Paul Desarnauts

Paul Marie Adrien Desarnauts, né le à Castelnaudary et mort en mai 1922 à Toulouse, est un avocat, docteur en droit et mainteneur de l'Académie des Jeux floraux.

Biographie

Paul Desarnauts naquit à Castelnaudary, le . Son père, Auguste Desarnauts, était alors Procureur impérial à Montauban. Il devait poursuivre sa carrière comme Procureur impérial à Toulouse, Président du Tribunal de cette ville et Procureur impérial de la Seine [1],[2],[3].

Le jeune Paul Desarnauts fit ses études au lycée de Toulouse « où s'affirmèrent, aussitôt, les rares aptitudes de sa précoce intelligence. » En effet, on rapporte que, « lors d'un concours en vers latins, où les élèves devaient traiter ce sujet "La vapeur et ses applications modernes" Paul Desarnauts, stimulé sans doute par l'amusant paradoxe de célébrer dans la langue de Virgile et d'Ovide une découverte du dix-neuvième siècle, composa, en trois heures, cent vingt vers latins. »[4]

Il s'inscrivit ensuite à la Faculté de droit de Toulouse. Il fut licencié, puis docteur et, le , prit inscription au Barreau de Toulouse. Lauréat de la Conférence en 1880, il allait connaître très vite le succès[4],[5],[6],[7].

Dans quels sentiments Paul Desarnauts aborda sa carrière, nous pouvons l'induire des conseils qu'il donnait plus tard aux jeunes stagiaires : « C'est bien, disait-il, d'être fier de sa profession, c'est mieux encore de l'aimer... Croyez-moi, jeunes gens, faites avec votre profession un marriage d'inclination. »[4],[8]

Grand avocat d'assises, Paul Desarnauts obtint des acquittements retentissants, notamment en 1895, dans un procès en fraudes électorales concernant la ville de Toulouse[5]. En 1894, il devint mainteneur de l'Académie des Jeux Floraux, une des plus anciennes sociétés littéraires, fondée à Toulouse en 1323, qui récompense chaque année lors d’un concours, les auteurs des meilleures poésies[4],[9]. Il fut élu bâtonnier de l'Ordre des avocats de Toulouse, en 1907, à l’unanimité, et de même en 1908[4],[10]. Au moment de la Première Guerre mondiale, il plaida éloquemment la cause des emprunts de la défense nationale[4],[5].

« Le succès de M. Desarnauts fut immense et marqua, au Barreau, un apogée qui n'a pas connu de déclin. On le savait au loin : de Montpellier à Agen, des Cévennes aux Pyrénées, sa notoriété prit un essor qui est allé croissant jusqu'au dernier jour. »[4] « Sa renommée lui vint, par dessus tout, de son éloquence : il fut, au vrai sens du mot, un orateur. »[4]

Paul Desarnauts épousa, en 1895, Marie Deffès, la nièce du préfet des Bouches-du-Rhone, à l'église Saint-Jérôme de Toulouse[11]. Il meurt le à son domicile, 29 rue de la Dalbade.

La rue Desarnauts à Toulouse est nommée en son hommage[12].

Références

  1. Recueil de l'Académie des Jeux Floraux, Toulouse, Les Frères Douladoure, (lire en ligne)
  2. Jean Girou, Vies des Personnages Célèbres de l'Aude, Montpellier, Causse, Graille & Castelnau, (lire en ligne), p. 249
  3. Pascal Plas, Barreau, politique et culture à la Belle Epoque, PULIM, , p. 210-212
  4. J.R. de Brousse, « La Vie de la Société », L'Auta, (lire en ligne)
  5. Jean-Louis Gazzaniga, Histoire des avocats et du barreau de Toulouse du XVIIIe siècle à nos jours, Privat, , p. 259
  6. Paul Desarnauts, De la Condition civile de l'étranger dans l'antiquité, et de la personnalité des lois dans les temps modernes, Université de Toulouse. Faculté de droit et des sciences économiques,
  7. Paul Desarnauts, La Société de Jurisprudence de Toulouse, Toulouse, Paul Privat, (lire en ligne)
  8. Recueil de l'Académie des Jeux Floraux, (lire en ligne)
  9. Jean-Louis Gazzaniga, Défendre par la parole et par l'écrit, Presses de l'Université des Sciences Sociales, , p. 337
  10. Ferrari, « Le Monde et la Ville », Le Figaro, (lire en ligne)
  11. « Les rues de Toulouse », sur Annuaire des Mairies et Villes de France
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