Paris (paquebot)
Le Paris est un paquebot transatlantique français, un « cousin » du paquebot France de 1912. Fleuron de la Compagnie générale transatlantique, sa carrière de 18 ans se fait cependant dans l'ombre de ce dernier et de l'Île-de-France mis en service en 1927. Finalement, le Paris brûle et chavire dans le port du Havre le .
Pour les articles homonymes, voir Paris (homonymie).
Paris | |
Type | Paquebot transatlantique |
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Histoire | |
Chantier naval | Penhoët, Saint-Nazaire |
Quille posée | 1913 |
Lancement | |
Mise en service | |
Statut | Incendie et chavirage dans le port du Havre en 1939 |
Équipage | |
Équipage | 662 |
Caractéristiques techniques | |
Longueur | 233,4 m |
Maître-bau | 26 m |
Tonnage | 34 569 |
Propulsion | Turbines à vapeur Parsons actionnant 4 helices |
Puissance | 45 000hp |
Vitesse | 23 nœuds |
Caractéristiques commerciales | |
Pont | 10 |
Passagers | 1 930 : 560 première classe, 530 seconde classe, 840 troisième classe |
Carrière | |
Armateur | Compagnie générale transatlantique |
Pavillon | France |
Histoire
La construction du Paris débute dans les Chantiers de Penhoët, à Saint-Nazaire, en 1913. Lancé le , il voit sa mise en service retardée à l'année 1921 à cause de la Première Guerre mondiale. La guerre entraîne également le déplacement de sa coque en travaux à Quiberon pour sa protection. Une fois terminé, il est le plus grand paquebot français à flot.
Il effectue sa première traversée entre Le Havre et New York le , avec à son bord le maréchal Foch. Il bénéficie par la suite de l’âge d'or de la navigation qui suit la guerre, ainsi que des restrictions dues à la Prohibition. Les Américains fortunés se tournent en effet vers les paquebots français pour profiter de traversées où l'alcool n'est pas interdit[1]. Il est également le premier paquebot à offrir un dancing en 1929 et une salle de cinéma, ce qui ajoute à son prestige.
En 1927, il aborde un cargo norvégien, causant la mort de douze membres de l'équipage scandinave. L'année suivante, Il est victime d'un grave incendie. À la suite de ce sinistre qui entraîne une importante refonte, le navire est immobilisé pendant six mois. Durant sa carrière, il effectue des traversées entre New York et Le Havre, ainsi que des croisières dans les Caraïbes et en Méditerranée. Durant ses dernières traversées, il est possible que sa coque ait été peinte en blanc. Cependant, aucune photographie du Paris arborant cette couleur n'a été retrouvée[2]. À la suite de l'entrée en service du Normandie, la Compagnie générale transatlantique envisage d'en faire un navire exclusivement destiné aux croisières.
Cette idée ne sera jamais appliquée. En effet, en 1939, alors qu'il est amarré au Havre et des collections d'art y sont embarquées pour l'exposition universelle de New York, un incendie éclate dans la boulangerie du navire, lequel est totalement ravagé par les flammes. Les œuvres d'art ont disparu dans l'incendie suivi d'un naufrage[3]. Le Paris connaît alors le sort que le Normandie subira trois ans plus tard : la quantité d'eau déversée d'un seul bord du navire le fait chavirer le lendemain de l'incendie. Par une certaine ironie du sort, il faut scier les mâts du Paris pour permettre au Normandie de quitter la cale sèche où il était en carénage.
Du fait de la Seconde Guerre mondiale, sa coque n'est pas démolie. Elle sera même à l'origine d'un nouvel accident. À la suite de la rupture de ses amarres, le Liberté, paquebot récemment acquis par la Compagnie générale transatlantique entre en collision avec la coque du Paris et coule. Renfloué en 1947, le Liberté fera finalement une carrière honorable sous pavillon français. Quant à la coque du Paris, elle est démantelée sur place la même année.
Décoration intérieure
L'intérieur du paquebot était très luxueux et décoré dans le style Art nouveau.
Le peintre Albert Besnard décora la salle à manger avec La Gloire de Paris[4] et Georges Leroux réalisa un grand panneau décoratif pour le fumoir : Le Jardin du Luxembourg. Le peintre décorateur Adrien Karbowsky participa également à la décoration de la bibliothèque du navire, sans oublier Lalique. L'architecte décorateur Louis Süe participa à la décoration de ce paquebot [5].
Ses installations diverses et luxueuses lui valent le surnom d'« aristocrate de l'Atlantique » auprès des riches Américains. Le navire est pourvu d'une salle de cinéma[6], d'un dancing, d'un café en plein air et d'une longue promenade. Dans les cabines, des sabords carrés remplacent les hublots circulaires, et des téléphones équipent les cabines de première classe.
Notes et références
- Les paquebots américains étaient en effet considérés comme une extension du territoire et suivaient donc les mêmes lois.
- (fr) Le Paris sur frenchlines, consulté le 10 juin 2009
- https://archive.org/details/newyorkworldsfai00lill/page/n57/mode/2up
- Catalogue de l'expo Besnard à Honfleur, 2008, par Chantal Beauvalot et Souvenances, mémoires posthumes de Philippe Besnard.
- Day 1986, p. 17
- Ce n'est pas le premier à offrir des projections de films, la pratique étant déjà visible sur le Deutschland de 1900, mais il est le premier à y consacrer une salle.
Voir aussi
Bibliographie
- Le Paquebot : Le Paris : Un grand effort d'Art Moderne, Compagnie générale transatlantique, .
- Jean-Yves Brouard, Paquebots de chez nous, MDM, .
- Olivier Le Goff, Les Plus Beaux Paquebots du monde, Solar, .
- Susan Day, « Louis Süe, architecte des années folles, associé d'André Mare », Institut français d'architecture, .
- Raoul Banet-Rivet, Souvenirs 1893-1958, Paris, BoD, , 287 p. (ISBN 978-2-8106-2475-1)
Articles connexes
Liens externes
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