Patinage artistique
Le patinage artistique est un sport ainsi qu'une démonstration d'art exécuté sur la glace (synthétique ou artificielle) qui améliore les qualités physiques et développe la sensibilité artistique avec des patins à lames.
Pour les articles homonymes, voir Patinage artistique sur roulettes.
Fédération internationale | ISU (fondée en 1892) |
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Sport olympique depuis | 1908 |
Ce sport est particulièrement populaire en Amérique du Nord, en Europe et en Asie (particulièrement au Japon). La Russie a beaucoup de patineuses.
D'après Médiamétrie, c'est le seul sport à être davantage regardé par les femmes que par les hommes.
Étymologie
Le mot « patin » vient du grec πᾰτεῖν [patein] qui signifie « marcher ». Le mot anglais skate vient du néerlandais schaats, qui veut dire « os de la jambe ». Le patin est un type de chaussure permettant de se déplacer en glissant sur la glace.
Historique
Le patinage artistique devient une distraction pour l'aristocratie européenne vers le XIXème siècle. Les personnes dite "noble" aimaient se balader sur les lacs gelés, les canaux de Versailles ou même l'étang de la glacière de Gentilly situé dans l'Ile de France.
Ce sport a subi une première révolution en 1850 grâce a Edward Bushnell qui invente les premiers patins à lame d'acier. De plus, en 1860 Jackson Haines, un maître de ballet américain intègre des éléments de danse classique dans ce sport. C'est alors que l'aristocratie fut conquise par le patinage.
Lors des premières compétitions de vitesse en 1879, seulement les hommes y concourent puisque les femmes sont exclues. En revanche, le patinage artistique était pendant longtemps la seule compétition autorisée aux femmes.
Sous la pression des scandinaves, Pierre Coubertin accepte l'ajout du patinage artistique dans les disciplines Olympiques. C'est ainsi que les premières épreuves se déroulent en 1908 a Londres.
Les premiers patins à glace sont constitués d'os de bœuf ou d'autre animal en lame mince et polie. Ils sont utilisés comme moyen de locomotion. Les premières lames en acier apparaissant ensuite permettent au patinage de devenir un véritable divertissement, comme en témoigne la peinture hollandaise.
1813 : publication à Paris de l’ouvrage de Jean Garcin : « Le vrai patineur ou les principes sur l’art de patiner avec grâce »[1], qui pose les premières bases du patinage dit « artistique ».
1879 : la première édition des championnats de Grande-Bretagne de patinage artistique se tient le 8 décembre.
1882 : à l’occasion de la première compétition de patinage artistique à Vienne, le patineur Norvégien Axel Paulsen invente la figure de l’axel.
1891 : première édition des championnats d’Europe de patinage artistique et de patinage de vitesse à Hambourg.
1892 : fondation de l'Union internationale de patinage (UIP), également appelée ISU (International Skating Union), en juillet. À la suite de l'invitation des Pays-Bas, 15 délégués des pays européens se réunissent à Scheveningen pour établir les règles du sport. Paris attendra jusqu'à cette date avant de se doter d'une patinoire artificielle : le « Pôle Nord ».
1894 : le Canada rejoint les rangs de l'Union internationale de patinage.
9- : première édition des championnats du monde de patinage artistique à Saint-Pétersbourg.
1898 : le Suédois Ulrich Salchow reste dans les mémoires en passant sa figure, le «Salchow».
1902 : en l'absence de clause excluant les femmes, première participation au championnat du monde de Madge Syers, qui se classe seconde[2].
1903 : l'ISU exclut les femmes, en prévoyant qu'elles participent à un championnat féminin séparé.
1906 : organisation de la première épreuve féminine aux championnats du monde.
1908 : les couples apparaissent en compétition à l'occasion des débuts olympiques du patinage artistique.
La grande figure du patinage de l'entre-deux-guerres est une femme, Sonja Henie (trois titres olympiques et dix fois championne du monde), qui révolutionne la discipline.
1950 : début de la danse sur glace en compétition officielle aux championnats du monde de Londres.
1976 : début officiel de la danse sur glace aux Jeux olympiques à Innsbruck, Autriche.
1986 : Naissance de Patinage Magazine, le seul magazine français consacré au patinage artistique.
1995-1996 : début de la série du Grand Prix ISU.
1999 : création des premiers championnats des quatre continents pour l'Amérique, l'Asie, l'Afrique et l'Océanie.
2000 : premier championnat du monde de patinage synchronisé à Minneapolis, États-Unis.
