Petite France (Strasbourg)

La Petite France est un quartier du centre historique de Strasbourg. Il est classé au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1988.

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Petite France

L'Ill et la place Benjamin-Zix.
Administration
Pays France
Collectivité territoriale Collectivité européenne d'Alsace
Ville Strasbourg
Canton Canton de Strasbourg-1
Géographie
Coordonnées 48° 34′ 51″ nord, 7° 44′ 26″ est
Cours d’eau Ill : canal de navigation, canal du moulin Spitz, canal du moulin Düntz et canal du moulin Zorn
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Strasbourg
Petite France

    Le quartier est délimité au nord par la rue du Bain-aux-Plantes, la place Benjamin-Zix et la rue des Dentelles ; à l'est par la rue du Pont-Saint-Martin, le pont Saint-Martin et la passerelle des Moulins ; au sud par le canal du moulin Zorn ; à l'ouest par les ponts couverts.

    Historique

    Le quartier de la Petite France n'apparaît, en tant qu'unité urbaine, qu'au cours du XXe siècle. À l'origine le terme de « Petite France » était en effet réservé au terre-plein qui sépare le canal du moulin Spitz et le canal de navigation [1]. L'expression s'étendit jusqu'à englober au cours du XXe siècle trois entités jusqu'alors distinctes à savoir : les ponts couverts, le quartier des Moulins et les environs de la rue du Bain-aux-Plantes, dont les créations remontent au Moyen Âge. En ce sens, la Petite France ne constitue pas un quartier historique de la ville stricto sensu mais plutôt d'un quartier pittoresque qui a émergé comme une image d'Épinal de l'Alsace avec ses maisons à colombages formant des ruelles étroites au bord de l'Ill.

    La rue du Bain-aux-Plantes – dont une partie est également nommée le quartier des tanneurs – était occupée par de nombreuses tanneries comme en témoignent encore les maisons les plus anciennes qui sont dotées de grenier ventilés destinés au séchage des peaux. Le quartier des Moulins était quant à lui peuplé de meuniers. Les territoires de l'actuelle Petite France étaient pauvres et de mauvaise fréquentation. On y trouvait des bourreaux et des prostitués[2] mais également des pêcheurs. Du fait de cette pauvreté, les maisons étaient construites en pan de bois, qui donnent aujourd'hui son identité au quartier.

    En 1687, on y transféra du Finkwiller un établissement destiné aux malades de la syphilis, alors appelé « mal des Français », qui donna par la suite son nom au quartier (voir « Historique du nom de la Petite France » ci-dessous). Jusqu'au XIXe siècle, la rue du Bain-aux-Plantes était séparée du quartier Saint-Thomas par le fossé des Tanneurs qui fut comblé en 1840 et permit la création de la place Benjamin-Zix.

    Historique du nom de la Petite France

    Comme mentionné ci-dessus, le quartier de la Petite France semble n'être apparu sous cette dénomination qu'au cours du XXe siècle. En effet, ni Adolphe Seyboth, ni Frédéric Piton, n'en parlent dans leurs ouvrages sur l'histoire de l'urbanisme de Strasbourg parus à la fin du siècle précédent[1],[3],[4]. Le terme « im kleinen Frankreich » [Note 1] désigne alors uniquement le terre-plein séparant le canal du moulin Spitz et le canal de navigation [1].

    Jusqu'au XIXe siècle, les trois entités qui forment aujourd'hui le quartier étaient désignées « am Pflanzbad », « der Mühlenplan » et « bei den Gedeckten Brücken » [Note 2]. « Am Pflanzbad » [Note 3] désignait les actuelles rue et impasse du Bain-aux-Plantes qui étaient alors séparées de la rue des Dentelles par le fossé des Tanneurs qui coulait en lieu et place de l'actuelle rue du Fossé-des-Tanneurs et de la place Benjamin-Zix. Le « Mühlenplan » [Note 4] correspond aujourd'hui encore à la rue des Moulins, qui est parfois appelée le quartier des moulins.

    L'origine de l'expression « Petite France » est à chercher dans le nom d'un établissement accueillant les personnes atteintes de la syphilis initialement fondé au Finkwiller[2] puis transféré en 1687 dans un nouveau bâtiment construit au n°6 rue des Moulins [1] sur l'actuel quai de la Petite-France et baptisé « zum Französel »[Note 5].

    Le fondation en 1503 du premier hospice situé au Finkwiller fit suite au retour des bandes de lansquenets du roi de France Charles VIII qui venaient d'assiéger Naples et ramenaient avec elles une nouvelle maladie, la syphilis, dès lors appelé « mal des Français ».

    Au XVIIIe siècle l'endroit a été appelé Hôpital des Incurables[1] puis la maison rebaptisée La Petite France en 1795[1]. Après quoi l'expression a désigné le terre-plein sus-nommé, sur lequel était construit l'hospice, puis le quartier formé par ce qui était anciennement appelé « am Pflanzbad » et le « Mühlenplan ».

    Description

    Quartier pittoresque, très prisé par les touristes et comportant de nombreux restaurants, la Petite France est traversée par les canaux des moulins Zorn (« Zornmühle »), Düntz (« Düntzmühle ») et Spitz (« Spitzmühle ») ainsi que par le canal de navigation. Elle a conservé un grand nombre de maisons à colombages, dont la maison des Tanneurs et la maison Haderer.

    La Petite France compte deux églises : l'ancienne église Saint-Martin, à côté du pont du même nom, qui accueille aujourd'hui le théâtre TJP et l'église méthodiste de Sion sur la place Benjamin-Zix juste en face de la maison des Tanneurs.

    Les anciennes Glacières de Strasbourg ont cessé leurs activités en 1990. Elles abritent désormais un hôtel.

    Les ponts couverts, formés par quatre tours, ferment le quartier à l'ouest. Juste en amont se trouve le barrage Vauban.

    Nota bene : la rue des Dentelles ne fait pas proprement partie du quartier de la Petite France. En effet, avant le comblement du fossé des tanneurs, elle en était exclue ; ce qui se remarque par ailleurs à l'architecture de ses maisons souvent construites en maçonnerie alors que les habitats de la Petite France était fait de colombages.

    Galerie

    Notes et références

    Notes

    1. trad. « dans la Petite France ».
    2. trad. « aux ponts couverts ».
    3. trad. « au bain aux plantes ».
    4. trad. « le quartier des moulins ».
    5. trad. « au petit Français ».

    Références

    1. (de) Adolphe Seyboth, Das alte Strassburg, vom 13. Jahrhundert bis zum Jahre 1870, Strassburg, Heitz & Mündel,
    2. Jessica Leuck, Le « Blatterhaus » de Strasbourg : son histoire, son fonctionnement et ses malades de la fin du XVe siècle jusqu’en 1686.
    3. Frédéric Piton, Strasbourg Illustré,
    4. Adolphe Seyboth, Strasbourg historique et pittoresque, depuis son origine jusqu'en 1870,

    Annexes

    Articles connexes

    Liens externes

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