Offensive de Qayyarah

L'offensive de Qayyarah est une opération militaire lancée le par les forces gouvernementales irakiennes contre les djihadistes de l'État islamique, lors la seconde guerre civile irakienne[3],[4]. Cette offensive se veut comme étant la première étape de la reconquête de Mossoul, occupée par les djihadistes depuis 2014[1]. L'armée irakienne reprend la base militaire de Qayyarah le , puis la ville le .

Offensive de Qayyarah
Un poste de contrôle de l'armée irakienne à Qayyarah, le 10 novembre 2016.
Informations générales
Date 24 mars
(5 mois et 1 jour)
Lieu Qayyarah
Issue Victoire de l'Irak et de la coalition
Belligérants
Irak
Coalition
État islamique
Commandants
Najim al-Jibouri
Forces en présence

4 500 à 6 000 hommes[1],[2]


200 hommes[1]

inconnues
Pertes
inconnuesinconnues

Seconde guerre civile irakienne

Coordonnées 35° 48′ 01″ nord, 43° 17′ 23″ est
Géolocalisation sur la carte : Irak

Déroulement

L'offensive est lancée depuis la base de Makhmour, à 30 kilomètres l'est de Qayyarah[2]. Elle est menée par la 15e division de l'armée irakienne commandée le général Najim al-Jibouri[2], forte de 4 500[1] à 6 000 hommes[2], elle est épaulée des miliciens des tribus arabes sunnites, 200 Marines américains et les forces aériennes de la coalition[1].

Au cours des premières semaines, l'armée irakienne reprend plusieurs villages à l'ouest de Makhmour, et notamment le village de Kudilah, théâtre d'une violente bataille en [2],[1]. Mais à la mi-mai, l'offensive est au point mort[5].

Le , l'armée irakienne reprend son offensive et attaque les positions djihadistes au niveau du village de Hadj Ali[6]. Elle a alors progressé d'une quinzaine de kilomètres en trois mois[7]. Le soir du , elle s'empare de sept villages du secteur de Hadj Ali et atteint la rive est du Tigre et les abords de la ville de Qayyarah, située de l'autre côté du fleuve[8].

Le , venues du sud, des unités de la 72e division parcourent 40 kilomètres dans le désert sur la rive ouest du Tigre, elles contournent les positions de l'EI par l'est, notamment la ville d'Al-Charqat, puis elles s'emparent de la base aérienne de Qayyarah, située à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de la ville[9]. Le , la 15e division dresse un pont sur le Tigre, ce qui lui permet de faire sa jonction avec les forces de la 72e division[7].

Des enfants observant l'incendie d'un puits de pétrole à Qayyarah, .

Le , l'armée irakienne reprend son offensive, cette fois-ci en direction de la ville de Qayyarah[10],[11]. La veille, les djihadistes auraient tenté une attaque chimique au chlore pour freiner leur progression, mais sans succès[10]. Les forces irakiennes attaquent par l'est et par l'ouest, plusieurs villages autour de la ville sont rapidement reconquis[12]. Elles pénètrent dans la ville dès le 23, puis atteignent le centre-ville le lendemain et le 25, Qayyarah est entièrement reprise[13]. L'offensive finale est facilitée par un soulèvement armé des habitants contre les djihadistes[14],[15],[16]. L'ultime résistance de l'État islamique a lieu dans l'hôpital de la ville, les djihadistes qui le défendent sont tués jusqu'au dernier par les forces spéciales[17]. Les autres combattants mettent le feu aux 13 puits de pétrole des environs — dont les incendies se maintiennent pendant des mois — avant de prendre la fuite[17],[18]. Ils se replient sur le village d'al-Houdh, à 6 kilomètres, d'où ils bombardent parfois Qayyarah par des tirs de mortier[17].

Suites

Une milice sunnite, la « mobilisation tribale », se forme à Qayyarah pour sécuriser la ville aux côtés de l'armée irakienne[18].

Selon Human Rights Watch, en septembre et l'État islamique mène au moins trois attaques chimique au gaz moutarde contre Qayyarah, faisant au moins sept blessés[19].

L'incendie des puits de pétrole par les djihadistes et l'explosion d'une usine de sulfure le provoquent aussi des pathologies respiratoires pour de nombreux habitants[18].

Voir aussi

Liens externes

Vidéographie

Bibliographie

Références

  1. Scott Atran, L'État islamique est une Révolution, p. 93-136.
  2. Samuel Forey, Face à l'EI dans Mossoul, trois forces antagonistes attendent l'arme au pied, Le Figaro, 28 juin 2016.
  3. Début de l’offensive irakienne pour reprendre Mossoul, Le Monde, 25 mars 2016
  4. Iraqi army launches offensive to push Isis out of Mosul, The Guardian, 24 mars 2016
  5. Allan Kaval, Irak : face à Mossoul, des troupes divisées, Le Monde, 14 mai 2016.
  6. Les forces irakiennes progressent vers Mossoul, Reuters, 12 juin 2016.
  7. Jérémy André, Daech - Irak : sur la route de Mossoul, la longue bataille du Tigre, Le Point, 18 juillet 2016.
  8. L’armée irakienne progresse vers une base aérienne au sud de Mossoul, OLJ, 6 juillet 2016.
  9. Irak : l'armée reprend une base stratégique près de Mossoul, Reuters, 9 juillet 2016.
  10. Oriane Verdier, Irak: offensive de l'armée à Qayyarah, sur la route de Mossoul, RFI, 23 août 2016.
  11. Irak: opération antijihadistes au sud du fief jihadiste de Mossoul, AFP, 23 août 2016.
  12. Avancée des forces irakiennes près de Mossoul, Le Figaro avec AFP, 24 août 2016.
  13. Les forces irakiennes reprennent une ville clé au sud de Mossoul, AFP, 25 août 2016.
  14. Oriane Verdier, Stéphane Kenech, « Objectif Mossoul pour l'armée irakienne », sur http://www.arte.tv/fr, (consulté le )
  15. Oriane Verdier, Irak: Qayyarah a été reprise avec l’aide d’un mouvement de résistance civile, RFI, 27 août 2016.
  16. Oriane Verdier, Irak : les habitants de Qayyarah se sont mobilisés pour libérer leur ville, Franceinfo, 30 août 2016.
  17. Samuel Forey, Bataille de Mossoul : reportage à Qayyarah, dans le QG de la coalition, Le Figaro, 17 octobre 2016.
  18. Allan Kaval, A Al-Qayyarah, aux portes du chaos irakien, Le Monde, 31 octobre 2016.
  19. Irak : L’État islamique a lancé des attaques recourant à des produits chimiques toxiques, Human Rights Watch, 11 novembre 2016.
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