des électeurs du district de Saint-Magloire qui participe à l'assemblée générale de la Ville de Paris[6].
Il est proche du duc d'Orléans et de ses soutiens: il tente de justifier sa conduite au lendemain des émeutes d'[7] il est accusé d'être un « ami imperturbable de Laclos »[8].
Il est un des quatre arbitres « chargés, suite à l'Arrêt du Conseil du , de donner leur 'avis' sur les 'sommes reçues' par 'Haller et Le Couteu[l]x du trésor... pour procéder à la liquidation de [l'entreprise] de d'Espagnac »[9].
De 1793 à 1798, le « citoyen Comeyras » est envoyé en mission dans différents territoires. « Le , il est envoyé en mission dans les départements méridionaux par le Conseil exécutif provisoire »[8]. Puis il est résident de la République française près de celle des Grisons de à [10]. De mai à , il est commissaire du Directoire pour les trois départements français de Grèce créés après l'annexion des îles Ioniennes en 1797 (Corcyre, Ithaque et Mer-Égée)[11].
Il meurt de la malaria à Ancône en , en même temps que Jean-Guillaume Bruguière[12].
Œuvres
Mémoires judiciaires
- Mémoire pour le sieur Rousselet, ancien Capitaine d'Infanterie, contre le sieur Bertrand Maître en chirurgie à Orléans, comme auteur d'un libelle diffamatoire publié depuis peu contre le sieur Rousselet, Paris, Knapen & Fils, 1779. Numérisé
- Observations pour madame d'Ayssennes contre la femme Rouziès, imp. de L. Cellot, 1780.
- Mémoire pour le sieur Massert de Latude, successivement prisonnier depuis 1749 à la Bastille, à Vincennes et au chateau de Bicêtre, vers 1784.
- Mémoire pour les Sieurs Firmin de Tastet et Thomas Squirre, négocians à Londres, contre le prince de Salm-Kirbourg...; Second Mémoire pour les Sieurs Firmin de Tastet et Thomas Squirre, 1785-1786[13]
- Mémoire et consultation, pour Jean Gaspard Vence (avec Target, d'Outremont et Rouhette)[14].
- Mémoire à consulter et consultation pour M. Louis-Philippe-Joseph d'Orléans, veuve d'Houry, 1790 (avec Gilbert Hom et Antoine Vincent Rozier).
Ecrits politiques
- Essai sur les Réformes à faire dans notre Procédure criminelle par M. de Comeyras, Avocat au Parlement, ci-devant l'un des membres du Comité de Législation, Paris, Desenne, 1789[15].
- Mémoire et consultation, sur la question suivante : quels sont les moyens que doivent employer les habitans de Paris, pour obtenir de nommer eux-mêmes leurs représentans aux prochains Etats généraux, & n'en laisser la nomination aux officiers de l'Hôtel-de-ville & à un petit nombre de notables, que les officiers de l'Hôtel-de-ville sont dans l'usage de s'associer arbitrairement dans cette fonction?, 1789.
Notes et références
- Dans les années 1780, parmi les personnes déclarant des biens, revenus et rentes nobles dans l'élection de Millau, figure "Bonhomme de Comeyras" (cote C1604, cité par dans Henri Affre, Inventaire sommaire des Archives départementales antérieures à 1790. Aveyron. Séries B, C et D, tome 1, Paris, Paul Dupont, 1866, p. 282.Ouvrage numérisé.) En 1810, Paul Hercule Félix Bonhomme de Comeyras, négociant demeurant à Marseille, fils de Pierre Bonhomme négociant à Millau et Suzanne Liquier, épouse une Parisienne (Archives nationales, Minutier central des notaires, XIX 936, 6 juin 1810, constat de mariage Bonhomme de Comeyras - Rosalie Prieur, document numérisé sur le site famillesparisiennes). Or Pierre Bonhomme est protestant (Archives départementales de l'Aveyron, 2E157-M12, registres de Millau 1785-1788, 16 juin 1787, inhumation de Pierre Bonhomme dans la sépulture des non-catholiques à la requête de sa veuve Suzanne Liquier - dépouillements de Françoise Lievremont sur geneanet).
- Laurence Croq, « Mme Legros, citoyenne sans le savoir (Paris, fin XVIIIe siècle) », Clio, 43, 2016, p. 151-164. article en ligne
- Louis Petit de Bachaumont, Mémoires secrets pour servir à l'histoire de la République des lettres en France..., Londres, chez John Adamson, 1786, 29 juillet 1785, p. 172.
