Paix de Caltabellotta

La Paix de Caltabellotta, qui fut signée le [1], mit fin à la longue lutte opposant la Couronne d'Aragón à la Maison d'Anjou, appuyée par la papauté, pour la possession de la Sicile, après la mort héroïque de Manfred, fils naturel de Frédéric II, dans la bataille de Bénévent (1266), et dont l'insurrection des Vêpres de Palerme du fut l'un des épisodes les plus fameux.

Les bonnes relations entre la France et Boniface VIII étant rompues, les Angevins décidèrent de se réconcilier avec leurs ennemis et reconnurent à Frédéric II de Sicile la souveraineté sur la Sicile, avec le titre de roi de Trinacrie[2], la Sicile devant passer après sa mort à Charles d'Anjou, lequel s'engageait à payer à Frédéric cent mille onces d'or, ou à faire en sorte que le pape lui permît de conquérir la Sardaigne ou Chypre. On décida également du mariage du roi de Trinacrie avec Éléonore, fille de Charles le Boiteux. Frédéric, quant à lui, laissait au roi Charles tout ce qu'il possédait en Calabre et dans le royaume de Naples. Ce fut l'occasion de libérer Philippe, prince de Tarente et fils de Charles le Boiteux, qui était prisonnier à Cefalù.

À la suite de cette paix, Roger de Flor et les Almogavres, qui avaient combattu avec le roi Frédéric, se retrouvèrent sans emploi et offrirent leurs services à Andronic II Paléologue.

Bernat de Rocafort, l'un des chefs des Almogavres, se fit remarquer en ne voulant pas rendre au roi Charles deux châteaux qu'il occupait en Calabre avant d'être payé de la solde qu'on lui devait. Cela lui attira la haine du roi Robert, fils et successeur du roi Charles II d'Anjou, qui le laissa mourir de faim dans ses oubliettes, lorsque Thibaud de Cepoy[3], [ou Chepoy] le lui remit, en 1309.

Cette paix suivait deux autres traités qui étaient restés lettre morte :

Notes et références

  1. Jean-Marie Moeglin, L'intercession du Moyen Âge à l'époque moderne: autour d'une pratique sociale, Librairie Droz, 2004, p. 221
  2. Nom que l'on donnait parfois à la Sicile, à cause de sa forme triangulaire.
  3. Amiral de France, ambassadeur de France à Venise, envoyé plus tard pour s’emparer du commandement de la Compagnie catalane au nom de Charles de Valois, frère de Philippe le Bel.

Bibliographie

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