Patrice O'Quin

Patrice O’Quin est un homme politique français né le à Pau (Pyrénées-Atlantiques) et décédé le à Pau. Il fut député des Basses-Pyrénées de 1852 à 1865, et maire de Pau de 1860 à 1865.

Biographie

Patrice (ou Patrick)[1] O’Quin nait à Pau le .

Il est le descendant d’une vieille famille irlandaise installée en Béarn depuis plusieurs générations. Ses ancêtres irlandais étaient arrivés en France à la fin du XVIIe siècle, à la suite du roi catholique Jacques II d’Angleterre, chassé du trône par la révolution de 1688[2].

Après des études de droit à Paris, il exerce comme avocat à Pau. Parallèlement, il travaille comme journaliste au Mémorial des Pyrénées, l’une des principales publications de la presse régionale de l’époque. En 1842, il assure dans ce journal la traduction de l’ouvrage du Docteur Alexander Taylor De l’influence curative du climat de Pau et des eaux minérales des Pyrénées sur les maladies, qui vante les mérites du climat palois, et contribue grandement à la notoriété de la ville[3]. En 1847, il devient directeur de la rédaction du Mémorial des Pyrénées.

De 1852 à 1865, il est membre du conseil général et député des Basses-Pyrénées, siégeant dans la majorité soutenant le Second Empire[4]. Spécialiste des questions économiques, il est à plusieurs reprises rapporteur du Budget. Il devient maire de Pau en 1860, où il est à l’origine de grands chantiers d’assainissement et d’embellissement de la ville[5]. Il est nommé officier de la Légion d’honneur en 1863.

Après avoir démissionné pour raison de santé de ses fonctions de maire et de député en 1865, il se tourne vers une nouvelle carrière et devient Trésorier-Payeur général des Basses-Pyrénées à Pau. À la suite de la révolution du , il est appelé à Bordeaux par le Gouvernement de la Défense Nationale pour apporter sa contribution aux mesures financières engagées, et assure les fonctions de sous-gouverneur de la Banque de France par intérim.

Décédé à Pau le à l’âge de 56 ans au terme d’une longue maladie, Patrice O’Quin est enterré avec les honneurs dus à son rang au cimetière municipal de Pau. 

Monuments

  • Rue portant son nom à Pau (Pyrénées-Atlantiques).
  • Hommage à sa mémoire sur la stèle dédiée aux anciens maires de la ville au cimetière municipal de Pau.

Notes et références

  1. il est enregistré avec le prénom de Patrice sur son acte de naissance dans les registres de l’État Civil de Pau, mais c’est le prénom de Patrick qui est gravé sur sa tombe au cimetière municipal de Pau.
  2. extraits du discours de H. d’Astis aux obsèques de Patrick O’Quin : « Patrick O’Quin, comme son nom l’indique, appartenait à une des nombreuses familles de la noblesse catholique d’Irlande qui suivirent en France le Roi Jacques II, à la suite de la révolution de 1688 qui appela Guillaume d’Orange au trône d’Angleterre. Les moyens d’existence ne tardèrent pas à faire défaut aux nobles compagnons d’exil du roi détrôné, duquel ils se séparèrent pour se disperser un peu au hasard, de tous les côtés : la famille O’Quin alla s’établir à Bordeaux où sa résidence resta désormais fixée. [...] Le père de Patrice O’Quin, entré fort jeune au service en qualité d’engagé volontaire, devint sous-intendant militaire et officier de la Légion d’honneur ; il s’unit en mariage à Mlle Butay, de Pau, qui lui donna plusieurs enfants qu’il perdit successivement dans un âge encore tendre ; un seul, celui qui fait l’objet de cette notice, arriva à l’âge adulte. » .
  3. comme le note Joseph Duloum : « Dès sa parution à Londres, de larges extraits en étaient données dans le Mémorial des Pyrénées, excellemment traduits par l’avocat palois Patrick O’Quin, sous le pseudonyme de Willam d’Ultony (numéros des 19 et 25 novembre, 5 et 13 décembre 1842). En 1843, la traduction in extenso fut publiée à Pau, par souscription. » .
  4. extraits du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny) : « Député au Corps législatif de 1852 à 1865 [...] d’une famille d’origine irlandaise, avocat dans sa ville natale, dirigea le Mémorial des Pyrénées. Rallié au gouvernement de Louis-Napoléon et conseiller général de son département (1852), il fut successivement élu député au Corps législatif dans la 1re circonscription des Basses-Pyrénées, comme candidat officiel, le 29 février 1852, par 25 390 voix (25 855 votants, 39 145 inscrits); le 22 juin 1857, par 30 383 voix (30 494 votants, 38 152 inscrits) ; le 1er juin 1863, par 29 772 voix (30 289 votants, 38 478 inscrits), contre 244 voix à M. Pardeilhan-Mézin. Il siégea dans la majorité dynastique dont il fut un des membres les plus laborieux, combattit (session de 1856) le projet de taxe sur les chevaux et voitures comme contraire à l’égalité, puisque les départements n’y étaient pas soumis, fit partie de plusieurs commissions importantes, notamment de celle du budget dont il fut rapporteur, et fut nommé maire de Pau en 1860, et officier de la Légion d’honneur le 12 août 1863. » .
  5. extraits du discours de H. d’Astis aux obsèques de Patrick O’Quin : « Patrick O’Quin fut Maire de Pau pendant cinq années environ, de 1860 à 1865. Sous son administration qui fut active et féconde, fut résolue une grosse question qui divisait la ville et le Conseil municipal, celle de l’emplacement de l’Église Saint Martin, et la première pierre de cet édifice fut posée ; la nouvelle église Saint-Jacques fut rebâtie; le boulevard Pédecoig fut terminé ; une autre question, très grave aussi, celle de l’alimentation hydraulique de la ville était à l’ordre du jour de l’opinion publique ; elle fut longuement étudiée sous la direction du Maire par les hommes les plus compétents et les plus expérimentés. » .

Voir aussi

Bibliographie

  • « Patrice O'Quin », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
  • Assemblée nationale, Base de données des députés français depuis 1789, Patrice O’Quin (1822-1878) (http://assemblee-nationale.fr).
  • Laforgue, d’Astis, Chesnelong, Patrick O’Quin : discours prononcés à ses obsèques par MM. Laforgue, H. d’Astis, Ch. Chesnelong. Imprimerie Vignancour (Pau), F. Lalheugue, imprimeur (Pau), 1878.
  • Joseph Duloum, Aux origines de la colonie britannique de Pau. Annales du Midi : revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale, volume no  77, 1965.

Liens externes

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