2002 : scandale lors de la compétition en couple lors des Jeux olympiques de Salt Lake City. Deux médailles d'or attribuées pour la première fois de l'histoire du patinage olympique aux couples Salé/Pelletier (CAN) et Berezhnaya/Sikharulidze (RUS). Cet événement précipita la mise en place d'un nouveau système de pointage qui était en ébauche.
2003 : test du nouveau système de pointage CoP pour les compétitions du Grand Prix ISU seniors.
Équipement
Les patins
- Il existe différents types de lame pour les chaque type de patinage. La lame de style libre, elle se compose d'une lame avec des pics plus larges et plus profonde permettant une meilleure accélération. En revanche on trouve des lames de figures opposant à la lame de style libre puisque la lame a de petit pics et sont moins profonde qui favorise une meilleure glisse, mais ces types de lames ne sont plus beaucoup utilisées dû au retrait des figures imposées. La lame de danse où la lame est plus courte qui permet des rapprochement de pas avec son partenaire et améliore les virages. De plus on trouve la lame de patinage synchronisé qui a également une courte lame mais évite le contact possible avec son partenaire. Finalement, la lame hybride est une lame qui est conçues pour des usages multidisciplinaires. La lame de patinage est courbée de l'avant vers l'arrière, créant ainsi un arc de cercle dont le rayon principal, appelé berceau, varie entre 1,83 m et 2,94 m. Récemment, des lames paraboliques ont été conçues pour augmenter la stabilité du patineur sur la glace. La lame a aussi une coulisse/un creux au centre sur sa longueur; un creux sur le dessous de la lame la divise en deux carres distinctes, l'extérieur (dehors) et l'intérieur (dedans). L'aisance et la facilité, regroupés avec la puissance de poussée et de glisse démontrés par les patineurs d'élite viennent en fait de l'utilisation adéquate des carres afin de générer de la vitesse à moindre effort.
- Les patins de patinage artistique diffèrent des patins de hockey en ayant un arsenal de dents de pointe (improprement appelées griffes) de forme et de dimensions diverses à l'avant de la lame. Les dents sont utilisées principalement pour les sauts et ne devraient pas être utilisées durant les poussées ou les pirouettes. Le design des dents a beaucoup évolué au cours des dernières années et inclut une rangée de dents additionnelles sur chacun des côtés de la lame, appelées K-Pick et inventées par Pieter Kollen.
- Les bottines de patinage sont fabriquées traditionnellement à la main à partir de plusieurs couches de cuir. Depuis quelques années, les bottines faites à partir de matériaux synthétiques se moulant à la chaleur sont devenues très populaires auprès de plusieurs patineurs. Combinant solidité et légèreté, ces bottes sont plus faciles à « casser ». Les derniers développements en matière de chaussures reposent sur l'utilisation d'une bottine articulée à la cheville (modèle Proflex conçu par la compagnie Jackson Ultima), procurant un support latéral tout en permettant plus de flexibilité et d'amplitude de mouvement. Les lames sont montées sur la semelle, fixée sur la plaquette avant et sur la plaquette arrière par des vis. Habituellement, les patineurs de haut niveau utilisent des patins faits sur mesure pour eux par des spécialistes de renommée mondiale.
- Des protège-lames sont installés sur les lames, quand le patineur doit marcher avec ses patins en dehors de la glace. Les protège-lames protègent contre la poussière et/ou la surface du plancher qui pourrait abîmer l'aiguisage ou faire des encoches.
- Des protège-lames en linge (parfois appelés pantoufles ou crevettes) sont utilisés après les entraînements pour absorber la condensation et protéger les lames de la rouille.
Les costumes
La dimension artistique doit impérativement ressortir avec le choix vestimentaire. Les vêtements sont soumis à une réglementation et peut changer selon la discipline et le sexe du patineur.
- Les coussins fessiers (pads) sont d'autres pièces d'équipement utilisés en patinage. Ces rembourrures sont placées à l'intérieur des collants ou des pantalons afin d'amoindrir l'impact des chutes durant la période d'apprentissage de nouveaux sauts.
- L'habillement porté lors des pratiques varie de pantalons, jupes, collants, robes, vêtements une-pièce, pirouettes, tous flexibles afin de modeler les lignes du patineur et permettre toute l'amplitude de mouvement.
- Lors des compétitions, les vêtements doivent être sportifs et de bon goût, les costumes de type théâtral étant proscrits (entraînant une déduction)[3]. De nos jours les tenues (bien que de plus en plus originales) n’entraînent plus aucune déduction ; les compétitrices en épreuve individuelle peuvent porter des pantalons depuis la saison 2005 - 2006 et le retrait de la « règle Katarina »[4]. Les formes et les couleurs sont libres de choix, des éléments flottants peuvent être ajoutés.
