Phare de Gatteville

Le phare de Gatteville, ou phare de Gatteville-Barfleur, est situé sur la pointe de Barfleur (commune de Gatteville-le-Phare), dans la Manche. Il signale les forts courants du raz de Barfleur.

Historique

Les courants forts au large de la pointe de Barfleur, et les nombreux naufrages (dont le plus célèbre est sans doute celui de la Blanche-Nef) rendent indispensable l'édification d'un phare.

L'ancien phare devenu sémaphore.

En 1774, sous le règne de Louis XVI, la Chambre de commerce de Rouen décide donc de faire construire un premier phare en granite, de 25 mètres. À son sommet, un feu de bois et de charbon brûlait continuellement. Le charbon (issu des houillères de Littry[1]) était approvisionné à dos d'homme et laissait peu de repos aux gardiens. En 1780 le feu à charbon fut remplacé par un système de réverbères constitué de 16 lampes à huile dans une lanterne vitrée.

Ce phare étant trop petit pour recevoir les lentilles modernes, et trop faible pour pouvoir être exhaussé de 32 mètres, on décide en 1825 d'ériger une nouvelle tour . L'architecte et ingénieur des ponts et chaussées Charles-Félix Morice de la Rue, sous le règne de Charles X, qui dessinera ensuite le phare de la Hague, conçoit les plans du plus haut phare de l'époque (dépassé depuis par le phare de l'Île Vierge). La pose de la pierre centrale a lieu le et les travaux s'étaleront jusqu'en 1835. C'est en effet le qu'il fut allumé pour la première fois.

L'ancien phare devient sémaphore.

Celui-ci est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du , tandis que le phare et les bâtiments annexes sont classés au même titre par arrêté le suivant[2].

Caractéristiques

  • Description : tour cylindrique de 9,25 mètres de diamètre à la base et 6 mètres à la passerelle.
  • Hauteur : 74,85 mètres, le deuxième plus haut phare d'Europe[3].
  • Matériau : 11 000 blocs de granit pesant au total 7 400 tonnes.
  • Nombre de marches : 365
  • Architecte : Charles-Félix Morice de la Rue
  • Électrification : 1893

Le phare comporte autant de marches que de jours dans l'année[4], autant de fenêtres que de semaines et autant de niveaux (représentés par le nombre de fenêtres en façade) que de mois[5],[6].

Visites

Ouvert à la visite, il reçoit entre 35 000 et 39 000 visiteurs par an. Le phare ferme par mesure de sécurité lorsque le vent dépasse force 7 (50 km/h) et par temps orageux.

Dans la culture

Le film Diva, de Jean-Jacques Beineix, y a été tourné en partie, en 1980.

Notes

  1. Philippe Bernouis, « La mine de charbon de Littry, hier et aujourd’hui » [archive du ], .
  2. Notice no PA50000065, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  3. Site officiel des visites du phare.
  4. Notice no IA50000601, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  5. « Tout sur le phare de Gatteville : histoire, gardiens de phare » (consulté le ).
  6. « La côte Est joue la carte : Entre les tours Vauban, le phare de Gatteville, le village de Barfleur ou encore les plages de Quinéville », Presse de la Manche, (lire en ligne [PDF]).

Annexes

Bibliographie

  • Charles-Félix Morice de la Rue, Notice : nouveau phare de Barfleur, dans Annales des ponts et chaussées. Mémoires et documents relatifs à l'art des constructions et au service de l'ingénieur, 1er semestre 1834, p. 1-16 (lire en ligne) et planches LXXIV à LXXVI (voir)
  • Alain & Véronique Verneau, « Le Phare de Gatteville (Pointe de Barfleur, Manche) », Ornithos, Rochefort, Ligue pour la protection des oiseaux, vol. 15-3, , p. 198-205 (ISSN 1254-2962)
    (cet article détaille l'importance ornithologique du site)
  • Jean-Baptiste Auzel et Jérémie Halais, « Plan et élévation de l'ancien et du nouveau phare de Barfleur », dans 1000 ans de Normandie, Gand, Snoeck, (ISBN 978-94-6161-367-7), p. 206-207

Articles connexes

Liens externes

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