Paysandisia archon

Paysandisia archon, le Papillon du palmier ou Castnide du palmier, est une espèce de lépidoptères (papillons) de la famille des Castniidae. Elle est l'unique représentante du genre monotypique Paysandisia. Comme son nom l'indique, sa chenille se nourrit des tiges et des troncs des palmiers. Il est parfois nommé par erreur "Sphinx du palmier" ou "Bombyx du palmier", mais sa famille (les Castniidae) est éloignée de la famille des Sphinx (Sphingidae) ou des Bombyx (Bombycidae).

Paysandisia archon
Paysandisia archon
Classification
Règne Animalia
Embranchement Arthropoda
Classe Insecta
Super-ordre Endopterygota
Ordre Lepidoptera
Famille Castniidae
Sous-famille Castniinae
Tribu Gazerini

Genre

Paysandisia
Houlbert, 1918

Espèce

Paysandisia archon
(Burmeister, 1879)
Paysandisia archon

Originaire de l’Uruguay et du centre de l’Argentine, cette espèce a été introduite accidentellement dans le Sud de l’Europe, où elle se diffuse assez rapidement et est considérée comme une espèce ravageuse, détruisant des milliers de palmiers en Europe méditerranéenne.

Description

Papillon

L'imago de Paysandisia archon est un grand papillon, avec une envergure de 9 à 11 cm. Les ailes antérieures sont vert-bronze foncé striées de brun, les ailes postérieures sont rouge orangé brillant avec des marques grasses noir et blanc. La femelle, en général plus grande que le mâle, se reconnaît facilement à son ovipositeur proéminent, aux ailes moins colorées et à de discrets ocelles sur les deux faces des ailes antérieures

À l’instar d’autres castniidés, cette espèce vole de jour et a des antennes en massue.

Chenille

La larve est une grosse chenille blanchâtre, grasse, de 8 à 10 cm de long, qui se nourrit des tiges et des troncs des plantes hôtes, des palmiers.

Chrysalide

L’espèce se nymphose dans un cocon en incorporant des fibres de palmier à l’intérieur de la galerie larvaire.

Biologie

Période de vol

Les adultes volent de juin à septembre. On notera leur présence régulière et quotidienne sur les palmiers, entre 12h et 14h30 environ.[réf. nécessaire]

Plantes-hôtes

Les plantes-hôtes sont diverses espèces de la famille des Arecaceae, des palmiers.

Dans l'habitat naturel, les hôtes sont le Butia argentin Butia yatay, Syagrus romanzoffiana et Trithrinax campestris.

Dans l'aire d’introduction, les hôtes sont le Palmier nain Chamaerops humilis, le Dattier des Canaries Phoenix canariensis, le Palmier-dattier Phoenix dactylifera et Phoenix reclinata, des Livistona spp dont le Latanier de Chine Livistona chinensis, le Latanier pleureur Livistona decipiens et Livistona saribus, le palmier de Chine Trachycarpus fortunei, Washingtonia filifera et des Sabal.

Parasitisme

Le nématode Steinernema carpocapsae est un ver microscopique qui contamine la larve du papillon ainsi que celle du Charançon rouge des palmiers (Rhyncophorus ferrugineus). La mort par septicémie tue avec 100 % d'efficacité[réf. nécessaire], mais le parasite ne survit pas à la mort de son hôte.

Distribution géographique

Le Papillon du palmier est indigène en Amérique du Sud : dans le Nord de l'Argentine, l'Ouest de l'Uruguay, le Paraguay et le Sud-Est du Brésil. Il a été introduit en Europe : en Espagne, Italie et dans le Sud de la France[1].

Caractère ravageur

Dégâts des chenilles de Paysandisia archon sur des palmiers.

Depuis son arrivée dans le Sud de la France au milieu des années 1990 (probablement dans des exemplaires adultes de Trithrinax importés d’Argentine), le Papillon du palmier s’est répandu le long des côtes de la Méditerranée jusqu’en Espagne et en Italie. En France, il touche désormais dix-sept départements, dont tous les départements côtiers de Provence-Alpes-Côte d'Azur et du Languedoc-Roussillon, et s’étend vers la Gascogne[2]. On craint qu’en l’absence de moyens capables de maîtriser cette expansion, il ne touche toutes les cultures de palmiers de ces pays[3]. Un autre ravageur des palmiers sévit aussi depuis 2006 en Europe méditerranéenne : le Charançon rouge des palmiers.

Dans leur habitat naturel, les dégâts causés par les chenilles de Paysandisia archon ne sont pas très importants et l’espèce n’est pas considérée comme un ravageur, mais depuis son introduction en Europe, elle devient un sujet de préoccupation important à cause des dégâts parfois irrémédiables qu’elle provoque sur les palmiers tant indigènes qu’exotiques.

Méthodes de lutte

L'utilisation de produit biologique à base de spores de Beauveria bassiana permet le contrôle de ce ravageur. On utilise aussi des hyménoptères trichogrammes, dont la larve se développe aux dépens de ses œufs.[réf. nécessaire]

Systématique

L'espèce Paysandisia archon a été décrite par l'entomologiste argentin Hermann Burmeister en 1879, sous le nom initial de Castnia archon. La localité type est l'Argentine[1].

Le genre Paysandisia a été décrit par l'entomologiste français Constant Houlbert en 1918. Paysandisia archon en est l'espèce type (par l'intermédiaire de son synonyme junior subjectif Castnia josepha Oberthür, 1914) et l'unique espèce. Il est classé dans la famille des Castniidae, la sous-famille des Castniinae et la tribu des Gazerini.

Synonymie pour l'espèce

Noms vernaculaires

  • le Papillon du palmier
  • la Castnide du palmier

Utilisation

Mieux connue en République Démocratique du Congo sous le nom de "mpose", la larve de ce papillon est une nourriture courante. De préférence frite à l'huile, elle a un goût assez doux.[réf. nécessaire]

Références

  1. (en) « Paysandisia archon », sur funet.fi (consulté le ).
  2. Lépi'Net.
  3. Une nouvelle espèce pour la France, Paysandisia archon (Burmeister, 1879), un ravageur de palmiers (Castniidae) par Xavier Mérit et Véronique Mérit, 2002, Bulletin des Lépidoptéristes parisiens, vol. 11 N° 32
  4. Oberthür, 1914; Etud. Lépid. Comp. 9 (2) : 63, pl. 257, f. 2164-2165

Liens externes

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