Parti communiste révolutionnaire trotskiste

Le Parti communiste révolutionnaire trotskiste (PCRT)[1] est un parti d'extrême gauche créé en 1962 à l'initiative de militants trotskistes français issus d'un groupe scissionnaire du Parti communiste internationaliste (PCI) des années 1950 et favorables aux thèses développées par l'Argentin J. Posadas[2], secrétaire général du Bureau latino-américain (BLA) de la Quatrième internationale[3],[4]. Il avait pour revue Lutte communiste. Important dans les années 1960-1970, le PCRT a aujourd'hui complètement disparu du paysage politique.

Courant posadiste

Le PCRT a constitué la section française de la Quatrième internationale posadiste constituée cette même année 1962. Les posadistes, qui avaient jusqu'alors suivi la majorité du secrétariat de la Quatrième internationale derrière la tendance « pabliste » représentée par le Grec Michel Raptis (dit « Pablo »), n'adhéraient plus à la conception pabliste des « fronts secondaires » et de la priorité donnée aux luttes et guerres de décolonisation. Ils préconisaient, avec Juan Posadas et le Bureau latino-américain, de mobiliser les forces et les moyens de la Quatrième internationale sur les luttes révolutionnaires en germe en Amérique latine, sur le modèle de la révolution qui venait de réussir à Cuba.

Les prises de positions originales mais souvent très déroutantes de J. Posadas, en particulier sur la guerre atomique et sur les extraterrestres, ont largement contribué à affaiblir ce courant. Selon Posadas, une guerre atomique était inévitable à brève échéance et serait l'occasion rêvée pour les forces de la révolution mondiale de l'emporter et d'établir le communisme[5]. Toujours selon J. Posadas, l'apparition de signes de vie extraterrestre était liée à l'existence du socialisme sur une autre planète. La révolution sur Terre serait planifiée par les extraterrestres grâce à leur expérience du communisme[6].

Importance relative

Le PCRT est toujours demeuré un mouvement très minoritaire au sein du courant trotskiste français. Très actif à la fin des années 1960, durant Mai 68 et dans la première moitié des années 1970, il ne semble pas avoir, à son apogée dépassé le millier de militants actifs pour 3000 à 4 000 sympathisants[7].

Activités

Contrairement à d'autres groupes trotskystes, le PCRT ne fut pas dissout par le gouvernement de de Gaulle après les évènements de mai-[8].

Le PCRT publia à partir d' un périodique intitulé Lutte communiste et dirigé par Nicole Picquard[9],[10]. À l'instar des revues des groupes trotskystes homologues à l'étranger, Lutte communiste avait pour contenu principal les écrits et les discours de Juan Posadas. Elle aurait continué à paraître jusqu'en 1978[8].

Le PCRT a définitivement renoncé à présenter des candidats aux élections après les législatives de .

Notes et références

  1. On trouve aussi les intitulés « Parti communiste révolutionnaire - trotskyste » « (PCR-T) » et « Parti communiste révolutionnaire (trotskyste) » « (PCR(T)) ».
  2. Nom de plume et pseudonyme politique d'Homero Cristali, ancien joueur professionnel de football devenu trotskyste et ayant quelques capacités d'organisation. « Juan Posadas » est une réinterprétation familière du pseudonyme. Cf. (en) Robert Jackson Alexander, International Trotskyism, 1929-1985: A Documented Analysis of the Movement, Duke University Press, 1991, 1124 pages, pp. 332-333 : « It [the Latin American Bureau of the Fourth Internationa] was headed by one of the more curious figures in the history of International Trotskyism, Homero Cristali, who used and was generally known by the party name J. Posadas. He was a one-time professional soccer player who had some organizing ability and, as it turned out, a somewhat exaggerated idea of his own capacity as a Marxist-Leninist-Trotskyist theorist. »
  3. Christophe Bourseiller, Les Ennemis du système, Éditions Robert Laffont, 1989.
  4. Christian Beuvain et Jean-Paul Salles (avec l'aide de Jean-Guillaume Lanuque, Trotskysmes en France : chronologie (1928-2009), 13 p., p. 6 : « -1962 : Des partisans de Posadas en France quittent le PCI minoritaire et fondent le Parti communiste révolutionnaire trotskyste (PCRT) (Lutte Communiste). »
  5. Robert Jackson Alexander, op. cit., p. 663 : « One of the first questions on which Posadas and his followers adopted a position that was drastically different from that of other groups claiming loyalty to Trotskyism was that of atomic war. Particularly during the early years of the Posadas Fourth International, he and it were proclaiming the inevitability of the outbreak of atomic war in the very near future, and arguing that this was the supreme opportunity for the forces of the world revolution. »
  6. « Les Posadistes veulent rétablir le communisme avec l’aide des extraterrestres », sur Vice, (consulté le ).
  7. Christophe Nick, Les Trotskistes, Fayard, 2002.
  8. Robert Jackson Alexander, op. cit., p. 403 : « The Parti Communiste Révolutionnaire (Trotskyiste) was not dissolved by the de Gaulle governments after the events of May-June 1968, as were most of the other Trotskyist groups. It was reported as late as 1978 to be still publishing. »
  9. Fiche de la revue sur le site de l'International Institute of Social History.
  10. (en) Fiche de la revue dans le catalogue de la bibliothèque de l'université de Princeton.

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