- Quelques patinoires possèdent un harnais afin d'aider les patineurs à apprendre de nouveaux sauts dans un environnement sécurisé. L'entraîneur assiste le saut du patineur en le soulevant de terre à l'aide d'un système de poulies (fixées au plafond ou à l'aide d'un harnais mobile).
Patinoires et glaces
Les premières patinoires furent naturellement les étangs et les rivières. La préparation de la surface était parfois difficile et soumises aux conditions météorologiques, ce qui explique les débuts du patinage dans les régions plus adaptées à la formation de glace de qualité. Par exemple, dans les annales de 1844 du club de Philadelphie, on peut y lire que l'équipement de sauvetage devait être présent sur les lieux en cas de trous dans la glace. Au Canada, l'épaisseur de la glace n'était pas un problème; c'était plutôt la neige qui encombrait les surfaces. La patinoire synthétique représente aujourd'hui une réelle alternative aux patinoires traditionnelles. Avec une patinoire synthétique les patineurs bénéficient d'un meilleure préparation, autant physique que technique lors de leurs entrainements. C'est pourquoi que de nombreux patineurs professionnels et amateurs choisi cette manière pour leur centre d'entrainement, pratique réelle de shows et événement. Alors en 1860 fut inaugurée en grande pompe la première patinoire au monde. Le Glacarium, la première patinoire avec surface artificielle vit le jour à Londres en 1876, à Chelsea. Le développement d'autres patinoires s'avérait crucial pour l'expansion de ce sport.
- Le plus gros stade jamais construit : Tokyo, Japon (1960). Superficie : 4 000 mètres2.
- Plus grande surface glacée au monde : Japon (1967). Superficie : 15 400 mètres2.
De nos jours, on retrouve des patinoires non seulement au Canada, aux États-Unis, en Suède ou dans d'autres pays adeptes du hockey ou du patinage, mais un peu partout dans le monde, comme en Espagne ou en Afrique (en Côte d'Ivoire).
Les compétitions
Il existe de nombreuses compétitions dont les championnats nationaux, mais également les compétitions internationales généralement endossées par l'ISU dont les Grand Prix ISU, les championnats d'Europe, des Quatre Continents, du monde et les Jeux olympiques.
Les compétitions séparent les patineurs en quatre disciplines :
- patinage individuel pour dames
- patinage individuel pour hommes
- patinage en couple (aux sauts s'ajoutent alors, entre autres, des portés)
- danse sur glace (réalisée en couple, elle se distingue du patinage en couple par l'absence de sauts et le respect des rythmes de danses classiques comme la valse, le tango, etc.)
Les épreuves de chacune de ces disciplines sont séparées en deux parties: le programme court (dure de 2 min 30 s à 2 min 50 s et inclut certains éléments obligatoires) et le programme libre (dure de 4 min à 4 min 30 s, chorégraphie libre). La somme des scores de ces deux programmes donne le score total sur lequel est basé le classement final et le podium. Lors des compétitions les plus importantes, comme les championnats du monde, une première sélection est réalisée après le programme court et seuls les meilleurs participent ensuite au programme libre.
La notation
L'« ancien » système de jugement mis en place en 1905, nommé 6.0, ayant essuyé de nombreuses critiques, notamment lors du scandale des Jeux olympiques d'hiver de 2002, un nouveau système de jugement nommé CoP (Code of Points) a été mis en place pour toutes les compétitions ISU à la saison 2004 - 2009 et utilisé lors des Jeux olympiques d'hiver de Turin en 2006.
Pour obtenir la meilleure note, les participants doivent présenter une scène artistique et accumuler des figures techniques.
Les juges prennent en compte les éléments techniques ainsi que la chorégraphique, la qualité du patinage, l'originalité et l'aspect artistique de la scène.
Les figures
Les sauts
- Les sauts de carre
- Le saut de valse
- L'axel
- Le boucle, (ce nom sert aussi pour les pas mais ce n'est pas la même chose) ou Rittberger
- Le salchow, le double salchow
- Le saut de Torren (départ de boucle arrivé en dedans)
- Les sauts piqués
- Le lutz, le double lutz
- Le boucle piqué
- Le flip, le double flip
- Une combinaison de sauts est un enchaînement de deux ou trois sauts consécutifs, avec prise d'appel du deuxième saut sur la carre de réception du premier saut et ainsi de suite. On peut combiner le premier saut avec un saut de boucle, ou avec un boucle piqué.
