Paul Guillaume (marchand d'art)

Paul Guillaume, né à Paris le et mort dans la même ville le , est un marchand et collectionneur français d’art moderne.

Pour les articles homonymes, voir Paul Guillaume et Guillaume.

La majeure partie de sa collection est conservée à Paris, au musée de l'Orangerie.

Biographie

Paul Guillaume et Amedeo Modigliani à Nice en 1917, Musée de l'Orangerie.

Paul Guillaume découvre et est l'un des premiers à organiser des expositions d'art africain qu'il présente d'abord dans son garage à Montmartre puis dans sa galerie à Paris. Son ami Guillaume Apollinaire, rencontré en 1911, lui fait connaître le Tout-Paris artistique. Ainsi, dans sa galerie parisienne, il présente et vend les œuvres des peintres Chaïm Soutine et surtout Amedeo Modigliani qui peint plusieurs portraits de lui.

Pendant la Première Guerre mondiale, il expose les œuvres de la période dite « métaphysique » de Giorgio De Chirico sur la scène du théâtre du Vieux-Colombier, tout en exposant André Derain, Pablo Picasso, Henri Matisse et Kees van Dongen dans sa galerie rue de Miromesnil.

Il épouse en à Paris Juliette Lacaze (1898-1977)[3] qu'il surnomme « Domenica ». Le couple vit d'abord avenue de Messine puis dans un luxueux appartement de 600 m2 au no 22 de l'avenue du Bois à Paris[4].

En 1922, il conseille et fournit en tableaux Albert Barnes, ce richissime Américain qui crée près de Philadelphie la fondation qui porte son nom.

Paul Guillaume est enterré à Buffignécourt (Haute-Saône) ? Depuis , il repose au cimetière de Passy (Paris).

Chapelle funéraire au cimetière de Passy.

Affaire Lacaze

Après la mort de Paul Guillaume, sa collection d’œuvres d’art est modifiée par sa veuve, remariée en 1941 avec l'architecte Jean Walter, dont elle a été la maîtresse pendant la maladie de Paul Guillaume. La collection est achetée par l'État, sous réserve d'usufruit, avec la participation de la Société des amis du Louvre. La succession de cette collection est à l'origine de l'« affaire Lacaze » : les dispositions testamentaires de Paul Guillaume ayant prévu que si son épouse n'avait pas d'enfant de lui, une fondation en serait héritière. Domenica Guillaume simule alors une grossesse, obtient un certificat de grossesse et finalise son stratagème en adoptant un enfant, nommé Jean-Pierre Guillaume, grâce à Marcelle Riembault[5].

En 1959, Jean-Pierre Guillaume accuse le Dr Maurice Lacour, amant de Domenica Walter, et son frère Jean Lacaze de complot visant à l'assassiner. Lacour est condamné à la prison. L'entregent et la fortune de Domenica Walter lui évitent l'inculpation, mais une partie de la collection Walter-Guillaume (16 Cézanne, 23 Renoir, 5 Modigliani, 12 Picasso, 10 Matisse, 27 Derain et 22 Soutine, estimée à plus d'un milliard de dollars) est finalement cédée à l'État en 1959 et 1963. La collection n’intégrera définitivement les murs du musée de l'Orangerie qu'après la mort de Domenica Walter en 1977[6]. Elle y est conservée depuis 1984 aux côtés des Nymphéas de Claude Monet.

Notes et références

  1. « Novo Pilota » : « nouveau pilote ».
  2. « Paul Guillaume, Novo Pilota », notice sur musee-orangerie.fr.
  3. liberation.fr.
  4. Jean-Marie Rouart, « L'affaire Domenica Walter », Paris Match, semaine du 4 au 10 août 2016, p. 68-75.
  5. « L'affaire Lacaze », sur ina.fr.
  6. (en) John Richardson, « Crimes of the art », sur Vanity Fair, .

Annexes

Bibliographie

  • Paul Guillaume, La Sculpture nègre et l'Art moderne, Toulouse, Toguna, 1999.
    Texte lu en anglais lors d'une conférence à la Fondation Barnes, le 4 avril 1926.
  • Florence Trystram, La Dame au grand chapeau, l’histoire vraie de Domenica Walter Guillaume, Paris, Flammarion, 1996.

Liens externes

  • Portail de Paris
  • Portail des collections
  • Portail de l’histoire de l’art
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.