Patrick Cloux

Patrick Cloux est un prosateur et poète français né le à Riom dans le Puy de Dôme.

Biographie

Après un baccalauréat en Histoire de l’art, puis des études de philosophie, ne souhaitant pas enseigner, il se dirige naturellement vers le métier de libraire. Son amitié avec Georges Monti dès le début de la création des éditions Le temps qu’il fait, développera chez lui cette passion de l’échange direct et du devenir physique et concret du commerce du livre et de sa réception culturelle. Bien d’autres rencontres l’enrichiront. Entre amis, familles, voyages et lectures, l’auteur fut toujours largement épaulé. Ses bons contacts avec Georges Haldas et la fidélité créatrice et nomade de Jil Silberstein vont l’autoriser à partir de ses 35 ans peu à peu à écrire. Un vrai attachement à la nature fut aussi décisif dans son envie de vivre en retrait. Son paysage de prédilection reste celui du massif du Caroux où il a passé avec sa femme Colette Tixier, pas mal de jours à marcher, mais aussi ceux de la Drôme, du Maroc et des îles grecques. La rencontre avec le photographe Joël Damase débouchera sur une collaboration fructueuse aux éditions du Miroir. Ils feront ensemble entre autres projets un beau livre de photographies « Auvergne immense et libre » qui connut un franc succès. Patrick Cloux s’occupant d’une collection d’auteurs de la région éditera des anciens comme Pourrat et Gachon, mais aussi des écrivains contemporains tels que Graveline, Ricros, Mialon, Langlois. Après avoir été employé de librairie durant plus de vingt ans dans trois librairies successives à Clermont Ferrand, il deviendra pendant une dizaine d’années représentant d’édition à Paris, puis en Rhône-Alpes pour les éditions et la diffusion Actes Sud. Il vit maintenant à la campagne aux abords de la Creuse. En 2019, il perd sa femme à la suite d’une longue maladie et se retrouve seul après quarante ans de vie commune. Il est l’auteur d’une vingtaine de livres publiés. Son style est précis et quelquefois savant et baroque. Il interroge sans cesse les formes populaires du savoir. Aussi a-t-il recours à une sorte de chronique littéraire personnelle, courte, chargée de sens et drageonnante, assez proche d’une forme d’étonnement, de remerciement et de célébration. Il se sent souvent en accord avec une écriture faite d’incises, de retours sur soi et de notes précises, dont Philippe Jaccottet, au moins pour une génération de lecteurs assidus, a ouvert sans heurt la voie. Une certaine luminosité doit traverser la page. La Merveille est tapie dans les détails. Ses auteurs de dilection pour n’en citer que cinq comme les cinq doigts d’une main sont Charles-Albert Cingria, Georges Perros, Robert Walser, Lawrence Durrell et Nicolas Bouvier, mais la liste est sans fin tant lire reste une activité irradiante. Le roman de loisir, en revanche, lui semble souvent d’une faible attractivité. Il est cinéphile et tient à des instants remarquables. Espérer du langage de l’art souvent la bonne surprise, mais aussi l’expression d’une défaite, reste un redoutable ferment.

Œuvre littéraire

Albums Art et Photographie

  • Auvergne immense et libre Avec les photographies de Joël Damase Editions du Miroir 1995
  • Le temps de peindre (sur l’oeuvre de Guy de Malherbe) Editions Native 1998
  • Couleur Bourbonnais, en collaboration avec Christiane Keller et le photographe Léonard Leroux, Editions du Miroir 2000, cet album a obtenu le Prix Achille-Allier
  • Puy de Dôme, un volcan en images, Photographies Joël Damase Editions du Miroir 2003
  • Présences romanes en Auvergne en collaboration avec Christiane Keller et le photographe Joël Damase, Edition Souny 2006
  • Rond comme un caillou en bois (Livre d’enfant) Illustrations de Fabienne Cinquin édition L'Atelier du poisson soluble 2007
  • Guy de Malherbe, Monographie très illustrée Contributions : Maubert / De Meaux / Cloux / Delavallade / Pierre Wat, Editions Corlevour 2016

