Phyllis Omido
Phyllis Omido, née en 1978, est une militante kényane de l'environnement. Elle est l'une des six personnes à avoir reçu le prix Goldman pour l'environnement en 2015. Elle est connue pour avoir organisé des manifestations contre une usine de fusion du plomb. Cette activité industrielle était à l'origine d'intoxication par le plomb et l'usine a finalement été fermée.
Elle est la fondatrice du Centre for Justice, Governance and Environmental Action (CJGEA).
Biographie
Phyllis Indiatsi Omido naît en 1978 dans le village de Kidinye, au sein de la région de Vihiga. Elle a deux frères et une sœur. Elle étudie la gestion à l'université de Nairobi et travaille dans les industries au Kenya depuis plus de 15 ans. Elle n'a jamais été mariée et a un enfant nommé Kingdavid Jeremiah Indiats[1].
Une usine extrayant du plomb à partir de batteries de voitures d'occasion démarre ses activités en 2007 dans Owino Uhuru, un bidonville près de Mombasa[2],[3]. L'usine rejette des émanations de plomb dans l'environnement, dont les cours d'eau utilisés par les habitants pour se baigner. Travaillant comme cadre des ressources humaines pour cette entreprise, Phyllis Omido contribue en 2009, avec un expert de l'Autorité nationale de la gestion de l’Environnement (Nema), à une étude d'impact environnemental (EIE), non effectuée lors de l'implantation initiale[2]. La conclusion de cette étude recommande que la fonderie ferme[3], mais cette conclusion est remise en cause par la direction.
Peu de temps après cette étude, le bébé de Phyllis Omido tombe malade. A l'hôpital, le personnel soignant pense tout d'abord que c'est la fièvre typhoïde ou le paludisme, mais décèle finalement un empoisonnement au plomb[3]. Elle suspecte un lien avec l'activité de l'usine. Elle choisit trois enfants, au hasard, et obtient des analyses de sang[3]. Ces analyses mettent en avant des niveaux de plomb au-dessus des normes de sécurité établies par les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies. Elle commence alors une campagne pour la fermeture de l'usine, et crée une organisation, le Centre for Justice, Governance and Environmental Action (CJGEA)[3].
En 2012, Omido et son fils sont accostés par des hommes armés à l'extérieur de son domicile, mais réussissent à s'échapper. Ses contacts avec les chefs d'entreprise, les représentants du gouvernement de fermer l'usine et les élus restant sans suite, elle organise des manifestations. Elle est finalement arrêtée avec 16 autres membres de CJGEA. Les bureaux du CJGEA sont perquisitionnés et la police confisque des documents et des ordinateurs. Après avoir passé une nuit en prison, elle est accusée d'incitation à la violence et de rassemblement illégal. Le juge rejette les accusations et déclare l'action de Phyllis Omido et du CJGEA conforme à la loi[3].
Elle obtient ensuite l'aide de Human Rights Watch et d'autres groupes. Elle rencontre le rapporteur spécial des Nations unies sur les déchets toxiques. Cela incite le sénat kenyan à faire évaluer l'impact environnemental de l'activité. L'usine est définitivement fermée en [3],[4].
Depuis, elle participe à différentes conférences environnementales et continue le lobbying sur le gouvernement.
Elle est surnommée « la Erin Brockovich de l'Afrique de l'Est »[Par qui ?][réf. nécessaire].
Récompense
Phyllis Omido est l'un des six lauréats du prix Goldman de l'environnement, en 2015[3],[5].
Notes et références
Notes
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Phyllis Omido » (voir la liste des auteurs).
Références
- Kushner 2015, TakePart.
- Hilliar 2014, France 24.
- Pearce 2015, The Guardian.
- Staff ST 2015, Sahara Tribune.
- Atieno 2015, Daily Nation.
Voir aussi
Bibliographie
- Andrew Hilliar, « L’interminable combat d’un village kényan contaminé au plomb », France 24, (lire en ligne).
- (en) Staff BW, « Meet Phyllis Omido: Kenya’s ‘Erin Brokovich’ », The Burton Wire, (lire en ligne).
- (en) Fred Pearce, « 'East African Erin Brockovich' wins prize for closing polluting lead smelter », The Guardian, (lire en ligne).
- (en) Jacob Kushner, « The Single Mom Who Shut Down a Toxic Plant Readies for Round Two: Making Them Pay », TakePart, (lire en ligne).
- (en) Staff BBC, « Kenyan activist Phyllis Omido wins Goldman prize », British Broadcasting Corporation, (lire en ligne).
- Rédaction NA, « Kenya – La militante écologiste Phyllis Omido remporte le prix Goldman », Notre Afrik, (lire en ligne).
- (en) Staff ST, « Sahara Tribune » Kenyan environmental activist Phyllis Omido wins the prestigious Goldman prize », Sahara Tribune, (lire en ligne).
- (en) Winnie Atieno, « Environmental activist Phyllis Omido fights for Owino Uhuru residents over lead poisoning », Daily Nation, (lire en ligne).
- Pierre Rabhi et Nnimmo Basse, « 10 personnalités qui font avancer l’écologie en Afrique », Jeune Afrique, (lire en ligne).
- (en) « Global Hero Phyllis Omido, Kenya », Daily Revolution, (lire en ligne).
Liens externes
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