- Jean Egret, La Pré-Révolution francaise. 1787-1788, Paris, Presses universitaires de France, 1962, p. 123. Marcel Marion, Le garde des sceaux Lamoignon et la réforme judiciaire de 1788, Paris, Hachette, 1903. Les autres membres du comité sont Target, Martineau, Ferey, Henry et Lhomme.
- Louis Amiable, Une loge maçonnique d'avant 1789 : la loge des Neuf Sœurs, Paris, Félix Alcan, 1897, p. 155 et 274. Ouvrage numérisé. Réédition : Une loge maçonnique d'avant 1789 : la loge des Neuf Sœurs. Augmenté d'un commentaire et de notes critiques de Charles Porset, Paris, Edimaf, 1989.
- Duveyrier, Procès-verbal des séances et délibérations de l'Assemblée générale des électeurs de Paris, Réunis à l'Hôtel de ville 14 juillet 1789..., Paris, Baudouin, tome 3, 1790, p. 384 («Bonhomme de Commeyras , Avocat»)
- Mémoire à consulter et consultation pour M. Louis-Philippe-Joseph d'Orléans, veuve d'Houry, 1790 (avec Gilbert Hom et Antoine Vincent Rozier).
- François Alphonse Aulard, La société des Jacobins: recueil de documents pour l'histoire du Club des jacobins de Paris, Paris, Librairie Jouaust ; Librairie Noblet ; Maison Quantin, 1889, tome 1 1789-1790, p. .
- Olga Ilovaïsky, La disgrâce de Calonne, 8 avril 1787 : vers l'abrogation des exemptions de charges fiscales, Paris, Comité pour l'Histoire Économique et Financière, 2008, p. 476 et 24. Les autres arbitres sont J. P. Perregaux, G. Couturier et P.-H. Mallet.
- Jürg Simonett, « Pierre-Jacques Bonhomme de Comeyras », Dictionnaire historique de la Suisse, traduit en français par Pierre-G. Martin, Version du: 08.11.2002. Article numérisé. Victor Monnier, « Comment réussir une médiation : l'action de Bonaparte dans les affaires suisses», Commentationes Historiae Iuris Helveticae, 2011, vol. 7, p. 37-47. En octobre 2019, Artoria met en vente des lettres qu'il a écrites de juillet à novembre 1796, « intéressante correspondance du diplomate faisant part de l’avancée et des succès des Armées de la République, évoquant la situation de la Suisse ». https://artoria.ch/en/browse-lots/seconde-vente/livres-autographes/361/autographes-manuscrits-suisse-pierre-jacques-bonho/?soff_session_page=8
- J.-P. Bellaire, Précis des opérations générales de la division française du Levant, chargée, pendant les années V, VI et VII, de la défense des îles et possessions ex-vénitiennes de la mer Ionienne formant aujourd'hui la République des Sept-Îles, Paris, Magimel et Humbert, 1805, p. 172-173, 179-181, 189-190. Livre numérisé.
- Guillaume Antoine Olivier, Voyage dans l'empire Othoman, l'Égypte et la Perse, fait par ordre du gouvernement, pendant les six premières années de la République, Paris, Agasse, 1807, p. 516-517. Ouvrage numérisé.
- Louis Petit de Bachaumont, Mémoires secrets pour servir à l'histoire de la République des lettres en France..., Londres, chez John Adamson, 1786, 29 juillet 1785, p. 171-173 (affaire qui a commencé en mai 1784); 1789, 16 février 1787, p. 153-154.
- Maurice Loir, Jean-Gaspard Vence, corsaire et amiral (1747-1808), Paris, L. Baudoin, 1894.
- Un compte-rendu de l'ouvrage est publié dans le Mercure de France du 28 août 1790, p. 129-138. Revue numérisée.
Bibliographie
- Pierre Pégard, « La mission du citoyen Comeyras dans les Ligues Grises (1796- 1797) », Annales des Sciences Politiques, Paris, 1905, p. 608-629 et 1906, p. 97-107 (suite et fin) [d'après la Revue historique, 1905, il s'agit d'«une étude faite à l'aide de documents inédits, d'un épisode diplomatique presque ignoré) ».
- J.-P. Bellaire, Précis des opérations générales de la division française du Levant, chargée, pendant les années V, VI et VII, de la défense des îles et possessions ex-vénitiennes de la mer Ionienne formant aujourd'hui la République des Sept-Îles, Paris, Magimel et Humbert, 1805 (plusieurs passages + brève notice sur sa vie p. 189-190).
- François-Xavier Feller, Dictionnaire historique, Houdaille, 1836.
- Michaud, Biographie universelle, .
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