Préfaces

  • André de Richaud La part du Diable Edition le Temps qu’il fait 1986
  • Jean-Pierre Siméon Eva R. Edition de l’Aire 1991
  • André de Richaud La fontaine des lunatiques Edition le Passeur 1995
  • Lucien Gachon La première année Edition du Miroir 1996
  • Jean de Champeix Les exploits de Mornac Edition du Miroir 1998
  • Alexandre Vialatte Chroniques de flammes et de fumée Edition Au signe de la licorne 2001
  • L’Auvergne au futur antérieur photographies Lily Franey Edition du Miroir 2002
  • Henri Pourrat Les sorciers du canton Edition du Miroir 2003
  • Jil Silberstein Le Métier d’homme (poèmes 1974-2014) Edition L’Age d’homme 2019
  • Evelyne Coetmeur-Baptiste Carrat Chancelade, miroir du temps Auto-édition 2020
  • Marguerite Jargeaix Le Cabinet des désordres (poèmes) Edition L’Ours Banc 2021

Direction d’ouvrages

  • Rodolphe Töepffer Du progrès dans ses rapports avec le petit bourgeois et les maitres d’école Edition le Temps qu’il fait, 1983
  • Cahier André de Richaud Edition le Temps qu’il fait, 1986
  • Georges Haldas Le grand Arbre de l’homme (choix de chroniques) Edition le Temps qu’il fait, 1989
  • Collectif Aux vents d’Auvergne 30 écrivains évoquent leur Auvergne Edition du Miroir, 1998

Contributions

  • Kenneth White, Revue Plein Chant, Hiver 1979
  • Malcolm de Chazal, Revue Plein Chant, Eté 1980
  • Cahier Georges Navel, Édition le Temps qu’il fait, 1982
  • Cahier François Augiéras, Edition le Temps qu’il fait, 1984
  • Cahier Jean Sulivan 3, Société des amis de Jean Sulivan, 1987
  • Baptiste-Marrey, Eloge de la librairie avant qu’elle ne meurt, Edition le Temps qu’il fait, 1988
  • Revue Chef-Lieu n°2, Janvier 1994
  • Cahier Pierre-Albert Jourdan, Edition le Temps qu’il fait, 1996
  • Revue Autrement sur Massif Central, Octobre 1996
  • Dossier H Alexandre Vialatte, Edition l’Age d’homme, 1997
  • Cahiers de la D.R.A.C. Auvergne Ecrivains en campagne, Editeur Cheyne, 1998
  • Revue GEO Auvergne le grand bol d’air, Juillet 1999
  • Revue le Passe-Muraille, Juillet 2000
  • Philippe Claudel, Revue le Passe-Muraille, Mars 2002
  • Différents textes sur l’animal, les lettres, la nuit, la route, l’arbre dans recueils collectifs d’auteurs série « En toutes lettres », Edition Maison Bleue, entre 2005 et 2012
  • Présence d’André Hardellet, Edition Au Signe de la Licorne, 2008
  • Dans la librairie plaquette votive, éditée par Maguy Pothier et les amis de Jean Rome, 2009
  • John Berger, Revue Initiales sur des écrivains de reportages, 2010
  • Catalogue d’exposition Michel Brugerolles, Edition du Dimanche, 2013
  • Revue Arpa n°110-111 Nature(s), 2014
  • Collectif : Jean-Claude Pirotte, Classiques Garnier, 2015
  • Cahier de l’Herne Christian Bobin, Edition l’Herne, 2019
  • André Vers, in Revue Des pays habitables n° 3, 2021
  • Gilles Ortlieb, in Revue Europe, 2021

Entretiens

Emission For intérieur, avec Olivier Germain-Thomas, France Culture, 26 janvier 2002, durée 1 heure

Emission RCF Paris, avec Christian Bobin, La lumière traverse la nuit, animateur Christophe Henning, Au pied de la lettre, 28 aout 2020, durée 1 heure, disponible sur podcast

Choix d’articles à parution

Jean-Louis Kuffer, dans 24 heures Genève du 22 mars 1990 sur l’amitié du Merveilleux « Ce merveilleux relève de la même ferveur qui anime le prof en rupture de conformisme du Cercle des poètes disparus. »[2]

Jean-Pierre Simeon, dans l’Humanité du 11 aout 1993 sur Marcher à l’estime « Par le regard singulier qu’il porte sur le réel immédiat, celui qui garde trace des origines, le bois, la pierre, le paysage, c’est à une réappropriation du monde que nous convie cette rêverie réfléchie, tendre et enthousiaste. »[3]

François Graveline, dans Massif Central magazine de janvier 1996 au sujet du Grand ordinaire « Dans la vie Cloux est ainsi; il parle, se lève, lit une page de Nabokov, prend une racine chantournée, parle encore, montre des preuves tangibles, un improbable cheval de fer trouvé dans un pré, un chemin de poussière sur une photo. »[4]

