Peine de mort en Arabie saoudite

L'Arabie saoudite est un pays pratiquant la peine de mort.

Selon le site Death Penalty Worldwide, il y a eu en Arabie saoudite au moins 26 exécutions en 2010, au moins 82 en 2011, au moins 79 en 2012, au moins 79 en 2013, au moins 90 en 2014, au moins 158 en 2015, au moins 154 en 2016, au moins 146 en 2017, et au moins 149 en 2018.

L’homicide, le viol, le vol à main armée, le trafic de drogue, la sorcellerie, l’adultère, la sodomie, l’homosexualité, le sabotage, le terrorisme, l'incendie volontaire, et l’apostasie (abandon de la foi islamique) ainsi que la trahison y sont punis de mort.

Les exécutés sont très généralement décapités d'un coup de sabre, ou lapidés pour l'adultère, rarement par d'autres méthodes comme le crucifiement ou l'arme à feu[1].

L’assistance d'un avocat avant le procès et la représentation légale en salle est régulièrement déniée aux prévenus[2].

Statistiques

Nombre d'exécutions par an :

Quelques exemples en 2011

En 2011, l'ambassade d'Indonésie a apporté son soutien à ses 15 ressortissants condamnés à mort. Neuf ont été graciés (certains acquittés et libérés), les procédures judiciaires sont en cours pour les 6 autres[5].

En , le procureur général d'Arabie saoudite a requis la peine de mort contre des accusés dans l'attentat qui avait coûté la vie à quatre Français en [6].

En également, un Mauritanien, Mohamed El Mamy Baba Ould Baba, a été exécuté à Médine pour le viol de trois femmes[7].

Quelques exemples en 2012

En 2012, Mustafa al-Zine et Anas al-D'him ont été décapités le 2 janvier pour trafic de drogue[8].

En , le travailleur immigré népalais Umesh Yadav échappe à la décapitation pour le meurtre de son collègue Muhammed Wazir. Le soutien de l'ambassadeur et une certaine somme d'argent versée (plus de 30 000 Riyal, la première offre) par le Népal ont permis d'obtenir le pardon de la famille de la victime[9],[10].

Le , Sami al-Mekhlafi, condamné à mort pour avoir agressé sexuellement et tué une petite fille, a été décapité au sabre à Médine[11].

Le , Jahaz al-Baqmi est exécuté à Taif pour avoir poignardé un homme[12].

Le à Al-Baha, Abulrahman Al-Qarni a été décapité pour meurtre[13].

Manifestation à Téhéran contre l'exécution de Nimr al -Nimr. en 2016

Quelques exemples en 2016

Le , l'Arabie saoudite exécute 47 personnes en une seule journée ; les condamnés sont des opposants chiites — notamment le cheikh Nimr Baqr al-Nimr décapité, puis crucifié, pour sédition[14]— ainsi que des djihadistes liés à Al-Qaïda ou à l'État islamique[15].

Quelques exemples en 2017

Ali al Nimr, Abdullah al Zaher et Dawood al Marhoon, membres de la communauté chiite d'Arabie saoudite ont été arrêtés pour des infractions qu'ils auraient commises alors qu'ils avaient moins de 18 ans, et qui ont affirmé qu'on les avait torturés dans le but de leur extorquer des « aveux » afin de les condamner à mort, ce qui n’a pas eu lieu en fin de compte.

La famille d'un autre jeune homme, Abdulkareem al Hawaj, a été informée par des représentants de l'appareil judiciaire que la Cour suprême avait confirmé la peine de mort prononcée contre lui pour des infractions liées à sa participation à des manifestations contre le gouvernement. Il n'était âgé que de 16 ans quand il a participé à ces manifestations ; il a épuisé toutes les voies de recours dont il disposait et sera exécuté dès que le roi aura ratifié sa condamnation à mort.

Yussuf Ali al Mushaikhass a été exécuté en même temps que trois autres hommes chiites à Qatif, dans la province de l'Est, pour des infractions à la législation antiterroriste liées à leur participation à des manifestations contre le gouvernement entre 2011 et 2012. Il a été condamné à l'issue d'un procès manifestement inique, reposant en grande partie sur des « aveux » arrachés sous la torture.

Said al Saiari a été exécuté dans la ville de Najran, dans le sud-ouest de l'Arabie saoudite. Il a été déclaré coupable du meurtre d'un autre Saoudien par le tribunal qui avait pourtant conclu qu'il n'y avait pas suffisamment d'éléments de preuve pour établir sa culpabilité dans cette affaire. Il a donc été mis à mort malgré un manque de preuves à son encontre.

Quelques exemples en 2018

Elias Abulkalaam Jamaleddeen est reconnu coupable de meurtre, vol et tentative de viol[16]. Il est exécuté par crucifiement en [16].

Quelques exemples en 2019

Trente-sept Saoudiens ont été exécutés le mardi dans le royaume après avoir été condamnés pour « terrorisme », un des suppliciés a ensuite été crucifié, un traitement que le royaume réserve aux auteurs de crimes particulièrement graves[17].

Ces exécutions massives ont eu lieu dans cinq régions : la capitale Ryad, les villes saintes de La Mecque et de Médine, la région sunnite d’Al-Qassim (centre) et celle de la Province orientale où se concentre la minorité chiite[17].

Liens externes

Références

  1. « The Death Penalty in Saudi Arabia », sur www.deathpenaltyworldwide.org, Cornell Law School
  2. http://www.abolition.fr/ecpm/french/fiche-pays.php?pays=SAU
  3. « Peine de mort en 2020 : ce qu’il faut retenir en chiffres », sur Amnesty France (consulté le )
  4. « L’Arabie saoudite exécute 47 personnes, dont le cheikh chiite Al-Nimr », Le Monde.fr, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  5. « Indonesia Gets Reprieve for 9 Death Row Inmates in Saudi Arabia »
  6. http://www.liberation.fr/depeches/01012380344-attentat-anti-francais-en-arabie-peine-de-mort-requise-contre-des-accuses
  7. « Newsletter : Points Chauds Online : 1er PORTAIL MAURITANIEN DE L'ACTUALITÉS sur le MAGHREB et L'AFRIQUE FRANCOPHONE », sur www.pointschauds.info
  8. « Saudi Arabia inaugurates 2012 with two beheadings »
  9. http://www.myrepublica.com/portal/index.php?action=news_details&news_id=39978
  10. « Saudi Arabia: Nepalese on death row pardoned »
  11. « Arabie: un pédophile meurtrier décapité », sur FIGARO,
  12. « Saudi beheads man as UN cries foul »
  13. « Saudi beheads man convicted of murder »
  14. « Arabie saoudite: le cheikh al-Nimr exécuté parmi près de 50 personnes - Moyen-Orient - RFI », sur rfi.fr, https://plus.google.com/117722750075017576258/ (consulté le )
  15. L’Arabie saoudite exécute 47 personnes, dont le cheikh chiite Al-Nimr, Le Monde avec AFP et Reuters, 2 janvier 2016.
  16. Le Dauphiné, « Un condamné à mort crucifié en pleine crise avec le Canada », sur ledauphine.com
  17. Le Nouvel Observateur, « Arabie saoudite : 37 hommes exécutés après avoir été condamnés pour « terrorisme » », sur nouvelobs.fr
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