Patrice-François de Neny

Le comte Patrice-François de Neny, né le à Bruxelles et mort le dans la même ville, est un homme d'État des Pays-Bas autrichiens.

Biographie

Fils du secrétaire d'État et de guerre d'origine irlandaise, Patrice Mac Neny (1676-1745) et d'Anne Marie Peterbroeck (ca 1679-1766), il est baptisé en l'église collégiale Sainte-Gudule.

Il épousa le Albertine Isabelle de Wynants, fille du magistrat et homme d'État, Goswin, comte de Wynants (1661-1732). Il eut de ce mariage cinq enfants dont seulement trois atteignirent l'âge adulte :

  1. Philippe-Goswin, 2e comte de Neny (1740-1812).
  2. Henri-Édouard de Neny, chevalier (1741-1742).
  3. Marie-Thérèse de Neny (1742- apr. 1804), épouse de Goswin de Fierlant.
  4. Charlotte de Neny (1743-1808).
  5. Jean de Neny, chevalier (1744-1745).

Après avoir fait des études de droit à l'université de Louvain (il en sort licencié ès lois le ), il fut avocat au Conseil souverain de Brabant (1736). Il fut ensuite secrétaire des Conseils d'État et privé (1738), membre de la Jointe suprême de guerre, conseiller du Conseil privé (1744), conseiller régent au Conseil suprême des Pays-Bas à Vienne (1750), conseiller au Conseils d'État (1750), trésorier général du Conseil des finances (1754-1757), commissaire royal auprès de l'université de Louvain (1754). Par lettres patentes du , il devint chef et président du Conseil privé, poste qu'il occupera jusqu'en 1783 (il démissionna pour raison de santé) et dans lequel il exercera ses talents de gestionnaire.

En matière d'enseignement, il eut une politique de modernisation notamment en rajeunissant les programmes et en réformant la discipline de l'université de Louvain. Il participa aussi activement à la Commission royale des Études, chargée de remplacer les collèges jésuitiques par des collèges royaux. En matière religieuse, Neny eut une grande influence sur la politique ecclésiastique du gouvernement. Janséniste, inspiré par les idées de Zeger Bernard van Espen et Justinus Febronius, il défendit toujours en ce domaine, les prérogatives de l'État. Il fut également un économiste de talent et un diplomate avisé, contribuant à régler maints litiges de frontières avec les États voisins. Partisan des idées nouvelles, il appuyait la politique centralisatrice de la monarchie autrichienne. Il se montrait favorable à l'inoculation et au développement d'une véritable politique sanitaire. En 1758, Vienne lui commanda un mémoire sur les institutions des Pays-Bas, destiné à compléter l'éducation de l'archiduc Joseph, futur Joseph II ; ces Mémoires historiques et politiques seront publiés en 1784.

Neny fut créé chevalier par lettres patentes du (en considération des mérites de son père), puis comte, par lettres patentes du . Il fut également fait chevalier de l’ordre de Saint-Étienne de Hongrie (), ce qui lui valut de pouvoir porter le prédicat de Son Excellence, et en , il en devint commandeur.

Il mourut le .

Voir aussi

Bibliographie

  • ANB, 1864, pp. 217-222.
  • Bruno Bernard, Patrice-François de Neny (1716-1784). Portrait d'un homme d'État, dans Études sur le XVIIIe siècle, t. XXI, éd. par Roland Mortier et Hervé Hasquin, Éditions de l'Université de Bruxelles, Bruxelles, 1993.
  • Bruno Bernard, "Patrice Mac Neny (1676-1745). Secrétaire d'État et de Guerre", dans Études sur le XVIIIe siècle, éd. par Roland Mortier et Hervé Hasquin, t. XII, Une famille noble de hauts fonctionnaires : les Neny, Éditions de l'Université de Bruxelles, Bruxelles, 1985, pp. 7-77.
  • Bruno Bernard, "Les rapports entre le Chef-Président du Conseil Privé Patrice-François de Neny et son père, le Secrétaire d'État et de guerre Patrice Mac Neny (1676-1745)", dans Études sur le XVIIIe siècle, éd. par Roland Mortier et Hervé Hasquin, t. XII, Une famille noble de hauts fonctionnaires : les Neny, Éditions de l'Université de Bruxelles, Bruxelles, 1985, pp. 79-86.
  • Claude Bruneel et Jean-Paul Hoyois, Les grands commis du gouvernement des Pays-Bas autrichiens : Dictionnaire biographique du personnel des institutions centrales, Bruxelles, Archives Générales du Royaume, coll. « Studia », , 735 p., pp. 443-447.
  • Hervé Hasquin (dir.), Dictionnaire d'Histoire de Belgique : Vingt siècles d'institutions, les hommes, les faits, Bruxelles, Didier Hatier, , 1re éd., 524 p. [détail des éditions] (ISBN 9782870886267), p. 345.

Liens externes

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