Dépôt des Perses

Le « dépôt des Perses », souvent appelé par son équivalent allemand Perserschutt, désigne les vestiges de sculptures et d'éléments architecturaux brisés ou endommagés par l'armée perse de Xerxès Ier sur l'acropole d'Athènes en , lors de la seconde guerre médique et mis au jour à la fin du XIXe siècle sur la terrasse est de l'Acropole et dans la zone comprise entre le Parthénon et l'Érechthéion.

Dépôt des Perses
Perserschutt

Fouilles d'une fosse au nord-ouest de l’Érechthéion, en 1909.
Localisation
Pays Grèce
Le Perserschutt, photographié en 1866, juste après la fouille. L'Athéna Angélitos est à gauche, le Moschophore au milieu et l'éphèbe de Critios à droite.

Histoire

Lorsque les Athéniens qui avaient fui la ville revinrent chez eux après le départ des Perses, ils retrouvèrent la cité entièrement pillée et incendiée, et la plupart des temples vandalisés ou détruits. Les objets profanés furent enterrés selon la coutume, lors de cérémonies et dans le plus grand respect. Puis le sommet de l'Acropole fut nivelé et les temples furent reconstruits.

Vestiges du dépôt des Perses

Les vestiges du Perserschutt furent découverts pour la première fois en 1863-1866 par l'archéologue français Charles Ernest Beulé. Le reste fut mis au jour en 1885-1890 par l'archéologue grec Panagiotis Kavvadias et par les architectes allemands Wilhelm Dörpfeld et Georg Kawerau. Parmi ces artéfacts se trouvent des sculptures célèbres comme l'éphèbe de Critios, le Moschophore et l’Athéna Angélitos. Les fouilles ont été publiées en 1906[1].

Sculptures du dépôt des Perses

Objet Description Origine et datation
624

Moschophore

Le Moschophore (ou Moscophore, ou Moschophoros) est un kouros de style archaïque portant sur ses épaules un jeune veau destiné au sacrifice.

Statue en calcaire, trouvée en 1864 sur l'acropole d'Athènes, brisée par les Perses en 480. Il manque le bas du visage, les mains et le bas des jambes.

Acropole d'Athènes

ca. 570 av. J.-C.

590

Cavalier Rampin

Statue archaïque, fragmentaire, trouvée lors du creusement des fondations de l'ancien musée de l'Acropole.

Le torse et les fragments du cheval ont d'abord été trouvés en 1867. Ils sont désormais conservés et exposés au nouveau musée de l'Acropole.

Puis ce fut la découverte de la tête, en 1877, acquise par le collectionneur français Georges Rampin, qui en fit don au musée du Louvre, où elle se trouve toujours.

Acropole d'Athènes

ca. 550 av. J.-C.

679

Korè au péplos (el)

Korè archaïque aux formes douces, trouvée en 1886 dans le même dépôt.

Traces de polychromie. Hauteur : 1,20 m.

Peut-être attribuable au même sculpteur que le cavalier Rampin.


Voir aussi : Korai de l'Acropole d'Athènes

Acropole d'Athènes

ca. 540 / 530 av. J.-C.

681

Korè d'Anténor

Trouvée en trois fragments en 1882 et 1888. Hauteur : 2,01 m.

Il manque le bras droit, une partie de jambes, et le visage est endommagé.

La jeune femme porte ses cheveux en boucle, une couronne, un chiton et un himation.

Deux inscriptions, sur la base, indiquent que la statue est l'œuvre du sculpteur Anténor et qu'elle a été dédiée par un certain Néarchos.

Acropole d'Athènes

ca. 530 / 520 av. J.-C.

140
Athéna Angélitos ou Athéna d'Euènôr

Photographie des fouilles de 1866.

La déesse porte l'égide et le péplos.

Il manque le bras gauche et l'avant-bras droit. La tête n'a jamais été retrouvée.

Une inscription indique que la statue a été dédiée à Athéna par Angélitos et sculptée par Euènôr.

Acropole d'Athènes

ca. 480 av. J.-C.

689

Tête d'éphèbe blond de l'Acropole

Fragment d'une statue de jeune homme, du premier classicisme ou style sévère. Les hanches ont également survécu à l'état de fragment.

Marbre avec traces de peinture brun jaune dans les cheveux.

Hauteur : 25 cm.

Acropole d'Athènes.

Vers 490 / 480 av. J.-C.

698

Éphèbe de Critios

Kouros du premier classicisme ou style sévère, trouvé incomplet en 1865, en creusant les fondations de l'ancien musée de l'Acropole.

Brisé lui aussi lors du sac de l'Acropole durant la seconde guerre médique, en

Marbre de Paros.

Attribué au sculpteur Critios.

Acropole d'Athènes

Avant 480 av. J.-C.

686 - 609

Coré d'Euthydikos dite « La Boudeuse »

Coré de style sévère.

Partie haute découverte à l'est du Parthénon en 1882 ; partie basse près de l'Érechthéion en 1886.

Marbre de Paros.

Inscription sur le socle en Pentélique : « Euthydikos, fils de Thaliarchos, a dédié (cette statue) ».

Acropole d'Athènes

ca. 490 / 480 av. J.-C.

Temple archaïque dit « Hécatompédon »

Objet Description Origine et datation
35

Hécatompédon

Fragments du fronton du temple archaïque dit Hécatompédon « temple de cent pieds », situé sur l'acropole d'Athènes, à l'emplacement du Parthénon actuel et démoli en -490, après la victoire de Marathon. À cette place se sont donc succédé trois temples : l'Hécatompédon (avant -490), puis le très éphémère Préparthénon (de -490 à -480, inachevé), enfin le Parthénon.

Monstre à triple corps et queue de serpent.

Le premier monstre apporte l'eau, le second, le feu et le troisième, l'air.


Acropole d'Athènes

ca. -570.

9 - 55

Apothéose d'Héraclès (el)

Fronton archaïque de petite taille, figurant la réception d'Héraclès par Zeus et Héra.

Éléments brisés d'un fronton archaïque, découverts en 1888 à l'est du Parthénon. Ce fronton peut appartenir au premier temple dit « Hécatompédon » ou à un autre bâtiment annexe.

Hauteur : 94 cm

Acropole d'Athènes

Vers -570 / -550

Notes et références

Bibliographie

  • Panagiotis Kavvadias, Georg Kawerau: Die Ausgrabung der Akropolis vom Jahre 1885 bis zum Jahre 1890, Athènes, 1906
  • Jens Andreas Bundgaard: The Excavation of the Athenian Acropolis 1882—1990. The Original Drawings edited from the papers of Georg Kawerau, Copenhague, 1974
  • Astrid Lindenlauf: Der Perserschutt auf der Athener Akropolis (Wolfram Hoepfner: Kult und Kultbauten auf der Akropolis, International Symposium, 7-9 July 1995, Berlin) Berlin, 1997, pp. 45–115
  • Martin Steskal: Der Zerstörungsbefund 480/79 der Athener Akropolis. Eine Fallstudie zum etablierten Chronologiegerüst, Antiquitates – Archäologische Forschungsergebnisse, t. 30. Verlag Dr. Kovač, Hambourg, 2004, (ISBN 978-3-8300-1385-3)

Articles connexes

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