- Une séquence de sauts est un enchaînement de sauts (2 ou plus) liés par des petits pas, tout en gardant un rythme. Il ne peut y avoir plus de 360 degrés de rotation entre l'atterrissage du premier saut et l'appel du deuxième saut pour que la séquence soit valable. Les croisés, mocs et virages 3 sont interdits.
- Les mouvements de sauts sont des « petits » sauts, non considérés comme éléments, mais plutôt comme des mouvements de liaison :
- Sauts écartés (demi-flip écarté, flip écarté)
- Saut à la russe (russian split)
- Saut de biche (stag)
- Walley
- Tour jeté (improprement appelé "feuille qui tombe", calque de l'anglais "falling leaf")
- Saut de lapin / pas de géant
- Saut de trois
Les pirouettes
- Les trois pirouettes de base :
- La pirouette debout (incluant la cambrée)
- La pirouette assise
- La pirouette allongée ou pirouette arabesque
- Les pirouettes sautées
- Toute pirouette de base incluant un saut à l'entrée.
- Les combinaisons de pirouettes incluent au minimum un changement de position et/ou de pied et/ou de carre.
Les pas et retournements
- Les retournements
- Le trois
- Le double-trois
- L'accolade (bracket)
- Le mohawk
- Le choctaw
- La contre-accolade (rocker)
- Le contre-trois (counter)
- La boucle
- La volte (twizzle)
- Le pivot
- La voiture
- Les pas
- Le croisé
- Le chassé
- Le roulé
- Le progressif
- Le pas de valse
- Il existe trois dessins de suites de pas (jeu de pieds) :
- en ligne droite (médiane, diagonale)
- en serpentin (deux ou trois lobes)
- circulaire
Les attitudes et mouvements de transition
- La fente / La fente cambrée
- La fente électrique (popularisée par Ivan Lopchenko)
- L'arabesque
- La fenêtre
- Le tir au canard / la chaise
- La royale
- L'aigle - royal
- Le Besti-squat
- La fente Ina Bauer
- La dedans Gilletti ou cygne
- La Biellman
- Le Y / Le Y inversé
- La canadienne
L'hydroblading ou l'araignée se réfère à des positions exécutées sur une carre profonde avec le corps le plus près de la glace que possible dans le plan horizontal.
Les portés ou levées
L'ISU a regroupé les types de portés ou levées en 5 différents groupes, selon le niveau de difficulté :
- Groupe 1 – Portés/levées avec prise sous les bras
- Groupe 2 – Portés/levées par la taille
- Groupe 3 – Portés/levées par la hanche
- Groupe 4 – Portés/levées main dans la main
- Groupe 5 – Portés/levées lasso main dans la main
Les spirales
Le partenaire exécute un pivot tout en tenant sa partenaire qui tourne autour de lui. Il existe plusieurs figures spiralées en couple, dont quatre spirales « classiques », popularisées par le couple russe des Protopopov. Ces figures sont classées ici en ordre de difficulté :
- avant intérieure = spirale de la vie ;
- arrière intérieure = spirale cosmique ;
- arrière extérieure = spirale de la mort ;
- avant extérieure = spirale de l'amour.
Athlètes marquants
Palmarès
- des Jeux olympiques d'hiver
- des championnats du monde
- des championnats du monde juniors
- des championnats d'Europe
- des championnats des quatre continents
- des championnats d'Allemagne
- des championnats du Canada
- des championnats de Chine
- des championnats des États-Unis
- des championnats de France
- des championnats de Grande-Bretagne
- des championnats d'Italie
- des championnats du Japon
- des championnats de Russie
Notes et références
- Jean Garcin, Le Vrai patineur, ou Principes sur l'art de patiner avec grâce, (lire en ligne)
- « Championnats du monde ISU de patinage artistique », sur skatecanada.ca, (consulté le ).
- (en) « INTERNATIONAL SKATING UNION SPECIAL REGULATIONS & TECHNICAL RULES SYNCHRONIZED SKATING 2016 », sur www.isu.org, (consulté le )
- (en) Ashley Fetters, « Why Don't More Female Figure Skaters Wear Pants? », sur The Atlantic, (consulté le )
Voir aussi
Articles connexes
- Sports dans lesquels des patins sont utilisés
Freestyle sur glace
- Hockey sur glace
- Danse sur glace
- Patinage de vitesse
- Patinage synchronisé
- Ballet sur glace
- Ringuette
- Patinoire
- Glace synthétique
- Autres sports de glace
- Hors glace