Daniel Martin, dans la Montagne du 12 avril 1994 sur Le lièvre de Mars « Le livre nous conduit derrière l’image du couple, là où deux êtres n’en finissent pas de s’étonner, pendant des mois, des années, du premier hasard. »[5]

Daniel Martin, dans la Montagne du 7 mars 2004 sur Un vin de paille interroge l’auteur « Philippe Claudel m’avait appelé parce qu’il avait aimé « L’odeur des platanes », mon texte sur Clermont, la vie ouvrière d’une enfance ici. Le vin pour moi est lié à une mémoire qui est la seule nappe phréatique où je trouve assez de poésie pour écrire. Je parle de ce vin ouvrier, d’un vin de cépage pauvre; »[6]

Roland Duclos dans la Montagne du 3 mars 2002 sur Un domaine sous le vent « Ecrire la terre et le vent c’est écrire l’homme puisqu’il s’en nourrit. »[7]

Bernard Pivot dans Le Journal du Dimanche du 5 décembre 2004 sur Un vin de paille « Il y a Patrick Cloux qui célèbre les modestes côtes -d’Auvergne avec une ferveur que les premiers crus de Bordeaux et de Bourgogne seraient en droit de jalouser. On est davantage dans la poésie que dans l’oenologie. L’écrivain clermontois a tant de talent qu’il pourrait encépager le mont Blanc. Ce livre est digne d’être comparé aux textes étincelants, lus récemment de Jean-Claude Pirotte, les contes bleus du vin. »[8]

Jérome Garcin dans Le Nouvel Observateur mars 2017 sur Mon libraire « Ce sont les librairies, dont l’auteur de « Marcher à l’estime » et le disciple de Cingria Célèbre les trésors, l’atmosphère, les savants décors et les beaux acteurs. »[9]

Yves Leclair dans Etudes mars 2019 sur Au grand comptoir des Halles « Ce livre est un voyage fabuleux dans la culture populaire, un feu d’artifice des écrivains parmi les plus intéressants et les plus sensibles de nos nomenclatures. En vingt-trois chapitres, le chroniqueur, plein de verve, raconte l’immense fête interrompue des Halles en gloire, célébrant le Paris des troquets, ses clochards insolites, son royaume d’argot. »[10]

Thomas Morales dans Causeur du 25 novembre 2018 sur Au grand comptoir des Halles « Cloux, érudit nostalgique,entomologiste du zinc, chasseur d’insolite, découvreur de l’infiniment petit, du friable, des histoires sans lendemain, est un enchanteur. »[11]

Yves Leclair dans Etudes février 2020 sur Durer encore « Ce récit d’une âme en mille morceaux ressemble à un vitrail flamboyant au dernier soleil du soir. Vive et haletante, l’écriture à voix basse et verticale, est l’apôtre fidèle et démuni d’une passion. »[12]

Monique Petillon dans le Monde des Livres du 21 octobre 2019 sur Durer encore ‘C’est un journal intermittent, qui se place avec admiration sous l’égide du présent d’incertitudes de Henry Bauchau. Les poètes, Vladimir Holan ou Armen Lubin, offrent les mots pour formuler la douleur. Pourtant à cela se mêle la douceur des souvenirs. »[13]

Jean-Marc Laurent dans la Montagne du 23 octobre 2019 sur Durer encore « Un dialogue et un partage, de livres, de poésie, de peintures, de films, d’amour, d’amis, d’images, d’émotions, de cabanes, aux portes de l’invisible. »[14]

Notes et références

  1. Patrick Cloux, Chez Temporel, Bazas, Le Temps qu’il fait, , 163 p. (ISBN 9782868536648)
  2. Jean Louis Kuffer, « Dans l’amitié du merveilleux », 24 heures Genève,
  3. Jean Pierre Siméon, « Marcher à l’estime », L’humanité,
  4. François Graveline, « Le grand ordinaire », Massif Central Magazine,
  5. Daniel Martin, « Le lièvre de mars », La montagne,
  6. Daniel Martin, « Un vin de paille », La montagne,
  7. Roland Duclos, « Un domaine sous le vent », La Montagne,
  8. Bernard Pivot, « Un vin de paille », Le journal du dimanche,
  9. Jérôme Garcin, « Mon libraire », Le nouvel Observateur,
  10. Yves Leclair, « Au grand comptoir des halles », Etudes,
  11. Thomas Morales, « Au grand comptoir des halles », Causeur,
  12. Yves Leclair, « Durer encore », Etudes,
  13. Monique Pétillon, « Durer encore », Le monde des livres,
  14. Jean-Marc Laurent, « Durer Encore », La Montagne,

Liens externes

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